La Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) va réclamer des majorations salariales spécifiques de 150% au profit des universitaires, lors des négociations prévues en avril prochain avec le ministère de tutelle. «Les négociations qui seront ouvertes en avril prochain conformément à l'accord conclu le 9 mars avec le ministère devraient aboutir à des augmentations conséquentes pour compenser la forte détérioration du pouvoir d'achat des enseignants du supérieur», souligne Houcine Boujarra, secrétaire général de la fédération relevant de l'l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), faisant état d'une «paupérisation rampante» des universitaires. «La revalorisation de certaines indemnités prévue dans l'accord conclu dernièrement constitue, en réalité, une simple réactivation de plusieurs accords signés au cours des dernières années et qui n'ont jamais été appliqués», a expliqué Houcine Boujarra. Un accord à l'arrachée avait été signé le 9 mars entre la FGESRS et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en présence du secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a mis fin à plusieurs mois de tensions ponctués de débrayages à répétition et de rassemblements de protestation bruyants. Cet accord prévoit le versement d'une indemnité de la rentrée universitaire d'un montant équivalent à la moitié du salaire de chaque enseignant, à compter de la rentrée universitaire 2018-2019 et d'une indemnité de coordination pédagogique. L'accord prévoit aussi le versement d'une nouvelle indemnité d'encouragement de la recherche scientifique dont pourraient bénéficier toutes les catégories d'enseignants et plus particulièrement ceux qui ayant accepté de travailler dans les établissements d'enseignement supérieur situés dans les régions intérieures. La Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le ministère de tutelle se sont, d'autre part, mis d'accord sur la généralisation des congés de recherche rémunérés afin qu'ils englobent les agrégés et les technologues ainsi que sur l'assouplissement des conditions de mise en place de structures de recherche dans les universités et les instituts supérieurs des études technologiques situés dans les régions intérieures. Les deux parties ont, par ailleurs, convenu de lancer dès le mois d'avril prochain des négociations qui devraient aboutir à des majorations conséquentes pour les enseignants du supérieur. Ces derniers avaient observé le 20 et 21 février dernier une grève bien suivie en signe de protestation contre le refus du ministère de tutelle de satisfaire leurs revendications des universitaires en dépit des multiples accords signés avec la fédération syndicale. Une grève d'une journée avait été aussi observée le 7 décembre pour le même motif. Le ministère avait avancé durant plusieurs mois que l'application de ces accords n'était pas de son ressort, jetant ainsi la balle dans le camp de la Présidence du gouvernement et du ministère des Finances. Il avait aussi laissé entendre que l'Etat ne dispose pas des moyens financiers pour accorder des augmentations salariales aux universitaires en dehors de celles qui leur seront servies dans le cadre des négociations sociales triennales, arguant des fortes pressions sur les finances publiques et de la mauvaise conjoncture économique qui prévaut dans le pays. Les négociations spécifiques prévues en avril s'annoncent, de ce fait, riches en rebondissements.