– Le projet de loi de finances 2018 n'est épargné par personne que ce soit la coalition au pouvoir ou l'opposition, et cela montre que les partenaires sociaux, les plus concernés par les mesures sociales et la pression fiscale, n'ont pas été associés à la réflexion sur ce projet. Ce manque de communication et de concertation est nuisible, dans la mesure où ceux sont les patrons et les salariés qui vont en subir le poids, alors que les fraudeurs fiscaux et ceux qui ne daignent pas payer leurs impôts, ainsi que les contrebandiers et les détenteurs d'argent sale ont encore du répit et peuvent poursuivre leurs agissements, en toute impunité. Tout le monde trouve à en redire, surtout que les sacrifices demandés sont très durs à supporter et risquent d'avoir des conséquences fâcheuses. De nombreuses entreprises ne pouvant pas supporter davantage d'impôts et les salariés sont déjà saignés à blanc. Les projets du budget de l'Etat et de la loi de Finances pour l'exercice 2018 ont suscité, mardi, de vives critiques aussi bien de la part des députés de la coalition au pouvoir que ceux de l'opposition, lors de la première réunion de la Commission des finances, de la planification et du développement, de l'Assemblée des députés du peuple (ARP), consacrée à leur discussion. Des critiques de toutes parts Les parlementaires qui ont audité, à ce sujet, le ministre de Finances, Ridha Chalghoum, ont estimé que ces projets manquent de visions politique et économique claires. Ils sont allés jusqu'à dire qu'il s'agit "d'un simple calcul pour préserver les grands équilibres généraux de l'Etat, loin de toutes solutions fondamentales et nécessaires à l'économie du pays". Le député Mongi Harbaoui a déclaré que "le gouvernement a cherché à trouver des solutions faciles qui n'ont rien à voir avec la relance de l'économie ou la création de richesses". "Ce sont des solutions qui n'incitent pas à l'investissement et ne soutiennent pas les entreprises en difficultés", a-t-il ajouté. Le parlementaire Tarek Fetiti, a souligné la nécessité d'intégrer au projet des mesures touchant les politiques sectorielles et d'autres permettant de connecter les administrations aux systèmes informatiques pour lutter contre l'évasion fiscale. La députée Rim Mahjoub, a estimé, pour sa part, que les solutions existent, mais les députés n'ont pas été associés à l'élaboration du projet de loi de finances 2018. Consécration de l'injustice fiscale Le Mouvement " La Tunisie d'abord " a dénoncé hier le projet qui, a-t-il averti, va affecter considérablement le pouvoir d'achat de la classe populaire. "Même si ses dispositions seraient révisées, ce projet ne pourrait pas être une force d'impulsion de l'entreprise et un moteur de l'investissement et de l'exportation", a-t-il estimé dans une déclaration. "Tout comme les années précédentes, un budget supplémentaire serait envisagé, dans la mesure où le projet de budget de l'Etat élaboré ne peut être qu'un budget de gestion des affaires courantes", a-t-il ajouté. De son côté, le président de la Fédération nationale des métiers relevant de l'UTICA, Habib Testouri a exprimé le refus de l'organisation de se soumettre aux dispositions du nouveau projet de loi de finances qui "consacre l'injustice fiscale" a-t-il souligné. "Ce projet a pour seul but d'augmenter les impôts surtout pour les professions libérales qui souffrent de plusieurs difficultés" a-t-il dit lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'UTICA à Tunis. Le nouveau projet de la loi de finances, qui prévoit une augmentation excessive des taxes imposées aux entreprises, est "inacceptable" parce qu'il est créé seulement pour consacrer une injustice fiscale, précisant que la fédération et ses adhérents revendiquent le paiement des impôts à des taux réalistes et équitables. Selon lui l'augmentation des impôts aura un grave impact sur les professions et métiers libéraux qui souffrent déjà de plusieurs problèmes financiers dont surtout les petites entreprises dont les bénéfices sont dérisoires.