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Les Tunisiens grossissent de plus en plus et ils en sont inconscients
Santé : Journées médicales sur l'obésité
Publié dans Le Temps le 28 - 11 - 2007

L'obésité qui est un excès de tissu adipeux dont les effets sont néfastes pour la santé. Elle touche 15% de la population tunisienne. 40% des Tunisiens vivent avec un excès de poids. Une femme sur deux et un homme sur trois ont une surcharge de poids. Fille ou garçon,dès l'âge de quatre ans,un sur dix est concerné.
Et à sept ans,un sur cinq. Les risques sont grands. Plus de deux tiers des patients obèses connaissent des complications médicales liées à l'obésité.
Chez l'adulte, plus l'indice de masse corporelle est élevé, plus il y a de risque pour la santé. La prévention reste certes la meilleure démarche pour freiner cette pathologie et éviter les récidives. Cette pathologie est un réel problème de santé publique et c'est dans ce cadre que s'inscrit la VIIIème journée médicale Néapolis sur l'obésité organisée à Hammamet par l'Association médicale Néapolis et la Direction régionale de la santé publique de Nabeul.

Dr Asma Bouaziz El Abed (chef de service de pédiatrie à l'hôpital régional de Nabeul)
« Une mauvaise hygiène alimentaire influe sur le devenir pondéral de l'enfant »
L'obésité est devenue une préoccupation importante de la santé publique dans les pays développés et aussi en voie de développement en raison de sa fréquence de plus en plus élevée et du risque important pour un enfant obèse de le rester à l'âge adulte. L'obésité est une maladie multifactorielle. Elle touche 12 à 13% de nos enfants. Elle est liée à deux facteurs : génétiques et environnementaux. Les enfants programmés génétiquement à être obèses le seront sous l'influence des facteurs environnementaux. Mais les enfants qui ne sont pas programmés génétiquement ne le seront pas même si on réunit toutes les conditions favorables pour une prise pondérale. Les facteurs environnementaux se manifestent depuis la grossesse.
La croissance fœtale a une influence sur le devenir des enfants. L'allaitement maternel est un facteur protecteur contre l'obésité. Par contre les enfants allaités artificiellement ont des risques élevés. Une mauvaise hygiène alimentaire nutritionnelle influe aussi sur le devenir pondéral de l'enfant.
Les complications sont énormes. L'obésité constitue une bombe à retardement car 80% des enfants qui sont obèses le resteront à l'âge adulte et vont développer toutes les complications de l'obésité en particulier les complications métaboliques et cardio-vasculaires qui peuvent mettre en jeu le pronostic vital de l'individu même à un âge jeune.
Le traitement repose sur deux volets essentiels : Un régime alimentaire équilibré hypocalorique riche en légumes et fruits ayant une densité énergétique faible avec respect de trois repas par jour et sans grignotage entre les repas et une activité physique de moyenne intensité et régulièrement pratiquée.
Il faut décourager chez l'enfant les jeux des vidéos, l'utilisation de l'ordinateur et la télé. Les Américains recommandent un temps minimum inférieur ou égal à deux heures par jour. Il faut surtout encourager les sports faits en plein air qui aident l'oxydation des lipides. Prendre en charge cette maladie consiste à faire une activité physique régulière. Cela concerne tout le monde. Mais la population cible d'enfants concernés par la prévention est définie pour les enfants issus des parents obèses et les enfants qui ont eu un rebond de leur TMC à un âge jeune surtout avant l'âge de six ans.

