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Nul n'est au-dessus de la loi !...
Publié dans Le Temps le 22 - 06 - 2017

Les photos publiées, mardi, sur les réseaux sociaux montrant une opération de circoncision collective effectuée par un praticien traditionnel au sein d'un des fleurons de la santé publique, en l'occurrence le Centre hospitalo-universitaire Habib Bourguiba de Sfax, avec la complicité de la direction générale de l'établissement hospitalier en coordination avec le syndicat de base des agents de la santé.
Sur les photos de ces scènes « horribles », on distingue clairement le directeur du CHU et le tristement célèbre syndicaliste, Adel Zouaghi, qui avait insulté l'ancien ministre de la Santé, Saïd El Aïdi et plusieurs journalistes qui assuraient la couverture des événements à l'époque
D'après des posts publiés sur Facebook par plusieurs médecins, il s'agit d'un « exercice illégal et plein de risques parce qu'il est pratiqué par un charlatan, sans examen préalable, sans bilan préparatoire, sans anesthésiste, sans chirurgien, sans gants et sans tenue adéquate, dans une salle aux portes ouvertes ».
Et pour couronner le tout, ajoute t-il, « une troupe folklorique à l'intérieur de l'hôpital, avec ses nuisances sonores, du personnel qui chante et danse avec la caution de l'administration, et à sa tête le directeur du CHU!... ».
Et de conclure en substance : « tous ces gens là doivent être poursuivis pour coups et blessures ainsi que des séquelles psychologiques sur mineur... ».
Il est bon de rappeler, ici, que le responsable syndical régional, Adel Zouaghi, secrétaire général de la section régionale de la Fédération syndicale de la santé de Sfax, et quatre autres membre du même syndicat avaient fait l'objet, en avril 2016, d'un mandat de dépôt par le parquet du Tribunal de première instance de la capitale du Sud, une décision qui, curieusement, n'a jamais été suivie d'exécution.
Et on est aussi curieux de voir comment va réagir le ministère public face à ce scandale qu'on peut assimiler à une torture physique exercée contre des petits enfants, selon l'avis général des praticiens, sachant qu'il y a quelques jours seulement, dans d'autres coins du pays, le parquet réagissait au quart de tour pour une simple cigarette ou pour une tenue jugée inopportune !
Et au moment où le gouvernement d'union nationale de Youssef Chahed mène le combat contre la corruption et affirme que personne n'est au-dessus de la loi, on ne peut qu'adhérer à ces principes tout en affirmant, à notre tour, que même le directeur d'un CHU ou des syndicalistes ne peuvent pas être au dessus de la loi...
Or, sans vouloir s'immiscer dans le mode de fonctionnement de la justice, certains constats et autres faits factuels méritent d'être mentionnés dans la mesure où aucun corps de profession n'est exempt d'erreurs ou de « mauvaises graines ». Les avocats, les journalistes, les politiciens, les médecins et bien d'autres ont été et continuent à être critiqués. Pourquoi pas les juges, alors ?
Du temps du régime de Ben Ali, on reprochait à un certain nombre de magistrats d'obéir aux directives et aux consignes, ce qui était vrai. Et après la révolution du 14 janvier 2011 ? Même si on espère que la situation va s'améliorer avec la mise en place définitive du Conseil supérieur de la magistrature, il est malheureux de constater la division au sein de ce corps très sensible avec deux organismes, l'Association des magistrats tunisiens (AMT) et le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), qui auraient dû organiser, logiquement, un congrès réunificateur et en finir avec cette bipolarisation contre nature.
Des faits préjudiciables
Pour revenir à l'énumération de certains faits négatifs et préjudiciables pour le secteur, citons d'abord cette fameuse décision de limogeage collectif, en juillet 2012, de 82 juges par un simple trait de Noureddine Bhiri, alors, ministre de la Justice. Un chiffre record et inédit qui restera dans les tristes annales. Une décision qui aurait servi à mettre au pas tous les juges.
