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Quand la boussole s'affole...
Publié dans Le Temps le 19 - 12 - 2017

Fin d'année difficile ? Ne paniquez pas, jetez un coup d'œil du côté de la Kasbah et du Bardo et vous réaliserez vite que tous vos soucis ne sont rien comparés à ce qui se passe au sein de ces deux palais, figures du pouvoir central en Tunisie postrévolutionnaire.
Le premier palais entame sa semaine avec un séisme politique sans précédent : les ministres et secrétaires d'Etat d'Afek Tounes – l'un des principaux signataires du pacte de Carthage – ont annoncé, au cours d'un point de presse, leur retrait du gouvernement Youssef Chahed. Un retrait décidé après que le président du parti, Yassine Brahim, ait tout fait, à la fin de la semaine dernière, afin de se défaire de tout lien avec le pouvoir exécutif.
Cependant, Brahim n'a pas pu apprécier l'aboutissement de sa manœuvre comme il se doit puisque, à peine une heure après l'annonce des ministres d'Afek, le président du gouvernement a rejeté les demandes en question. Ainsi, Riadh Mouakher, Hichem Ben Ahmed, Faouzi Abderrahmane et Abdelkoddous Saâdaoui resteront au sein du gouvernement mais n'auront plus rien à faire au sein d'Afek Tounes, en tout cas pas tant que Yassine Brahim y applique, librement, sa loi. Un coup de poker gagnant pour Youssef Chahed ? Peut-être que oui, mais ce qui est sûr c'est que ce dernier sera bientôt amené à apporter, malgré tout, un changement au sein de son équipe. Une équipe qu'on a voulu faire tomber en tentant de bloquer le passage de la loi de Finance 2018 au niveau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) en début du mois courant.
Malgré les manœuvres de certains, la loi de Finances a finalement été validée et il fallait donc un autre alibi pour voir Chahed chuter. Quoi de mieux que d'aider implicitement Hafedh Caïd Essebsi et compagnie dans leur projet de ramener l'Union patriotique libre (UPL) vers la Kasbah ? Demander à ses propres ministres de se retirer et de laisser la place vide aux soldats de Slim Riahi – qui réclame haut et fort son retour au pouvoir – pouvait en effet accélérer les choses dans les deux sens. L'UPL se retrouve, comme par magie, de nouveau au sein du pouvoir et Chahed perd toute crédibilité en ayant parmi ses alliés un chef de parti impliqué dans une enquête juridique portant sur une affaire de blanchiment d'argent. Chahed ne pourrait donc plus prétendre à lutter contre la corruption et sera le prisonnier d'un consensus tout aussi faux que défaillant. D'ailleurs, ils se seraient bien passés de lui et de toute son équipe si cela ne tenaient qu'à eux, mais la réaction du FMI bloque et effraie... En somme, et même s'il réussit à garder son poste et quelques éléments de son équipe, Youssef Chahed sera condamné, d'une manière ou d'une autre, à compromettre son avenir politique à cause d'alliances douteuses et de consensus fatal.
Du côté du Bardo, la situation est tout-de-même un peu plus amusante. Alors que quelques internautes déploraient la disparition de Brahim Gassas et de Sonia Ben Toumia de la scène politique et médiatique, leurs vœux ont été exaucés grâce à l'élection de Yassine Ayari aux élections législatives partielles en Allemagne. Une élection qu'on doit au fils du président de la République, Hafedh, qui voulait, il y a à peine quelques semaines de cela, décrocher lui aussi un siège au Parlement. Pour ce faire, le directeur-exécutif du mouvement de Nidaa Tounes a frappé fort ; lors du dernier remaniement ministériel partiel, on a fait en sorte que le député du bloc parlementaire du Nidaa (et le représentant du seul et unique siège de l'Allemagne), Hatem Ferjani, obtienne le poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique. Notons ici qu'à l'ère de Ferjani, la Tunisie a été classée sur la liste des pays paradis fiscaux !
Une fois donc le siège libéré, des élections partielles ont été organisées (pour la modique somme de 500 mille dinars) et Ennahdha et Nidaa Tounes ont réussi à consommer leur union en présentant un candidat consensuel. Il faut avouer que tout le monde pensait que l'élection de ce candidat consensuel était une évidence presque divine. Mais, et à la surprise générale, les électeurs (qui se compteraient presque sur les doigts d'une main) ont choisi d'élire un autre personnage ; Yassine Ayari, le bloggeur adepte de Moncef Marzouki, des théories du complot et de Daech.
Au-delà de sa signification politique – la traduction du dégoût de l'opinion publique des partis politiques ‘traditionnels' et de tout ce qu'ils représentent – cette élection vient marquer encore plus cette perte de sens totale dans laquelle nous vivons depuis les élections de 2014. Avoir Yassine Ayari au sein du Parlement est un élément représentatif et pourrait même devenir, dans quelques années, un cas d'école pour expliquer toute l'absurdité dans laquelle a sombré la Tunisie depuis le 14 janvier 2011.


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