La réunion des signataires du pacte de Carthage, même si rien de sérieux n'a filtré concernant les décisions prises, a donné le départ à une polémique très claire entre la centrale syndicale et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, avec un bras-de-fer très dur et qui, certainement, n'augure rien de bon pour le pays qui se prépare pour des élections municipales marquées par l'indifférence du citoyen qui désespère de voir ses responsables penser un tant soit peu à son avenir. Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, n'y est pas allé de mainmorte pour faire part de ses intentions et de celles de la centrale syndicale qui veut avoir la tête de Youssef Chahed ou, du moins, certains de ses ministres, pour « insuffler un sang nouveau » dans cette équipe qui, combien même, n'est ni homogène ni performante, avec des ministres qui se font remarquer par leur absence sur la scène politique. Ainsi, la réunion sensée résoudre les problèmes entre les signataires du pacte n'a fait qu'envenimer la situation et de dévoiler en plein jour les divergences entre les partenaires du gouvernement d'union nationale. Comme il en est dans ses habitudes, le président de la République Béji Caïd Essebsi a voulu donner de l'envergure à cette réunion. Mais, il semble qu'il a raté le coche, puisque l'UGTT a tiré à boulets rouges sur la conseillère de la présidence de la République concernant le report du remaniement ministériel Noureddine Taboubi s'est dit"surpris" des déclarations de la conseillère de la présidence de la République sur le report du remaniement ministériel après les élections municipales. "Ces déclarations sont dangereuses", a indiqué le responsable syndical dans une déclaration à la presse, en marge de la commémoration, à Kerkenah, du 19e anniversaire du décès du leader syndical Habib Achour. S'agissant des décisions issues de la réunion des signataires du document de Carthage tenue hier, Taboubi a souligné que les priorités de la prochaine étape et le profil de la prochaine équipe gouvernementale seront discutés à partir de la semaine prochaine. Se disant attaché aux principes document de Carthage, Noureddine Taboubi a souligné qu'il faut engager de nouvelles compétences dans les structures de l'Etat pour surmonter les différents obstacles notamment économiques. Il est allé, même plus loin en affirmant que le gouvernement actuel n'est plus qu'un gouvernement de gestion des affaires courantes, ce qu'a contesté Youssef Chahed, dans une déclaration à la presse, lors de sa visite dans le gouvernorat de Sousse. Le chef du gouvernement a défendu la cause de son équipe tout en faisant passer un nouveau message relatif aux prochains sacrifices que doivent supporter les citoyens, avec les réformes qu'il compte engager et qui risquent d'appauvrir davantage les salariés, pour satisfaire le FMI. Le chef du gouvernement a réagi à chaud, pour répondre depuis Sousse où il effectuait une visite de travail, en affirmant que son gouvernement a réalisé des résultats positifs dès sa prise de fonction. "Ce n'est pas un gouvernement de gestion des affaires courantes", a-t-il souligné. En déplacement, mercredi, à Sousse, Chahed a procédé à la pose de la première pierre de la station de dessalement de l'eau de mer. "Ce gouvernement a eu le mérite d'engager des réformes fondamentales, notamment la réforme de la fonction publique, des caisses sociales et des établissements publics outre le traitement de la question de la masse salariale", a-t-il soutenu. A propos des informations qui circulent au sujet d'un éventuel remaniement ministériel, Youssef Chahed a estimé que le gouvernement se concentre actuellement sur le suivi des réalisations accomplies au niveau de la production "qui a repris graduellement son rythme normal, notamment avec le relance attendue dans les secteurs du textile, du tourisme et des industries". La situation est très tendu et il faut savoir raison garder, parce qu'il y va de l'avenir du pays, surtout que les responsables auxquels nous tentons de croire étalent leur linge sale en public, sans aucune considération pour le sort du citoyen et des conséquences de leurs divergences. Avec une classe politique aussi inconstante, des députés dont un grand nombre est aux abonnés absents et d'autres qui ne sont pas capables de respecter les consensus pour choisier quatre membres de la Cour constitutionnelle, on n'est pas près de sortir de l'auberge.