Ensuite, il y a eu ce verdict d'un an de prison contre un nombre réduit de salafistes extrémistes qui avaient, pourtant, saccagé l'ambassade américaine à Tunis. Et ce verdit d'un an de prison seulement contre l'usurpateur de l'identité du député CPRiste, Mabrouk Hrizi ! Et ces présumés terroristes libérés, parce qu'Ahmed Rahmouni en avait voulu ainsi, pour pouvoir récidiver dans d'autres opérations criminelles !
Et ce dossier clos concernant les assassinats politiques des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi malgré les zones d'ombre planant sur ces drames sachant que le juge en charge des deux dossiers a été promu !
Et cette cabale menée par un juge d'instruction, soupçonné d'appartenance politique avérée, contre l'homme d'affaires et lobbyiste Kamel Ltaïef suivi jusque devant chez lui sachant que ce juge s'est déplacé en personne un samedi après-midi, contrairement à ce que stipulent les lois, avec plus de vingt véhicules policiers et avec tout une équipe d'Al Jazeera pour filmer en direct l'arrestation !
Cette même cabale était orchestrée par un certain Cherif Jebali, avocat très proche du couple Abbou, et qui avait été interdit d'exercice pour avoir « escroqué certains de ses clients », sachant que ce même Jebali présentait toute personne ayant communiqué par téléphone avec M Ltaïef, comme étant suspecte
Et bien évidemment, on ne peut passer sous silence cet épisode d'une conférence de presse tenue par la juge Afef Chaâbane accusant le parquet d'intervenir dans le déroulement de la justice pour faire valoir les intérêts des clients de Me Saïda Akremi, épouse de Noureddine Bhiri, alors ministre de la Justice.
Mme Ben Chaâbane citait, à ce propos, le cas de deux personnes accusées de consommation et de trafic de cocaïne qui ont été libérées, après 2 mois de détention, par le juge du tribunal de première instance de l'Ariana, et ce à la demande de l'avocate de l'un d'eux, Me Saïda Akremi.
Cette libération a été ordonnée contre l'avis de la magistrate et à l'encontre de toute logique judiciaire, le dossier des deux prévenus étant particulièrement chargé, toujours selon Mme Ben Chaâbane.
«Lors du procès, précisait elle, le président de la Chambre du tribunal de l'Ariana m'a demandé si on allait libérer les deux prévenus. J'ai répondu qu'on va voir lors de l'audience à huis-clos. J'ai été surprise par la décision prise sur le champ de libérer les deux hommes comme l'a demandé Me Akremi».
La juge, qui s'est opposée à cette décision, a été surprise par sa mutation du tribunal de l'Ariana à celui de Bizerte dans le cadre du mouvement annuel des magistrats ordonné par le ministre de la Justice. Quant au juge ayant ordonné la libération des deux prévenus, il a été promu, dans le cadre du même mouvement, du 2ème au 3èmedegré.
Selon la juge Ben Chaâbane, Me Saïda Akremi, s'est empressée, après la libération des deux prévenus, de ne plus assister son client et demandé que l'on efface son nom de la liste des avocats qui l'ont défendu !
Encore un cas, et ce n'est sûrement pas le dernier. Il s'agit de la libération toute récente du contrebandier El Wachwacha dans l'affaire de terrorisme et dans le cadre de la lutte anti-corruption alors qu'il a, lui-même, reconnu sa détention de... 88 fusils de chasse, c'est-à-dire, de vraies armes à feu.
D'ailleurs, nombreux sont les observateurs qui relèvent le manque de confiance de la part de l'exécutif dans la justice ordinaire et son recours au Tribunal militaire chaque fois que les faits peuvent le permettre. Et c'est grave d'en arriver là !
Dans tous les cas de figure, une remise en question du secteur et une amélioration des conditions matérielles, professionnelle et morales des magistrats s'imposent pour espérer une justice équitable, loin de toute politisation et loin de tout esprit des deux poids, deux mesures.


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