Un bras de fer très dur est engagé contre la corruption, avec à la fin des risques pour les dénonciateurs, comme c'est le cas pour ce qui s'est passé à la SNCFT, avec le pauvre Issameddine Fitati qui a été condamné à un an et demi de chômage pour avoir été un patriote qui a dénoncé une affaire de corruption ayant eu lieu du temps de la Troïka dirigée par le mouvement islamiste Ennahdha, lors de l'achat de locomotives douteuses. Comme si c'est une affaire de routine ou simplement un coup de publicité, le président-directeur général de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT), Anis Oueslati, a annoncé jeudi que l'employé de la société IssameddineFitati, renvoyé depuis un an et demi pour avoir rapporté des actes de corruption au sein de la société reprendra son travail lundi prochain après la signature le 28 février de la décision de sa réintégration par le ministre des Transports, Radhouane Ayara. Dans un communiqué rendu public jeudi, l'association I Watch a indiqué que l'affaire porte sur un soupçon de corruption au sein de la SNCFT portant sur une transaction d'achat de locomotives d'un montant de 165 millions de dinars, rapporté par IssameddineFitati qui a été aussitôt demis de ses fonctions. "L'instance nationale de lutte contre la corruption est intervenue, sur la base de ses prérogatives de protection des dénonciateurs de corruption conformément à la loi organique numéro 10 de l'an 2017", précise l'association. Elle a appelé la société à revenir sur la révocation de l'employé et de cesser le harcèlement dont il fait l'objet, outre la transmission du dossier de soupçons de corruption au procureur de la république de Tunis et d'en charger le pôle judiciaire, économique et financier. Mais, tout le monde a le droit de se demander quel sera le sort de ce dénonciateur, lorsque l'affaire se tassera et qu'on oubliera qu'il avait prévenue contre une grave affaire de corruption qui avait valu très cher pour les caisses de l'Etat et qui n'apporte rien de bon pour le développement du réseau ferroviaire tunisien ? Toutefois, ce qui est clair, c'est que les auteurs de ces actes de corruption, ainsi que leurs acolytes bénéficient, toujours, de l'impunité et que beaucoup d'eau coulera sous les ponts, avant que le voile soit levé sur cette affaire. "Ce qui s'est produit démontre une reconnaissance par la SNCFT des sérieux soupçons de corruption et confirme clairement une dilapidation des deniers publics et des modes de gestion non transparente des dossiers et transactions au sein de la société", estime I Watch. Elle a affirmé que la loi sur la dénonciation de la corruption et la protection des dénonciateurs permet à celui-ci d'être récompensé financièrement, mais cette mesure reste tributaire de la publication du décret gouvernemental. Pour ce qui est du sort de ceux qui ont condamné cet honnête citoyen au chômage forcé... motus et boule de gomme, comme si de rien n'était... Pourtant, il aurait fallu donner l'exemple et prouver à l'opinion publique qu'on ne badine pas avec la justice et que personne ne peut bénéficier de l'impunité dans un pays exsangue et qui cherche à avoir des entreprises performantes qui n'attendent pas la manne des caisses de l'Etat pour survivre.