« L'union nationale, un gage de réussite », « maintien du Document de Carthage, « inexistence d'une crise politique », à en croire le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, « indicateurs d'amélioration de la situation économique », selon le président du gouvernement,Youssef Chahed, d'un côté ; et de l'autre côté de la barrière « la LTDH met en garde contre une grave dérive », à propos de la décision présidentielle de charger l'armée de la protection des sites de production, initiative sociale de l'UTICA et l'UGTT pour sauver le pays. La diversité des titres et manchettes de nos médias est un indicateur de confusion quasi-générale. Le drame est que, plus nous nous enfonçons dans le gouffre, plus certains, par malhonnêteté, enveniment davantage l'atmosphère. Maussade, donc, le climat politique, déprimants les plateaux T.V, écœurantes certaines prises de position, plutôt électoralistes dans les deux camps, car les sages du pays ont opté pour le silence. Cette situation de déconfiture, en dépit de la bonne volonté du gouvernement, a pour origines, le système électoral interdisant la majorité stable pour le premier parti et le caractère hybride d'une Constitution où le régime politique avec ses trois têtes, dilue les responsabilités. Le centre de gravité du pouvoir exécutif est passé, de fait, de la Kasbah à Carthage, sans crier gare. Révision du régime politique Ainsi, la révision immédiate du régime politique s'impose. Le retour aux bonnes pratiques de la Tunisie post-indépendance est déjà un début de solution. Il y va de l'invulnérabilité de la Nation. Le Tunisien moyen a un faible pour le régime présidentiel. Pourquoi ne pas l'accorder ? Surtout qu'il est plus stable et efficace. En même temps, il est grand temps de faire appel à la seule richesse du pays, à savoir, la matière grise qui génèrera les solutions adéquates aux grands problèmes. Les réformes dites « douloureuses », passeront pourvu que toute la vérité soit dite...Et elles seront plutôt bénignes. Un cancer frappe quelque part le pays : Une instabilité parlementariste où les minorités se permettent de faire appel à la Rue. Le Tunisien lambda a fait preuve d'intelligence et de patience... mais sa patience à ses limites. Enfin, signe de pourrissement général : des jeunes revendiquent le quart des recettes pétrolières, alors que 40 ans en arrière, les jeunes des années 60 étaient fiers de ne pas avoir du pétrole, mais des idées. On recule ou on avance ? C'est cauchemardesque : Les peuples avancent alors que nous nous engouffrons dans la crise. Dans quel état laisserons-nous le pays pour les prochaines générations ?