Le directeur général de la Banque tunisienne de solidarité (BTS) Mohamed Kaanich a révélé que les dossiers de 60 associations de microcrédits sur un total de 188 associations actives ont été transmis à la justice pour mauvaise gestion des deniers publics. Il a ajouté lors d'une séance d'audition organisée, jeudi, par la commission des finances, de la planification et du développement à l'ARP sur la hausse du capital de la Banque (article 12 du projet de la loi de finances pour 2018) que la BTS a octroyé, au cours des 10 premiers mois de 2017, 43400 crédits au profit d'associations de micro-crédits (dont 52% dans les régions de l'intérieur) d'un montant de 62,5 MD. Ces microcrédits sont répartis entre le secteur agricole (40,9%), les petits métiers (14,7%), le commerce (22,6%), l'amélioration des conditions de vie (9,1%), les services (7,8%) et l'artisanat (4,9%). Kaaniche a, par ailleurs, souligné l'amélioration des indicateurs de la Banque au cours des 10 premiers de 2017, la BTS ayant donné son accord pour l'octroi de 11456 crédits (dont 38% dans les régions intérieures) d'un montant de 146,3 MD pour la création de 18400 emplois contre 12731 crédits au cours de l'année 2016. Ces crédits sont répartis entre les secteurs des services (58%), des petits métiers (28%), de l'artisanat (7%) et de l'agriculture (8%). Concernant le recouvrement des prêts, le responsable a avancé que le taux de recouvrement des crédits octroyés au profit des femmes dépasse largement celui des crédits accordés aux hommes. Il en est de même pour la pérennité des projets. Augmentation du capital Par ailleurs, la commission des finances, de la planification et du développement relevant de l'ARP a donné son accord pour l'augmentation du capital de la BTS à hauteur de 20 millions de dinars, selon l'article 12 du projet de loi de finances pour l'exercice 2018. Cette hausse s'inscrit dans le cadre de l'application des dispositions de l'article 32 de la loi n° 48 de l'année 2016 relative aux banques et institutions financières relatif au capital des banque à un minimum de 50 millions de dinars pour les banques résidentes. L'Etat prendra en charge cette augmentation dans le capital à travers le prélèvement du montant restant du crédit accordé à la Banque dont le montant s'élève actuellement à 20 millions de dinars sur les ressources du Fonds de solidarité nationale (FSN). Cet article avait suscité des remous parmi les membres de la commission des finances qui ont exprimé leur refus d'appuyer cette banque alors que ses indicateurs n'ont pas beaucoup évolué entre les années 2016 et 2017, malgré le soutien apporté par l'Etat à cette institution en 2017 et face également aux réclamations des clients de la BTS, selon les députés Mohamed Ben Salem, Fayçal Tébibi et Tarek Kétiti. Ils ont également critiqué la méthode de travail de la Banque concernant la centralisation de la décision, ce qui a contribué à entraver les dossiers des détenteurs de projets dans les régions, en plus de la longueur des délais d'obtention des crédits et la faiblesse du financement des projets agricoles (8% seulement du total des crédits).