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REPORTAGE: De Kébili à Gabès.. Le danger guette, l'armée veille au grain
Publié dans Le Temps le 30 - 04 - 2017

Pour ce second déplacement sur terrain organisé par le ministère de la Défense Nationale en faveur des journalistes tunisiens, c'est au Centre-ouest du pays que nous ont menés nos pas, précisément à Kébili et à Gabès pour 36 heures d'une expédition riche en enseignements et en émotions. Première étape, la caserne militaire de l'Aouina, pour un décollage immédiat vers le désert !
L'avion militaire, à son bord le groupe de journalistes accompagnés de quelques militaires dont le porte-parole du ministère de la Défense Nationale, a atterri peu après 8h du matin à l'aéroport Tozeur-Nafta. De là, direction Rjim Mâatoug pour découvrir la métamorphose de cette région désertique, située à Kébili, au sud de Chott El Djerid. Moins de deux heures seront nécessaires pour arriver sur les lieux. La journée est ensoleillée et la chaleur se fait de plus en plus suffocante. Rien de plus normal quand on sait que Rjim Mâatoug, avec son climat aride, compte plus de 300 jours de soleil par an et enregistre moins de 100 mm de pluie annuellement. La température moyenne annuelle y est de 21,6 degrés. Il y a environ trente ans, cette région désertique était encore synonyme de néant, désertée par tout et par tous. Aucun signe de vie dans les lieux à part quelques tribus nomades qui y installaient, chaque année, leurs tentes pour quelques semaines avant de repartir vers d'autres destinations.
L'eau, source de vie
Mais tout a changé en 1972 lorsqu'une importante nappe phréatique y a été découverte, permettant la culture de certains arbres fruitiers dont les palmiers dattiers. Une donnée déterminante puisqu'elle permettra de mettre en place une ceinture verte de lutte contre la menace perpétuelle de désertification causée par le grand Erg oriental qui ravage tout sur son passage mais aussi de protéger ce territoire d'une éventuelle mainmise étrangère. Un projet de développement durable a donc été mis en place, concrétisé par l'Office de Développement de Rjim Maâtoug et piloté par l'institution militaire. Ainsi, entre 1984 et 2015, des milliers de palmiers dattiers ont été plantés sur une surface de 2160 ha et des habitations standards édifiées. Chaque personne désireuse de s'installer à Rjim Mâatoug a ainsi reçu 1,5 ha plantés, soit environ 159 palmiers, un logement et une prime mensuelle déterminée par plusieurs critères. En parallèle, des établissements scolaires, des centres des soins de santé de base, des commerces, des cafés, des mosquées ainsi que des maisons de jeunes ont été bâtis. De même, des puits ont été creusés, les routes goudronnées et les moyens de transports ralliés au fil des années.
Les premières années, peu de lots ont trouvé preneurs mais dès que les premiers palmiers dattiers ont commencé à donner leurs fruits et généré des bénéfices à leurs propriétaires, de nombreuses familles ont migré vers cette région, s'y sont installées et entrepris de développer leur agriculture. Un projet de développement durable qui a été exécuté en deux tranches. La première a été financée par l'Etat Tunisien soutenu par l'Italie et l'Union Européenne et a coûté 32 MD. Elle a profité à 728 personnes. La deuxième, ayant débuté en 2002 et cofinancée par l'Italie, a porté sur la création de 672 nouveaux lots ainsi que des établissements communautaires et publics et a coûté 64.880 MD. Pour cette deuxième partie, la demande s'est faite encore plus forte vu les résultats très satisfaisants de la première.
La révolution verte de Rjim Mâatoug
Aujourd'hui, Rjim Mâatoug, devenue municipalité depuis, compte près de 7000 habitants, répartis sur 4 villages : El Ferdaws, Ennasr, El Amal et Essalem. C'est aussi une production de dattes en hausse continue et une culture florissante d'oliviers mais aussi de certains légumes et fruits comme les melons et les mangues. C'est aussi un laboratoire de recherche à ciel ouvert contribuant au développement de la culture de certaines plantes médicinales comme la Moringa, une plante aux multiples vertus, très appréciée notamment pour lutter contre le diabète, le VIH, le cancer et l'hypertension. La région, dans son état actuel, est également dans le viseur d'investisseurs locaux et étrangers désireux d'y installer des usines et d'y lancer des business. A l'heure où d'autres régions sont embourbées dans des conflits internes et broient du noir quant à leur avenir, Rjim Mâatoug connaît une paix interne notable et cueille au quotidien les fruits d'un projet de développement durable bien ficelé et exécuté avec une rigueur militaire. Un excellent exemple de révolution pacifique, sociale et économique qui devrait en inspirer d'autres.
Moral d'acier
De Rjim Mâatoug, le voyage s'est poursuivi jusqu'à Douz avec au programme la rencontre d'un des régiments d'infanterie légère du Groupement territorial saharien. En plein désert, ces militaires ont en charge de veiller à la sécurité des zones frontalières sensibles mais aussi d'assurer la sécurité de toute personne, tunisienne ou étrangère, visitant les lieux dans le cadre du travail ou d'un séjour touristique. A noter que ces visites nécessitent une autorisation préalable et une coordination de chaque instant tant les dangers sont nombreux dans cette région, également appelée la Porte du Sahara.
Après un court entretien avec le groupe des Mehari, ces soldats chargés de veiller à la sécurité des lieux à dos de dromadaires, la visite s'est poursuivie dans un camp militaire installé à l'occasion pour accueillir les journalistes qui y passeront la nuit, autour d'un feu de camp. Une expérience aussi insolite que riche en émotions, surtout quand à partir de 1h du matin, le camp a été plongé dans l'obscurité absolue et que le silence s'est fait maître des lieux.
Le lendemain, direction Gabès vers la base aérienne militaire où les journalistes ont été sommairement informés des efforts déployés par l'armée de l'air dans la lutte contre le terrorisme et des dernières acquisitions destinées à contrer toute attaque ennemie. L'heure du départ a sonné peu avant 15h quand le groupe s'est engouffré à bord de l'avion militaire qui a atterri une heure après à Tunis, laissant derrière eux des troupes militaires gonflées à bloc, au moral d'acier et bien décidées à ne perdre aucune bataille contre le terrorisme et à ne céder aucun millimètre du territoire tunisien aux ennemis de la nation.


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