Lors d'un séminaire tenu hier à Tunis sur le droit du citoyen à l'accès aux services de la santé de reproduction, les participants ont exprimé leur grande préoccupation face « au fléchissement inquiétant qu'a connu le programme national de planning familial et de la santé de reproduction, en Tunisie, depuis 2011, après la révolution, dû essentiellement à l'absence d'un soutien et d'un engagement politiques clairs et forts comme ce fut le cas au début de ce programme » dans les premières décennies suivant l'indépendance nationale. La rencontre qui a groupé un grand nombre de cadres anciens et en exercice de l'Office national de la famille et de la population (ONFP) et de représentants d'ONG concernées, a été organisée à l'initiative d'un groupe d'anciens cadres de l'ONFP, Hafedh Chékir, Arbi Azzouz, Fethi Ben Messaoud et Rachid Ben Amor. Les intervenants ont rappelé que la Tunisie a été pionnière dans ce domaine devenant un modèle à suivre à l'échelle régionale et internationale. Ils ont souligné que le lancement de ce programme s'insérait dans le cadre des choix modernistes et progressistes pour lesquels le pays avait toujours opté en matière de développement humain, depuis son indépendance et qui se sont traduits à travers ce programme et à travers la généralisation de l'enseignement gratuit à tous les niveaux et l'émancipation de la femme, entre autres, de sorte que le recul que ce programme enregistré aujourd'hui est de nature à affecter tous les autres acquis en matière d'enseignement, d'émancipation de la femme, d'emploi et de développement humain, en général. L'accent a été mis sur la nécessité de redonner au programme national de planification familiale et de la santé reproductive sa place au niveau national, continental et international en faisant bénéficier les services rendus aux citoyens et aux citoyennes du soutien qu'il faut sur les plans politique, financier et au niveau des moyens matériels et humains. Un appel pressant a été lancé aux citoyens et aux ONG « pour interpeller les pouvoirs publics et les instances dirigeantes à sauvegarder les acquis réalisés dans ce domaine dont notamment le droit inaliénable des citoyens à l'accès aux services de santé de reproduction, la disponibilité et la gratuité des contraceptifs et des actes de planification familiale, le renforcement du programme national de planification familiale et de la santé reproductive, en vue de son adaptation aux exigences de l'époque et afin d'être en harmonie avec les droits fondamentaux du citoyen, inscrits dans la nouvelle constitution tunisienne de 2014.