L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé, vendredi, à l'occasion du 40e anniversaire des événements du 26 janvier 1978, à ouvrir une enquête sur l'assassinat d'un grand nombre de martyrs comptés, selon elle, par centaines au cours de cette journée du "jeudi noir", et à faire toute la lumière sur les opérations de torture subies par les syndicalistes qui, ajoute-t-elle, doivent, aujourd'hui être réhabilités et reconnus en tant que militants de la liberté et de la dignité. Dans une déclaration publiée à cette occasion, l'UGTT, appelle, également, à rendre justice à tous ceux qui ont été licenciés, réitérant sa demande pressante de récupérer les archives de l'organisation, qu'elles soient détenues par le ministère de l'Intérieur ou en possession d'individus qui ont profité de la crise pour s'en approprier. Le congrès de l'UGTT tenu du 22 au 24 janvier 2017 a été l'occasion d'évaluer et de s'arrêter sur le rôle que l'organisation syndicale avait joué au cours de la période post-révolution et de déterminer les perspectives de l'action future au service de la gloire de la Tunisie et afin que l'organisation syndicale demeure une organisation puissante, lit-on de même source. L'UGTT est appelée à contribuer à l'examen de plusieurs dossiers dont, notamment, l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés, l'application des normes du travail décent, la résolution du problème des caisses sociales, la révision du régime de subvention, l'ouverture du dossier des entreprises publiques, la réforme du système éducatif et du secteur de la santé publique et la création du conseil du dialogue social en concertation avec l'UGTT. "Les travailleurs tunisiens s'enorgueillissent en ce 26 janvier d'avoir crié à l'injustice et à l'oppression et d'avoir résisté à la tentative visant à agenouiller à jamais l'UGTT afin d'en faire un outil au service des intérêts du régime", ajoute la déclaration. Ils se remémorent, en même temps, selon l'UGTT, une page brillante du parcours militant des syndicalistes et des sacrifices des martyrs des différentes catégories sociales pour la défense de la justice et de la liberté, citant, en particulier, les syndicalistes Said Qaqi et Hussein Kouki. La déclaration rappelle la position de principe de l'UGTT qui ne s'oppose pas au régime en place et que sa devise est la liberté et non pas la subordination au pouvoir dans le cadre d'un dialogue social responsable et d'égal à égal et dans lequel les intérêts du pays ne dépendent pas d'une personne ou d'un parti. L'UGTT avait décrétée une grève générale le 26 janvier 1978, la première depuis l'indépendance du pays, suivie d'un soulèvement populaire réprimé par les forces sécuritaires et militaires. Selon un bilan officiel, les affrontements ont fait 46 victimes et plus de 200 morts d'après des sources indépendantes.