Les eaux usées représentent un important véhicule d'agents biologiques (parasites, bactéries et virus) et chimiques (métaux lourds surtout) issus de l'activité humaine et/ou industrielle. Dans les zones d'épandage, le rejet de ces eaux usées est intense. Les agents pathogènes peuvent être transmis à l'homme lors du contact direct avec les eaux usées, ou indirectement par la consommation de cultures irriguées avec ces eaux usées, ou encore par des produits d'origine animale. Le recours aux eaux usées pour l'irrigation des terres agricoles est en passe de devenir la solution adoptée par certains agriculteurs. La rareté de l'eau, qui persiste dans la région depuis des mois, a poussé certains agriculteurs à irriguer leurs cultures maraîchères avec des eaux usées, mettant ainsi en danger la santé du consommateur . Des fellahs, sans foi ni loi, pompent et arrosent à partir des oueds des eaux usées et impropres en cette période marquée par un stress hydrique inquiétant, leurs champs, narguant ainsi les différentes inspections chargées de surveiller ou contrôler la qualité de l'eau destinée à l'irrigation.. Le délégué de Soliman Wissem Harrabi, a dénoncé, à Radio Med, cette pratique qui se fait au grand jour dans certaines zones agricoles, précisant que des agriculteurs ont recours à l'utilisation des eaux usées pour irriguer leurs cultures, et ce dans le but de minimiser les coûts, inconscients du danger que cela représente pour la santé des consommateurs. C'est le cas de l'utilisation des eaux usées de l'oued Al Bey par un fellah pour irriguer deux hectares d'oignons. C'est là une menace pour la santé du citoyen et un réel danger pour les consommateurs, vu le risque de contamination, des bactéries pouvant être transmises par les plantes irriguées. Toute la production a été saisie. Les eaux usées domestiques et industrielles de Grombalia et Bouargoub sont évacuées sans traitement aucun dans l'oued qui sert de réservoir d'irrigation. Pour faire face à ce grand danger, un comité de contrôle des fellahs a été constitué en vue de superviser les périmètres irrigués à Soliman. Il est vrai que les systèmes de traitement des eaux usées sont très peu étendus , ce qui engendre une pollution de l'eau à vaste échelle et l'utilisation d'eau de mauvaise qualité pour l'irrigation des cultures. Cela pose de grands risques pour la santé publique, en particulier lorsque la production est consommée. La contamination microbiologique des eaux de la nappe souterraine pose de véritables problèmes de santé publique. Ainsi, la consommation d'eau non potable est parmi les causes principales de mortalité et de morbidité dans le monde (OECD, 2003). 88 % des cas de diarrhée dans le monde sont attribués à la consommation d'eau non potable et à une hygiène inadéquate ou insuffisante et sont responsables de 1.5 million de morts chaque année, surtout chez les enfants selon l'OMS. Ces eaux peuvent être des nids à polluants (microorganismes pathogènes (bactéries, virus, protozoaires, helminthes), matières organiques et substances chimiques) et constituer des risques sanitaires et de qualité des végétaux si leur réutilisation est mal encadrée.