Le chef du gouvernement désigné et les membres de son équipe seront présents, aujourd'hui, à l'Assemblée des représentants du peuple pour une plénière consacrée au vote de confiance. Les concernés devraient présenter leurs arguments, leurs plans et leurs visions pour cette nouvelle étape afin de pouvoir obtenir la confiance du Parlement. Quelques jours avant cette date phare, Youssef Chahed a eu beaucoup de mal à gérer la réaction des partis dont, certains, ont estimé que la nouvelle composition ne répond pas aux exigences de la situation générale du pays. Cela avait commencé avec Afek Tounes dont le président, Yassine Brahim, a estimé que la nouvelle équipe n'est pas du tout satisfaisante. Après la relance des négociations, en début de la semaine, Brahim a exprimé des positions assez fermes en expliquant, à chaque déclaration médiatique, que le passage en force par l'annonce du nouveau gouvernement n'était pas raisonnable. Les autres dirigeants d'Afek Tounes, à l'instar de Riadh Mouakher (ministre au sein du nouveau gouvernement), ont donné l'impression d'être plutôt convaincus de la nécessité de soutenir le gouvernement Chahed. Cela s'est confirmé avec la tenue du Conseil national d'Afek Tounes. A l'issue de cette rencontre, le parti a en effet publié un communiqué où il annonce avoir pris la décision de voter au profit de la nouvelle équipe gouvernementale. Après cette annonce, Yassine Brahim a déclaré son intention d'être « exigeant » quant aux résultats de cette équipe. Du côté de l'Union patriotique libre (UPL), la situation semble être bien plus compliquée. Si le président du parti, Slim Riahi, campe sur ses positions en annonçant que le Conseil national de l'UPL se tiendra afin de trancher sur la question du vote, le secrétaire-général du parti et ministre des Domaines de l'Etat au sein du gouvernement Habib Essid, Hatem Euchi, a préféré être plus direct: après avoir annoncé son soutien « personnel » au nouveau gouvernement, Hatem Euchi a démissionné de l'UPL. Dans une déclaration accordée à l'agence TAP, Hatem Euchi a expliqué que suite au grand retard provoqué par l'UPL dans sa prise de décision quant au vote de confiance parlementaire, il s'est vu obligé de démissionner parce que « l'intérêt partisan ne passe jamais avant l'intérêt général du pays ». Hatem Euchi a indiqué vouloir que le Conseil national de l'UPL réussisse et que cette envie l'a encouragé pour démissionner. La veille de cette démission, Euchi a expliqué, dans une déclaration accordée au journal Le Maghreb, qu'il démissionnerait de l'UPL si jamais ses dirigeants prendraient le risque de quitter la coalition des partis au pouvoir pour aller se positionner aux côtés des partis de l'opposition. Pour lui, une décision pareille relèverait du suicide politique. Au-delà de la scène nationale, il semblerait que la formation de ce nouveau gouvernement est un réel challenge pour les partis politiques, une sorte de baromètre de leur solidité: Afek Tounes a évité de justesse l'implosion, l'UPL y est déjà, Nidaa Tounes a failli perdre dix-neuf de ses députés et Ennahdha nous a servi, au cours de cette semaine, des discours très diversifiés. Pour le vote de confiance, et si toutes les parties qui se sont engagées pour voter la confiance, il pourrait très bien récolter plus de cent-cinquante voix au cours de cette plénière...