Le Cap Bon accueille chaque été des milliers d'estivants. Attirés par la grande bleue, ces vacanciers ne se soucient pas de la sécurité de leurs enfants et le résultat en est le nombre des noyades en hausse sur la côte du Cap Bon. Il est vrai que sur les plages, les vacanciers n'ont souvent pas conscience du risque, trompés par la douceur du courant ou sûrs de bien connaître la Méditerranée. Les secouristes restent eux très attentifs mais la mer tue chaque année des centaines de personnes. Certaines plages sont dangereuses. Le phénomène des tourbillons, par exemple, existe et certains vacanciers ignorent ces lieux et évaluent mal leur profondeur et le danger peut se déclencher à tout moment. Une vague plus grosse que l'autre ou un trou d'eau peut être aussi à l'origine des noyades survenant en bord de mer, même si le tout petit a pied et barbotte sagement. Les flaques, entre les rochers, laissées par la marée descendante peuvent aussi être à l'origine d'un drame. Les plages rocheuses sont à éviter car le nageur risque de tomber accidentellement et sera incapable de se relever ou d'appeler au secours. Les causes des noyades peuvent être liées, aussi, à l'hydrocution. En effet, certains nageurs sont victimes de ces accidents mortels caractérisés par une perte de connaissance brutale s'accompagnant de l'arrêt de la respiratoire. Ainsi, 77 noyades ont été enregistrées au Cap Bon a souligné le directeur régional de la Protection civile de Nabeul, Lotfi Aleya. « La catégorie des jeunes et adolescents présentent la majorité des personnes qui ont perdu la vie par noyade. La tranche d'âge varie entre 15 et 30 ans. Cette année encore des jeunes ainsi que des enfants et des femmes ont coulé au fond de la mer pour des raisons diverses. Ils s'aventurent, et cela en dépit du drapeau rouge interdisant la baignade, de même qu'ils risquent leurs vies en s'éloignant de la rive ou plus tôt en nageant dans des plages interdites à la baignade ». Il a poursuivi en indiquant : « Nous avons entamé depuis juin la surveillance mais nous n'avons pas assez de maitres nageurs secouristes. Nous disposons actuellement de 160 alors que nos besoins sont estimés à 230. Il y a un vrai désistement des jeunes ». Lotfi Aleya, impute le nombre des noyades à l'irresponsabilité de certains estivants qui, par inconscience, violent les consignes de sécurité et partent nager dans des plages interdites à la baignade. Il conseille aux estivants de respecter la couleur du drapeau autorisant ou non la baignade, de ne fréquenter que les plages autorisées à la baignade, là où il y a des agents de la Protection civile, et de ne pas dépasser les balises de sécurité. Il recommande aux parents de surveiller leurs enfants, notamment ceux munis de jouets nautiques et de les sensibiliser afin de ne pas nager au niveau des barrages, des bassins et des points d'eau et d'éviter de fréquenter les plages rocheuses » Les premiers gestes à faire Il est vrai que la mer est en train de bouffer plusieurs nageurs et que le nombre de noyés est en train d'augmenter. La précaution est nécessaire et là les baignades doivent être surveillées et tout nageur doit s'assurer si la zone de baignade n'est pas dangereuse. Il doit se renseigner sur les particularités du site, la nature des vagues et des courants. « Je dis qu'il y a des parents qui délaissent leurs enfants et là le risque est trop grand. Ils ne doivent pas les quitter des yeux surtout lorsqu'ils sont au bord de la mer. Ils doivent les accompagner durant leurs baignades. C'est très important pour leur sécurité », nous dit Mohamed Ali de Kélibia. D'autres précautions sont à prendre ajoute-t-il. « Il ne faut jamais se baigner lorsqu'on sent le moindre frisson ou trouble physique. Il faut être vigilant avec les vagues et faire attention à leur zone d'impact. Pour éviter l'hydrocution, il faut se mouiller avant la baignade les zones les plus riches en récepteurs thermiques notamment la nuque, le thorax et le dos, entrer dans l'eau progressivement et éviter les repas copieux avant la baignade. En cas de risque, il faut demander à quelqu'un de prévenir les secours d'urgence, réanimer le patient, pratiquer des compressions thoraciques et la technique de bouche à bouche. Ce ne sont que des premiers gestes à faire en cas de noyade