La Tunisie s'emploie à se doter d'un Observatoire des dynamiques territoriales destiné à aider les décideurs à prendre les bonnes décisions pour une meilleure utilisation du territoire national. Une étude relative à la création de l'Observatoire des dynamiques territoriales a été, mercredi 6 décembre, au centre d'un atelier de travail organisé, à Tunis, par le ministère de l'Equipement, de l'habitat et de l'aménagement du territoire, avec la participation de représentants des différentes parties concernées. Le ministre de l'équipement, de l'habitat et de l'aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, a émis l'espoir que l'Observatoire des dynamiques territoriales sera mis en place en 2018, soulignant que l'aménagement du territoire qui a beaucoup souffert de l'improvisation, requiert une vision d'ensemble des interventions et des politiques à mettre en œuvre dans ce domaine et une approche du territoire national dans sa totalité géographique et son évolution historique. Il a passé en revue les défaillances enregistrées dans ce domaine dont, en particulier, le déséquilibre en matière de développement urbain entre les zones littorales et les régions intérieures, signalant que plus de 67% des habitants sont concentrés dans les zones littorales, outre 87% de l'activité industrielle et plus de 90% de l'activité touristique. Ceci a favorisé l'exode vers le littoral et l'émergence des quartiers populaires formés d'habitations informelles et mal équipé autour des villes du littoral. Aussi, face à ces problèmes, il est nécessaire d'introduire des réformes structurelles, a-t-il dit déplorant que beaucoup d'études avaient été réalisées à cet effet mais elles sont restées sans suite. Le projet de l'Observatoire des dynamiques territoriales est réalisé dans le cadre de la coopération entre la Tunisie, l'Union européenne et l'Agence française de développement (AFD) dont le directeur en Tunisie, Gilles Chausse, affirmant qu'il n'y a pas de vrai développement sans « un développement urbain équitable, équilibré, cohérent, et durable », a passé en revue d'autres projets de coopération dans ce sens parmi lesquels la création d'une Agence d'urbanisme et d'aménagement du territoire, d'un Observatoire de l'immobilier et du foncier et un diagnostic de l'habitat informel, parallèlement à la révision du code de l'urbanisme. Il s'est dit persuadé que toutes ces actions permettront de promouvoir une politique tunisienne en matière d'urbanisme et d'aménagement du territoire adaptée au nouveau contexte tunisien et à même de répondre aux défis liés à la décentralisation.