La Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décidé de mettre ses menaces à exécution dans un contexte de rivalité avec un autre syndicat indépendant. Les enseignants du supérieur ne décolèrent pas. La FGESRS a annoncé, dans un communiqué rendu public hier, avoir déposé un préavis de grève pour les 20 et 21 février en signe de protestation contre le refus du ministère de tutelle de satisfaire les revendications des universitaires en dépit des multiples accords signés entre les deux parties. Cette grève a été décidée par la commission administrative de la fédération tenue le 7 janvier dernier Un rassemblement de protestation devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) sera aussi organisé le 21 février pour les mêmes motifs. «Malgré les surenchères, nous avons fait preuve de retenue en programmant des activités revendicatives graduelles et qui n'ont pas nui à la bonne marche des cours, mais le ministère a préféré porté atteinte à la crédibilité des négociations, ce qui risque d'exacerber les tensions à l'Université», a souligné la fédération dans un communiqué publié vendredi. La FGESRS, qui rassemble les diverses catégories d'enseignants du supérieur et de chercheurs, a également fait savoir que les séances de dialogue tenue ces dernières semaines avec les représentants du ministère de l'Enseignement supérieur «se sont transformées en des séances d'audition des doléances des universitaires» vu que la délégation ministérielle a estimé qu'elle n'était pas habilitée à se prononcer sur les revendications syndicales. La fédération a précisé dans ce même chapitre avoir exigé la présence du ministre lors des séances de dialogue, indiquant que le ministre a proposé les dates des 2 et du 9 février pour la tenue de séances avant de se rétracter. Elle se trouve ainsi acculée à recourir à une nouvelle grève à l'heure où l'Union des professeurs universitaires chercheurs tunisiens (Ijaba) se montre très combative. Ce syndicat indépendant a déclenché tout récemment une grève administrative ouverte qui a coïncidé avec la session principale des examens. La FGESRS avait déjà organisé une grève très suivie le 7 décembre dernier. Suite à ce débrayage, le ministre, Slim Khalbous, avait déclaré que la motion publiée par la fédération comprenait plusieurs revendications ayant des répercussions financières et qui n'ont jamais été évoquées auparavant lors des négociations avec le ministère. La FGESRS avait déjà annoncé que les enseignants vont boycotter l'encadrement des projets de fin d'études (PFE) et la soutenance des thèses de doctorat à compter de janvier 2018. Les deux parties avaient signé en juillet et en octobre 2017 des accords qui n'ont pas été à ce jour appliqués. Ces accords prévoient notamment la publication de décrets relatifs aux indemnités des professeurs agrégés dans le Journal officiel de la république tunisienne (JORT) et d'une nouvelle grille d'honoraires relative à l'encadrement des projets de fin d'études (PFE). Les accords concernent aussi le versement des indemnités de coordination pédagogique, de la rentrée universitaires et d'encouragement des enseignants ayant accepté de travailler dans les établissements d'enseignement supérieur situés dans les régions intérieures. Ils prévoient, d'autre part, la généralisation des congés de recherche rémunérés pour qu'ils englobent les agrégés et les technologues ainsi que l'assouplissement des conditions de mise en place de structures de recherche dans les universités et les instituts supérieurs des études technologiques situés dans les régions intérieures. La FGESRS réclame, par ailleurs, des majorations salariales identiques à celles accordées récemment aux magistrats, l'augmentation de l'indemnité relative à l'encadrement pédagogique, l'octroi de bourses universitaires aux descendants des enseignants et la mise en place de la mutuelle des universitaires.