Clôture des JTC 2017: Prix de la compétition officielle et de la section parallèle Après un marathon de pas moins de 100 pièces de théâtre présentées du 8 au 16 décembre 2017, la 19ème édition des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) s'est clôturée samedi au Théâtre Municipal de Tunis par la remise des cinq prix de la compétition officielle qui a enregistré son retour cette année après son annulation dans 8 éditions consécutives depuis 2003 (11ème édition). Ci-après la liste des prix de la compétition officielle et de la section parallèle de la 19ème édition des JTC : Compétition officielle : Prix de la meilleure œuvre (25 000 DT) : non attribué Prix de la mise en scène (20 000 DT) : Wafa Tabboubi pour " Les veuves " (Tunisie) et Ali Daim pour " 0 negatif " (Irak) Prix du texte théâtral (15 000 DT) : Chadi Douier pour " Statico " (Syrie) et Rezgui Mallel pour " Bahidja " de Ziyani Chérif Ayed (Algérie) Prix de la meilleure interprétation féminine (10 000 DT) : Amel Ben Heddou dans " Solo " de Mohamed Hor (Maroc) et Naouar Youssef dans " Statico " de Jamel Chekir (Syrie) Prix de la meilleure interprétation masculine (10 000 DT) : Said Harrassi dans " Solo " (Maroc) et Samer Omrane dans " Statico " (Syrie) Les prix Parallèles : Prix UGTT de la meilleure technique théâtrale (3 500 DT) : Chawki Mchegui dans la pièce " La jeune fille et la mort " de Samira Bouamoud Prix SNJT " Najiba Hamrouni " pour la liberté d'expression (3 000 DT) : " Errhout " d'Imed May Prix de la CONECT pour la promotion et l'encouragement des jeunes promoteurs culturels (10 000 DT) : Espace Liber'thé, café culturel de Ghassen Laabidi Prix attribué par " les cafés Ben Yedder " de la meilleure scénographie (3 000 DT) : " Houryet el bahr " d'Amir Layouni Pour rappel, la Tunisie a été présente lors de cette édition avec 56 représentations dont 10 pièces de théâtre pour enfants en plus de 5 pièces africaines, 14 pièces arabes et 8 pièces du monde. Ont été en lice 11 œuvres théâtrales de la Tunisie, du monde arabe et de l'Afrique : Tunisie, Egypte, Jordanie, Maroc, Syrie, Irak, Algérie, la Côte d'Ivoire et le Mali. Cheikh Hitler d'Ahmed Kochbati, une comédie noire autour de la dualité de la vie Sur la scène atypique du théâtre l'Etoile du Nord se dresse la silhouette du vieux Ali luttant contre ses hallucinations, seuls remèdes contre la fuite du temps et le poids de la maladie. Devant un parterre de jeunes collégiens venus découvrir la magie du 4ème art, le vieux Ali, surnommé Hitler, se remémore avec sa béquille médicale à la main son passé glorieux à l'aide de son ami le vieux Mokhtar qui vient dans ses songes lui donner l'espoir et l'encourager à surmonter ses doutes et ses faiblesses. Entre rire, surprise et interaction, le jeune public a été transporté, par le biais de la comédie noire, dans le monde des adultes. Avec un jeu d'acteur plein de justesse et de profondeur, la dualité de la vie se met en scène. La Mort, la maladie, la corruption, des sujets à la fois existentiels et sociopolitiques animant la société tunisienne d'aujourd'hui se traduisent sur la scène de l'ancien hangar. Le public est ainsi interpellé avec humour et cocasserie sur des questions profondes relatives à la vieillesse et la perte de la faculté physique et mentale ou la relation entre pouvoir et peuple. Portée par un acteur professionnel (Souhaib Hakkari) et deux acteurs amateurs (Refki Mazghouni et Mohamed Kastalli), la pièce "Cheikh Hitler" a fait voyager le spectateur dans le monde onirique du vieux septuagénaire " Ali", rôle composé, magistralement interprété par le jeune Refki Mazghouni (22 ans). Entre rêve et réalité, le vieux Ali fait appel à son passé glorieux à travers le vieux Mokhtar qui vient ressusciter ses victoires de chasse et ses batailles en compagnie de l'armée française en Indochine. Reprendre son ancienne vie faite de force et de domination, une vie rêvée vite rattrapée par la dureté de la réalité et le poids fatal de la vieillesse. En effet, son jeune serviteur Chabane (Mohamed Kastalli) avec sa blouse blanche et une couche d'adulte à la main vient lui rappeler sa faiblesse et sa fragilité. A propos de la pièce, le metteur en scène et dramaturge Ahmed Kochbati a révélé à l'agence TAP qu'il a écrit la pièce en 2012 au moment de l'écriture de la nouvelle constitution tunisienne au sein de l'Assemblée Nationale Constituante du Peuple. Et d'ajouter "Chikh Hitler est un jeu que j'ai joué moi Ahmed Kochbati dans ma vie, celui d'un vieux retraité nostalgique à son passé". Toutefois, le dramaturge invite son public à interpréter d'une manière libre les sens multiples du texte. Selon Kochbati, certains peuvent voire dans la dualité entre Cheikh Hitler et son ami Cheikh Mokhtar l'incarnation des deux Cheikhs ennemis -amis politiques Béji Caid Essebssi et Rached Ghannouchi. D'autres peuvent déceler dans le personnage de Chabane, le jeune diplômé chômeur serviteur du Cheikh Hitler le peuple dans son mutisme et sa soumission. "Ce n'est pas important de trouver le message voulu par le metteur en scène" affirme Kochbati "Le vrai théâtre, c'est celui qui suscite l'imaginaire du public car la réussite d'une pièce réside dans ses multiples interprétations." La ville de Kalaâ Kebira adhère au programme national "Tunisie: cités des Arts" La 37ème édition du festival international de l'olivier à Kalaâ Kebira (gouvernorat de Sousse) a démarré, dimanche, en présence du ministre des affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine. "L'avenue des arts" au centre ville de Kalaâ Kebira, a été inaugurée à cette occasion. Cette manifestation se poursuivra jusqu'au 24 décembre avec à l'affiche plusieurs activités culturelles et à caractère économique. Le ministre des affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine a, à cette occasion, mis l'accent sur l'importance du programme "Tunisie : cités des arts " visant à ancrer la culture de proximité dans les régions, à favoriser l'émergence de nouveaux talents et à faire participer les citoyens à l'action culturelle. Il a salué les efforts déployés par le comité du festival consistant à faire connaitre le patrimoine culturel de Kalâa Kebira et ses champs d'oliviers, en particulier. Des ateliers et spectacles d'animation sur les spécificités culturelles de Kalaâ Kebira ont été organisés, ainsi que des expositions sur les méthodes traditionnelles utilisées dans la cueillette et la transformation de l'olive.