La Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) a tenu hier une conférence nationale portant sur le thème de « Loi de Finances 2018 : contraintes budgétaires et exigences de la relance économique ». Ceci est dans le cadre d'enrichissement du débat sur la loi de Finances 2018. L'objectif, selon les pénalistes, consiste à présenter les propositions de réformes pour l'amélioration du climat d'affaires, la relance de la croissance et l'amélioration des principaux indicateurs macroéconomique. La conférence fut également l'occasion de présenter la vision et les propositions de la CONECT pour se dégager de la situation actuelle, trouver les solutions appropriées à même de pallier le déséquilibre budgétaire et stimuler la création d'emplois. « De l'histoire récente de notre pays, jamais une loi de finances n'a suscité autant d'intérêt, d'importance et de craintes que celle de 2018 », par ces propos Tarek Cherif, Président de la CONECT a entamé la conférence. Dans le même contexte, M.Chérif a fait savoir que pour la CONECT, une chose est cependant claire : la solution à l'amélioration des recettes de l'Etat ne pourrait provenir de l'augmentation de la fiscalité et des charges sociales des entreprises ou de la création de nouveaux impôts. Et d'ajouter : « Il faut signaler que la pression fiscale en Tunisie est l'une des plus élevée en Afrique ». « Au lieu d'augmenter les impôts, il faut plutôt élargir la base des contribuables en intégrant, selon un système approprié, l'économie parallèle qui représente plus de 50% de l'activité économique dans le pays, en révisant et en réduisant sensiblement le champ d'application du forfait fiscal qui concerne plus de 400 mille opérateurs et en engageant de larges opérations de réduction des dépenses publiques », a-t-il précisé. Toujours selon M.Chérif ; « Les solutions pour l'amélioration des recettes de l'Etat demeurent dans tous les cas insuffisantes et à effets limités si elles ne sont pas accompagnées de mesures adéquates et pertinentes liées aux moteurs réels de la croissance et du développement concernant surtout l'investissement et l'exportation. Nous devons donner la priorité à la ré industrialisation de notre pays et particulièrement des régions de l'intérieur dans le but de valoriser nos ressources». Les recommandations de la CONECT pour se dégager de la conjoncture économique difficile Les réformes stratégiques annoncées depuis des années concernant l'administration, le système fiscal et le système bancaire et financier doivent être mises en application selon un calendrier précis qu'il convient de communiquer aux opérateurs économiques et à tous les intéressés pour assurer la visibilité nécessaire et adresser un message d'appui à l'initiative et l'entrepreneuriat. Aussi, des mesures relatives à l'assouplissement des conditions de financement des besoins des entreprises pour leurs programmes d'investissement et de restructuration sont indispensables. Il convient aussi de susciter l'intérêt des citoyens à l'investissement en élargissant le dégrèvement fiscal dont peuvent bénéficier les particuliers au titre de leurs participations dans les projets à tous les domaines d'activités ce qui aura pour effet de dynamiser le marché des capitaux tout en améliorant la capacité d'autofinancement des entreprises. Dans le même ordre d'idées, le président de la CONECT a affirmé qu'il est convenable aussi d'entendre le mécanisme des CEA « les Comptes d'épargne actions » qui octroie des exonérations fiscales pour les revenus affectés à la souscription d'actions sur la bourse aux personnes morales dans des proportions et des conditions identiques à celles prévues actuellement pour les personnes physiques. En ce qui concerne les exportations, Tarek Chérif a souligné que notre pays dispose de grandes opportunités aussi bien sur les marchés traditionnels que sur de nouveaux autres marchés porteurs en Afrique, mentionnant particulièrement la nécessité de mettre en œuvre une stratégie commune basée sur la coordination des efforts des différents intervenants surtout que notre pays vient de se doter de nouvelles structures : le Secrétariat d'Etat chargé de la Diplomatie Economique et le Secrétariat d'Etat chargé du Commerce Extérieur. A la fin de son allocation, M.Chérif a insisté sur l'importance du partenariat public/privé qui peut constituer un vrai pivot et un moteur de lancement de nombreux projets d'investissements.