La Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) a annoncé, hier, que le taux de suivi de la grève observée hier par les enseignants a dépassé 90%. Ce débrayage fait suite a refus du ministère de satisfaire les revendications des universitaires en dépit des multiples accords signés avec la partie syndicale qui a aussi décidé de boycotter l'encadrement des projets de fin d'études et des PFE et la soutenance des thèses de doctorat à compter de janvier 2018. «Le ministère continue à faire la sourde oreille et refuse de mettre en application deux accords conclus avec la partie syndicale en juillet et en octobre dernier, ce qui nuit à la crédibilité des négociations », a souligné le secrétaire générale de la FGESRS, Houcine Boujarra. Les accords conclus entre la fédération syndicale rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique prévoit notamment prévoit la publication des décrets relatifs aux indemnités des professeurs agrégés dans le journal officiel de la république tunisienne (JORT), la publication d'une nouvelle grille d'honoraires relative à l'encadrement des projets de fin d'études (PFE), ainsi qu'un décret relatif aux émoluments des membres des commissions sectorielles mises en place dans le cadre du système Licence-Master-Doctorat (LMD). La FGESRS réclame, par ailleurs, des majorations salariales identiques à celles accordés récemment aux magistrats, l'augmentation de l'indemnité relative à l'encadrement pédagogique, l'octroi de bourses universitaires aux descendants des enseignants et la mise en place de la mutuelle des universitaires. Durant l'année universitaire écoulée, la fédération avait lancé un mot d'ordre de boycott des soutenances des projets de fin d'études et de rétention des notes par les agrégés en signe de protestation contre le refus du ministère de verser les indemnités des professeurs agrégés et les honoraires liées à l'encadrement des PFE. Un premier accord sur ces revendications a été conclu en juillet dernier mais il n'a pas été appliqué, tout comme l'accord conclu en octobre. D'autres accords conclus précédemment concernent le versement des indemnités de coordination pédagogique, de la rentrée universitaires et d'encouragement des enseignants ayant accepté de travailler dans les établissements d'enseignement supérieur situés dans les régions intérieures. Ces accords prévoient aussi la généralisation des congés de recherche rémunérés pour qu'ils englobent les agrégés et les technologues et l'assouplissement des conditions de mise en place de structures de recherche dans les universités et les instituts supérieurs des études technologiques situés dans les régions intérieurs. A noter que la FGESRS avait boycotté les assises nationales de mise en œuvre de la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique tenues le week-end dernier à Hammamet pour dénoncer «le hold-up opéré par le ministère sur le processus de réforme de l'enseignement supérieur et à barrer la route à des réformes identiques à celles réalisées par les ministres de Ben Ali». Selon la fédération, le ministère a porté atteinte à l'approche participative sur laquelle s'est basée la réforme de l'enseignement supérieur au moment de son démarrage en 2012. Cela s'est notamment manifesté par la dissolution des comités de réforme mises en place au niveau des universités, ce qui a fait que la réforme ne part plus de la base comme le stipulait l'accord initial. Le Bureau exécutif de l'UGTT avait apporté son soutien à la FGESRS en indiquant dans un communiqué qu'il n'était pas concerné par les assises nationales de mise en œuvre de la réforme de l'enseignement supérieur organisées par le ministère.