C'est un phénomène inquiétant qui prend de plus en plus d'ampleur, notamment sur le Grand Tunis. Des vitres de voitures brisées par-ci, par-là et des voleurs qui n'hésitent plus à commettre leurs méfaits en plein jour dans des rues animées. C'est à se demander ce que fait la police et pourquoi ces voyous n'ont pas peur d'être pris la main dans le sac. Seraient-ils protégés ? Il est 11h quand Zeineb gare sa voiture au niveau de l'une des avenues principales du Lac 2 au niveau d'un des salons de thé les plus en vue et fréquentés du moment. C'est dire que les parages grouillent de monde. Quarante minutes plus tard, alors qu'elle se dirige vers sa voiture pour quitter les lieux, quelle n'est sa surprise en découvrant que la vitre de sa voiture a été brisée, sa roue de secours volée ainsi que son ordinateur et de la paperasse administrative qui étaient rangés dans le coffre, à l'abri des regards. Quelques mois auparavant, la jeune dame a vécu la même mésaventure, toujours au Lac 2 alors que sa voiture était également garée sur la chaussée d'une route principale. Publiant son témoignage sur les réseaux sociaux, Zeineb est aussitôt rejointe par d'autres internautes qui disent avoir, eux aussi, vécu la même chose, à des endroits différents du Grand Tunis. Samir est résidant à l'étranger. Il est de passage à Tunis en raison de l'état de santé de sa mère qui s'est récemment dégradé, admise dans une clinique privée. Il a passé la nuit du jeudi à son chevet après avoir garé sa voiture en face de la clinique privée. Le lendemain matin, alors qu'il doit régler quelques affaires administratives, il découvre que sa voiture a été vandalisée et sa vitre passager arrière brisée. Fait surprenant toutefois, aucune trace de bris de glace sur le sol ! D'après les très nombreux témoignages recueillis, les vols sont commis de jour comme de nuit et visent aussi bien les voitures luxueuses que celles populaires. D'après Makrem Azzabi, assureur, on assiste à une recrudescence de ces actes de vandalisme et les cas de vitres brisées ne se comptent plus. Toujours d'après des témoins oculaires, le scénario est le suivant. Il s'agirait de bandes organisées qui arrivent sur les lieux à bord d'une voiture. Deux ou trois individus restent dans le véhicule alors qu'un autre en descend pour forcer l'une des serrures ou briser la vitre. La suite des événements dépend du butin trouvé à bord du véhicule. Parfois, il arrive que des caméras d'établissements privés filment la scène, mais la police déclare, immuablement, que ces enregistrements ne sont pas exploitables et qu'il est donc impossible d'arrêter les malfrats. Rares en effet sont les cas d'arrestation. Pourquoi ? Qui les couvre ? Quels efforts sont déployés pour mettre fin à de tels agissements ? Jusqu'à quand vont-ils continuer de sévir dans l'impunité la plus totale ?
