Après un an et demi en Angleterre, Wahbi Khazri a effectué son retour en France à l'été 2017. Cinq mois plus tard, le Tunisien fait le bonheur du Stade rennais, à un inhabituel poste d'avant-centre. Le joueur prêté par Sunderland espère désormais bien finir la saison avec Rennes puis briller avec les « Aigles de Carthage » durant la Coupe du monde 2018.Portrait di joueur dressé par la RFI. Le Stade rennais traverse encore une saison correcte à défaut d'être exceptionnelle en Championnat de France de football (Ligue 1). Et ça, le club breton le doit en outre en grande partie à un joueur : Wahbi Khazri. Le milieu offensif né en Corse a débarqué fin août 2017, prêté sans option d'achat par Sunderland AFC (SAFC), le club anglais ayant été relégué en 2e division. Résultat : cinq mois plus tard, le joueur de 27 ans a inscrit 7 buts en 15 matches de Ligue 1. «Je me sens bien en Bretagne, justifie le Tunisien. J'ai la chance d'être dans un club où je bénéficie de pas mal de confiance. C'est bien de retrouver du temps de jeu et du plaisir. C'est ce qui m'a manqué un peu durant l'année et demi que j'ai passé en Angleterre». «J'apprécie vraiment de jouer à ce poste d'avant-centre» Formé au SC Bastia (SCB), Wahbi Khazri a joué en pro au SCB de 2009 à 2014, puis aux Girondins de Bordeaux de 2014 à 2016 avant de traverser la Manche en janvier 2016. Dans le championnat anglais (Premier League), il n'a ensuite pas connu la réussite qu'il espérait. A Rennes, c'est dans un inhabituel rôle d'avant-centre qu'il a retrouvé des couleurs. « J'ai plus de jus (sic) et de peps pour finir les actions de but, analyse l'ex-international espoirs français. C'est donc plus facile de les conclure. Du coup, j'apprécie vraiment de jouer à ce poste d'avant-centre ». Il ajoute : « Du moment que je joue et que je suis performant, je donne le maximum pour l'équipe. C'est ça le plus important. » Un état d'esprit exemplaire qui a séduit son entraîneur en début de saison, Christian Gourcuff, puis Sabri Lamouchi, qui a succédé à un Gourcuff parti en novembre 2017. « Il (Khazri) a cette intelligence et cette bonne malice, avait notamment déclaré Lamouchi en décembre 2017. Chaque fois qu'il touche le ballon, il se passe quelque chose ». Lamouchi et Khazri, des destins croisés Les routes de Lamouchi et de son nouveau protégé s'étaient déjà croisées en 2013 en Afrique du Sud, lorsque la Côte d'Ivoire avait battu la Tunisie 3-0 au premier tour de la Coupe d'Afrique des nations. En tant qu'ancien milieu de terrain franco-tunisien, l'ex-sélectionneur des « Eléphants » partage par ailleurs des similitudes avec Khazri. Mais pour ce dernier, l'important dans sa relation avec le technicien est ailleurs. «Il essaie de dire ce qui est le mieux pour nous faire progresser, raconte Wahbi Khazri. Il a connu le très haut niveau avec de très grands clubs, notamment en Italie. C'est bien d'avoir des coaches qui ont eu une grosse expérience en tant que joueur ». Contrairement à Lamouchi qui avait opté pour l'équipe de France, Wahbi Khazri, lui, a choisi le pays d'origine de son père. Une décision qu'il n'a jamais regretté, même lorsqu'il avait laissé entendre la fin de sa carrière internationale, lors de la CAN 2015. Les « Aigles de Carthage » avaient en effet été éliminés par la Guinée équatoriale en quart de finale, après que l'arbitre ait accordé un penalty très généreux aux Equato-Guinéens. « Je n'ai jamais réellement pensé à ne plus porter le maillot de mon équipe nationale, jure aujourd'hui l'intéressé. Après, on aurait dû se qualifier. On le méritait, je pense. Mais mes paroles ont dépassé ma pensée, ce jour-là ». La Coupe du monde dans un coin de sa tête Trois ans plus tard, les pensées de Wahbi Khazri tournent plutôt autour de la Coupe du monde 2018 que la sélection tunisienne disputera face à l'Angleterre, la Belgique et le Panama (groupe G). « On l'a dans un coin de notre tête et on y pense tous, j'imagine, lâche-t-il. On s'entraîne et on travaille tous les jours pour ce genre d'événement. Ce sera un honneur d'y être. Je m'en donne les moyens tous les jours ». Il poursuit: « On sait que ce sera compliqué, y compris face au Panama. Il ne faut sous-estimer personne. [...] Mais on dispose d'une bonne génération de joueurs. [...] J'espère qu'on sera capable de créer la surprise et de se qualifier en sortant de cette poule. » Le 18 juin, Wahbi Khazri a de fortes chances d'affronter les Anglais à Volgograd. Ce match à une saveur particulière pour un garçon qui veut retourner en Premier League. « Pour moi qui ai joué en Angleterre, ce sera un match intéressant et qui m'excite beaucoup, admet-il. J'aurai à cœur de montrer ce que je sais faire et de quoi je suis capable ». Il conclut : «Chaque match de Coupe du monde sera très regardé. Il faudra donc être performant. Et pas seulement pour rebondir en Premier League ! [...] On se doit d'être bon à chaque match et de donner le meilleur pour notre pays, à chaque rencontre. Après, viendra ce qu'il viendra... »