Le recours à l'intimidation et aux pressions... les journalistes l'ont, de tout temps, subi, sans fléchir et sans plier, et ce n'est pas un parti islamiste, comme Ennahdha, avec son chef Rached Ghannouchi qui peuvent leur imposer leur diktat, malgré les menaces et les accusations qui nous rappellent d'anciennes méthodes bien de chez eux... Lassée des informations jugées « accusatrices » qui, pour la plupart, sont véridiques et avérées, le mouvement islamiste n'a pas trouvé mieux de crier, encore une fois, au complot, à travers une campagne de dénigrement bien orchestrée. Il importe de prime abord de rappeler que ces dites accusations sont diverses. Il y celles qui émanent, notamment, des veuves de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, celles relatives au recours aux apôtres de l'extrémisme et du terrorisme dont les Ulémas des Frères musulmans qui n'avaient pas manqué de faire des virées de « bourrages de crane et d'embrigadement », chez nous, lorsqu'Ennahdha était au pouvoir. Sans oublier, aussi, la fuite d'Abou Iyadh, l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis à Tunis, ainsi que l'affaire des terroristes réfugiés sur les hauteurs de Chambi à l'ère d'Ali Larayedh, alors ministre de l'Intérieur, et qui étaient présentés comme de simples citoyens faisant du sport...Sans parler des anciennes « opérations » des années 80 bien entendu... Excédé, le mouvement islamiste, habitué aux méthodes dissuasives et expéditives, a haussé le ton, avec de nouvelles menaces pour trainer en justice tous ceux qui le critiquent, pour les couronner avec celles de leur chef qui n'a pas hésiter une seconde à faire agiter le spectre d'une guerre civile, alors que c'est, seulement, Ennahdha qui est mise en cause, et non le million de votant qui avaient cru, alors, que ce mouvement islamiste défend, vraiment, la religion et que le salut de la Tunisie était peut être de ce côté-là. Tenant tête et sentant la gravité de la menace islamiste, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a demandé au mouvement Ennahdha d'apporter un éclairage sur le contenu de sa déclaration publiée le 10 février dernier au sujet "des campagnes de diffamation dirigées contre le parti et l'acharnement de certaines figures médiatiques à colporter de fausses accusations à son encontre". Dans un communiqué, le Syndicat a réaffirmé son "refus de toute forme de pression exercée sur les journalistes ou les établissements médiatiques de quelque partie que ce soit". Il a indiqué être "concerné par la défense de la liberté d'expression et de l'information, non seulement en tant que principes constitutionnels, mais aussi en tant que cadre effectif pour le dialogue et la discussion". "Proférer des menaces contre les journalistes et les menacer de poursuites judiciaires, relève de l'intimidation et de la restriction de la liberté d'expression", lit-on de même source. Pour le syndicat, plusieurs parties dont le mouvement Ennahdha se livrent à des discours de nature à impliquer les journalistes dans des batailles qui ne les concernent pas, menaçant de poursuites judiciaires tous ceux qui ne se joignent pas au mouvement dans cette perspective. Entretemps, Rached Ghannouchi a estimé que la Tunisie vit, aujourd'hui, de l'aumône en oubliant de rappeler que si la situation s'est dégradée à ce point, c'est parce que son parti, lorsqu'il était au pouvoir, avait consenti des compensations financières à tous ses dirigeant et à bien d'autres et même aux terroristes, qu'il a omis de dévoiler le sort des nombreux crédits et dons obtenus, au cours de cette période et de faire oublier aux Tunisiens qu'il est à l'origine de l'injection de plus de 160. 000 fonctionnaires dans l'administration publique, devenus un fardeau pour les finances du pays. Il importe dès lors de rappeler à ces messieurs que même durant les périodes les plus sombres de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie et ses journalistes, gardiens du temple, n'avaient pas plié et ce n'est pas, aujourd'hui, qu'ils vont le faire.