Tout au long de cette édition du mois du patrimoine, des initiatives rivalisant d'audace et d'imagination ont vu le jour à l'image de "Mets de mai" qui remet les cuisines du terroir au coeur des dialectiques entre tradition et modernité. Créée par deux associations militant pour l'art culinaire et le patrimoine immatériel, cette manifestation culturelle aura lieu aujourd'hui, samedi 13 mai au fort de Hammamet, instituée capitale culinaire des terroirs tunisiens... Très belle initiative du côté de Hammamet, avec la création de l'événement "Les mets de mai" dont la première édition aura lieu au fort de cette cité balnéaire le samedi 13 mai. Ces mets en mai ont vu le jour grâce à l'initiative conjointe de deux associations à la confluence de la cuisine et du patrimoine. Il s'agit de l'Association tunisienne des professionnels de l'art culinaire (ATPAC) et de l'Association tunisienne du Patrimoine culturel immatériel (ATPCI) qui sont à l'initiative de cette fête des plus originales. Les célébrations culinaires du premier jour de Mayou L'événement a pour objectif premier de valoriser le patrimoine culinaire tunisien et, pour cela, devrait retrouver les saveurs d'antan. C'est d'ailleurs autour des saveurs et préparations culinaires de "Mayou", l'équivalent du mois de mai dans le calendrier traditionnel tunisien, que cette manifestation culturelle et culinaire trouve son assise. En effet, le premier jour de ce mois du calendrier "ajmi" (traditionnel, agraire) est accueilli par de nombreuses préparations culinaires un peu partout en Tunisie. C'est ainsi qu'à Nabeul, on prépare la fameuse "Ojjet Mayou" ou à Hammamet le couscous de Mayou. Un peu partout en Tunisie, des plats sont cuisinés à l'occasion de ce mois printanier qui annonce l'été. C'est ainsi que dans le nord, on célèbre Mayou aussi bien avec les "osbenes" keffois que la "mârqa hloua" de Testour ou le "mermez" au blé vert de Béja. Dans le sud, il existe aussi de nombreuses préparations liées au premier jour de Mayou qui intervient le 14 mai. C'est le cas du "rouz bagrallou" de Djerba, du couscous seffa de Tozeur, de la tbikha de Tataouine ou encore des "krabiss" de Tamezret. Citons aussi la "rechta hloua" de Bizerte, la "blibcha" de Mahdia ou la "marqa" de Sfax. Toutes ces saveurs spécifiques à chaque terroir seront remises à l'honneur par des chefs dans le cadre du fort de Hammamet. C'est donc un véritable voyage des papilles qui va être proposé au public qui pourra ainsi découvrir une perspective peu connue sur le patrimoine tunisien et retrouver une gastronomie des terroirs qui est souvent oubliée. Des grands noms de la cuisine tunisienne et des représentants de plusieurs régions viendront partager leur savoir-faire au cours de cette journée de toutes les découvertes à laquelle se sont associés de nombreux soutiens comme l'Agence du Patrimoine. Les nouvelles tendances du mois du patrimoine C'est ainsi une belle manière de se replonger dans un monde savoureux que la vie moderne a relégué à l'arrière-plan mais qui demeure vivace. Cette dimension culinaire du patrimoine tunisien est à maints égards essentielle et constitue une découverte pour les jeunes générations. De plus, la grande diversité des usages régionaux vient à son tour souligner l'extrême diversité du patrimoine tunisien. Un peu partout, des initiatives ont vu le jour et donné à ce mois du patrimoine 2017 une dimension rarement atteinte. En effet, du 18 avril au 18 mai, des centaines d'événements sont venus saluer le patrimoine monumental et immatériel de notre pays, avec plusieurs associations qui ont apporté à cette manifestation leur enthousiasme et permis ainsi de la régénérer. Au-delà des programmes convenus, ces "Mets de mai" sont une belle manière de restaurer un patrimoine vivant mais invisible et un levier idéal pour que renaissent les mille et une cuisines de nos terroirs qui s'affirment comme une composante patrimoniale (et matrimoniale!) avec laquelle il faudra compter...