Pr Mervet Kamoun (service endocrinologie diabète Hôpital Rabta)
« Les complications sont nombreuses et sont liées au poids »
L'obésité est très fréquente en Tunisie. Elle est élevée surtout chez les femmes et les enfants. Les complications de l'obésité sont nombreuses. Elles sont surtout métaboliques : le diabète de type 2 où le patient obèse a trois fois plus de risques d'être diabétique. L'obèse est moins protégé pour la sclérose. Il y des modifications de la structure même des lipides qui deviennent beaucoup plus hétérogènes. Cela favorise les complications cardio-vasculaires, l'infarctus de myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, les artérites des membres inférieurs. L'hypertension artérielle est très fréquente. Elle est associée à l'obésité. Un obèse a des risques d'être hypertendu. D'autres complications telles que l'arthrose. Plus on est obèse, plus la mécanique devient plus lourde. Le cartilage s'assèche facilement et devient plus facilement arthrosique.
Des complications respiratoires telles que l'apnée du sommeil c'est des patients qui ronflent le soir et font des pauses de respiration. Cette apnée est reconnue comme étant un facteur de risque cardio-vasculaire.
Des complications de type digestif, un reflux gastro- oesophagien qui est très fréquent chez l'obèse dû à la pression abdominale et qui entraîne des brûlures au niveau du tube digestif. Il y a les atteintes de foie. Au début c'est juste une accumulation de la graisse au niveau du foie. Le patient va se plaindre d'une pesanteur, d'une douleur sourde au niveau de son flanc droit et petit à petit cette accumulation peut évoluer et devenir de la fibrose et peut aller jusqu'à la cirrhose et là aussi c'est très grave, il faut la dépister et la prendre en charge.
Il y a association obésité cancer notamment le cancer du sein, de l'endomètre, du colon et qui sont dépendants du poids.
Pour les femmes, il y a une complication particulière ce sont les troubles des règles. Leur apparition est retardée dans le temps.
Cela entraîne une trouble de la fertilité. La femme ne peut pas avoir des enfants facilement.

Dr Kafa Ben Salah (Psychiatre à l'hôpital Mohamed Tahar Maamouri Nabeul)
« Le traitement pondéral se fera par l'amélioration du fonctionnement psychologique du patient »
Nous constatons une augmentation progressive de la prévalence et de la sévérité de l'obésité au cours de ces dernières années. Cette aggravation découle du recours de plus en plus fréquent à des régimes toujours plus restrictifs. L'échec des restrictions alimentaires crée des sentiments de frustration et renforce les mécanismes de compensation. Les études ont montré que jusqu'à 70% des patients ayant une demande de perte pondérale ont des troubles du comportement alimentaire. L'analyse du profil du patient obèse a permis de mettre en évidence que l'obésité est souvent associée à de nombreuses atteintes du fonctionnement psychique : Diminution de l'estime de soi, dépression atypique, anxiété, agressivité, phobies, insatisfaction corporelle.
L'obésité est devenue une source de stigmatisation, de préjudice et de discrimination. D'où l'intérêt de connaître le profil psychologique des personnes obèses afin d'améliorer leur qualité de vie et par la suite faciliter la prise en charge de leurs troubles du comportement alimentaire et ainsi favoriser le succès des traitements de la perte pondérale qui est intimement lié à l'état psychique.
En effet, diverses études ont mis en évidence une corrélation entre l'obésité et la symptomatologie dépressive.
Cette association est plus importante chez les femmes, pour lesquelles une augmentation de l'indice de masse corporelle est accompagnée d'une dépression plus sévère et d'idées suicidaires. Il existe aussi un lien entre obésité et anxiété. Les personnes obèses souffrent de discrimination à l'origine d'un stress mental important induisant des symptômes de type anxieux.
Les personnes en surpoids ont un style de vie peu actif propice au questionnement et donc à l'apparition de troubles anxieux. Les compulsions alimentaires, en réponse à l'anxiété, sont en mesure de favoriser la prise pondérale. L'hyperphagie boulimique est caractérisée par des crises où l'individu ingère des quantités énormes de nourriture en un temps limité. Elle concerne 2,5% des femmes et 1,1% des hommes.
Bref, l'obésité est une maladie complexe qu'il ne faut pas seulement considérer comme un simple problème de poids mais plutôt comme une atteinte du fonctionnement alimentaire et psychique de l'individu. En améliorant le fonctionnement psychologique de ces patients, on pourra favoriser le taux de succès du traitement pondéral à court mais surtout à long termes.
Une telle prise en charge nécessite une équipe multidisciplinaire. Kamel Bouaouina


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