La pénurie du sucre et de l'huile végétale subventionnés persiste, du moins dans certaines zones, comme les villes de la banlieue nord de Tunis, en dépit des promesses officielles d'intervention pour régulariser la situation, après l'annonce de la découverte de fraudes de distribution au niveau de certains grossistes bénéficiant d'agrément en la matière. Pourtant, d'importantes quantités de sucre et d'huile végétale subventionnés ont été récemment injectées dans le marché, notamment dans les grandes surfaces du Grand Tunis, s'agissant plus particulièrement du sucre. Cependant, comme à l'accoutumée dans les contextes de pénurie, par l'effet des excès d'achats, à peine exposées, les quantités sont aussitôt emportées par les citoyens, bien que certaines grandes surfaces aient pris soin de fixer un maximum pour chaque acheteur (3 kg de sucre). Toutefois, les commerçants et les épiciers de quartier répondent toujours par la négative à toute demande d'achat de ces deux denrées, sous prétexte qu'ils n'en ont pas. A cet égard, un distributeur nous a dit que les deux produits existent bien et sont disponibles, ajoutant que les épiciers et les détaillants les vendent selon la tête du client, ce qui est fort plausible, car le sucre emballé dans des sacs en plastique et vendu à 1 dinar 500 millimes le kg est disponible à tout moment chez les épiciers et dans les grandes surfaces. Le sucre subventionné en vrac est vendu à 970 millimes le kg. Dernièrement, le ministre du Commerce, en annonçant la découverte de fraude au niveau de la distribution en gros des deux denrées signalées, a indiqué que le sucre emballé ne représente que 3% des quantités de sucre subventionné offertes sur le marché. Les fraudes découvertes consistaient à détourner les quantités de sucre subventionné fournies aux grossistes agréés vers des utilisations professionnelles et industrielles comme le secteur de la pâtisserie, alors qu'elles sont destinées exclusivement à couvrir la consommation familiale. En effet, le prix du kg du sucre pour les utilisations industrielles et professionnelles s'élève à 1 dinar 400 millimes, de sorte que les fraudeurs jouent sur cet écart entre les prix, en fonction de la destination.