- Il ne suffit pas de faire des promesses, mais il faut savoir les respecter, parce que tous les Tunisiens ne croient plus à ce que disent les politiciens qui oublient, souvent et rapidement ce qu'ils ont promis à un peuple qui désespère de voir le bout du tunnel. Les générations futures sont tellement oubliées et laissées pour compte que les parents sont pessimistes et ne sont plus sûrs que leurs enfants puissent vivre heureux et bénéficier de moyens, même pour vivre, dans un pays qui croule sous les dettes et une logistique d'encadrement qui fait défaut. Les problèmes que connait la Tunisie, au niveau des jardins d'enfants, des centres pour enfants handicapés ou autistes, n'ont pas cessé de s'amplifier au point qu'on n'est plus sûr que l'Etat se préoccupe du sort des futures générations, et cela en plus de la crise qui perdure dans l'enseignement, à tous ses niveaux, avec des enseignants très voraces et une tutelle qui applique la politique de la fuite en avant. Pourtant, la directrice générale de l'enfance au ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées, Souad Mourad Bokri, a indiqué que l'année 2017, était une année d'évaluation du secteur de l'enfance en Tunisie et que 2018 est celle des réalisations à accomplir dans ce secteur. C'est pourquoi, a-t-elle expliqué, le ministère a élaboré un ensemble de programmes ayant pour objectif de surmonter les problèmes détectés et d'éradiquer les obstacles que connait le secteur. Bokri a précisé, à l'occasion de la fête nationale de l'enfance, que les efforts sont déployés, pour favoriser la protection nécessaire aux enfants, depuis la petite enfance en raison de l'importance des premiers mois de la vie d'un enfant, et pour renforcer le rôle des parents afin d'assurer un développement sain et équilibré à leurs enfants. Une stratégie nationale pour le développement de la petite enfance 2017/2025 a été mise en place en coopération avec les ministères concernés, visant à garantir aux enfants dès la période prénatale jusqu'à 8 ans, notamment les catégories les plus vulnérables, de bénéficier d'un accès aux prestations intégrées pour développer les capacités physiques, intellectuelles, et affectives, a souligné Bokri. Pour atteindre cet objectif, le ministère se penche actuellement sur l'amélioration de la qualité des prestations et de la formation accordées aux enfants ainsi que le développement des connaissances des parents et des familles grâce à l'éducation parentale outre une attention particulière fournie aux enfants à besoins spécifiques. La directrice générale de l'enfance a rappelé que le ministère a mis en place une carte de répartition du taux de couverture des jardins d'enfants au titre de l'année 2017 pour localiser les jardins d'enfants dans les différentes délégations du pays. Quelque 31.5 seulement fréquentent des jardins d'enfants soumis au cahier de charge organisant le secteur, a précisé Bokri, signalant à ce propos, une disparité entre les régions intérieures et les gouvernorats. Le taux restant des enfants fréquentent des jardins d'enfants anarchiques ou restent chez eux sans pratiquer une activité, a-t-elle regretté. Durant l'année scolaire 2016/2017, quelque 380 jardins d'enfants anarchiques ont été recensés, dont 67 ont régularisé leur situation ou en cours, et 265 jardins ont été fermés, selon la même source. Un programme baptisé "Raoudhetna fi Houmetna" a été lancé depuis 2010, a rappelé Bokri, visant à aider les familles nécessiteuses à inscrire leurs enfants dans des jardins d'enfants en prenant en charge les frais mensuel de quelque 250 enfants par gouvernorat. Le nombre des gouvernorats bénéficiaires de ce programme a augmenté, soit 08 gouvernorats en 2017, à 10 gouvernorats en 2018, donnant lieu ainsi à un accroissement du nombre d'enfants bénéficiaires, soit 2400 enfants en 2017 à 4445 enfants pour l'année scolaire 2018/2019, a encore précisé la responsable. Selon la même source, le ministère a mis en place une politique publique intégrée de protection de l'enfance 2016/2021 qui vise à favoriser la protection nécessaire aux enfants en assurant un cadre juridique adéquat grâce à la promulgation de loi ou un amendement des textes juridiques pour garantir une intervention efficace et prévenir tout danger pouvant nuire à la sécurité des enfants. Tous les souhaits vont vers la réalisation de ces promesses qui ne vont pas disparaître avec un possible départ de ceux qui ont mis les programmes en place.