La région arabe doit dans les prochaines années relever beaucoup de défis à l'instar de la réduction du taux de chômage auprès des jeunes, l'amélioration du taux de scolarisation des filles et la lutte contre le SIDA...En d'autres termes promouvoir la situation de cette frange de la société qui représente un nombre très important. En effet, nous comptons 150 millions personnes âgées de moins de 18 ans, le chiffre sera multiplié par deux en 2050, d'où l'émergence de nouveaux problèmes en plus de ceux qui se posent actuellement. M. Anis Salem, Représentant de l'UNICEF en Syrie a précisé que « nous comptons 13 millions d'enfants qui travaillent en plus de 10 millions non scolarisés. Le nombre des enfants analphabètes s'élève à 70 millions ». Certes, les médias ont une part de responsabilité dans la sensibilisation des décideurs quant à l'importance de prendre en charge cette population afin de construire un avenir plus radieux pour la région. Dans ce cadre, M. Salem a proposé quelques solutions pour résoudre les problèmes dont souffre cette population qui tend même à dériver vers des pratiques dangereuses à cause des difficultés qui se posent. « Il faut, en fait, établir des stratégies au profit de cette frange de société tout en les concrétisant », d'après le représentant de l'UNICEF. Et d'ajouter : « La protection des jeunes est une question qui doit être traitée davantage comme il faut leur améliorer la qualité de l'enseignement et leur assurer des prestations meilleures ». Toujours dans la même optique, le spécialiste a appelé à promouvoir les compétences à partir de l'établissement des espaces de loisirs et de divertissement tout en leur intégrant davantage dans la vie active.
Image des jeunes Indéniablement, les supports de média accordent une importance aux problèmes des jeunes à un degré différent. Mais quelle image présentent-ils ? « C'est difficile de trouver des sujets positifs relatifs à cette tranche d'âge », selon M. Wolfgang Friedl, spécialiste en communication à l'UNICEF. « L'image des jeunes reflète très souvent la violence, la guerre, c'est une image négative », précise-t-il. Il a présenté à cet égard des exemples de la souffrance des jeunes à cause de la guerre en Irak, le conflit en Palestine et les camps des réfugiés au Liban. « Les jeunes ne participent pas, dans quelques régions, à des manifestations de paix, au contraire ils sont manipulés par des groupes armés et des partis politiques », signale le spécialiste. Il lance ainsi au média un appel pour refléter une image positive des nos jeunes arabes. Cela s'applique aussi sur les adolescents. M. Friedl considère également qu'elle est négative. Cette idée est partagée par les adolescents qui prennent part aux travaux du Forum. Ils jugent en fait que les médias ne reflètent pas réellement leurs préoccupations comme ils les marginalisent dans quelques cas. Ils justifient cette attitude par la censure et l'autocensure. « Les moyens de communication dans le monde arabe accentuent leurs articles sur les informations et les activités des responsables politiques, négligeant ainsi les vrais problèmes sociaux », d'après les jeunes. Ils considèrent aussi que les articles destinés vers cette frange sont impertinents comme ils ne traitent pas des sujets critiques tels que le SIDA et la drogue. « Les médias se contentent de présenter les problèmes sans proposer des remèdes ou des solutions », protestent-ils. Et d'insister : « Nous sommes capables de contribuer à l'amélioration de notre image dans les médias. Il suffit de créer une structure d'information qui nous est destinée directement », appellent-ils. Pour promouvoir l'image des jeunes dans les médias, ces derniers proposent de créer des supports indépendants tout en nouant un partenariat avec eux. Améliorer l'image des jeunes est une responsabilité partagée entre plusieurs acteurs. Adolescents, responsables et médias doivent aller en avant tout en ciblant les mêmes objectifs.
Mahmoud Kabil, Ambassadeur Régional des Bonnes Volontés de l'UNICEF « Il faut viser à long terme » Artiste mais également acteur actif qui se dévoue pour améliorer le sort de nos jeunes. Mahmoud Kabil considère que la jeunesse est une phase transitoire très critique dans la vie des individus, d'où l'importance de savoir comment les préparer à ce changement. « Si la transition physionomique et psychologique est la même pour les jeunes, les circonstances sociales diffèrent d'un milieu à un autre. Les problèmes ne sont pas les mêmes dans les pays de la région d'où il faut savoir comment les résoudre », insiste-t-il. L'Ambassadeur des Bonnes Volontés considère que c'est une question très importante qu'il faut la traiter de manière plus approfondie. Il appelle dans ce cadre à accorder plus d'attention à des sujets d'importance majeure notamment, le SIDA. « C'est un sujet qui reste toujours d'actualité pertinente, il ne suffit pas d'arrêter des programmes en la matière, mais il est essentiel de maîtriser les modalités et les techniques du traitement de la problématique », d'après lui. Pour promouvoir nos jeunes, il faut viser très loin. M. Kabil a insisté par ailleurs sur l'importance de développer des plans à long terme afin de promouvoir les compétences des jeunes dans les différents domaines du savoir et construire par conséquent une société plus solide. « La démocratie et la sécurité deux composantes primordiales pour promouvoir les compétences de cette frange de la société », conclut-il.
Mahmoud Badrane ; Palestine 18 ans « Nous tentons de franchir toutes les barrières » Mahmoud Badrane fait l'exemple d'un jeune arabe qui a réussi à surmonter son handicap. Dynamique, confiant et il œuvre pour attirer l'attention des jeunes palestiniens quant à l'importance de la préservation de leur identité et ce à travers les programmes télévisés et la presse écrite. « Alli Soutek » ou « Parlez plus haut » est l'intitulé du programme qui vise les jeunes dans les différentes villes palestiniennes. A travers ce programme, les adolescents essayent de s'imposer dans une société qui souffre de plusieurs problèmes, où une barrière s'élève très haut. Mais nous tentons de la franchir par nos propres moyens et grâce à notre volonté. S.F
Le Forum Arabe sur les Adolescents et les Médias Le Forum Arabe sur les Adolescents et les Médias a eu lieu pour la première fois en décembre 2004 à Dubaï. Il a dressé le bilan de l'enfant dans le monde arabe comme il a négocié le respect des droits de cette frange dans notre région. Le débat a également porté sur la couverture médiatique de ce sujet. Le deuxième rendez-vous s'est tenu l'année dernière. Des spécialistes se sont réunis pour négocier la scolarisation de la fille arabe, l'échec scolaire et les facteurs sociaux qui influencent le niveau d'étude dans la région. A rappeler que le Forum Arabe sur les Adolescents et les Médias est organisé par l'UNICEF avec le soutien du Club de la Presse à Dubaï et le journal émirati « Al Bayan ».