Un accès très faible aux institutions de la petite enfance et un programme pédagogique archaïque : c'est ce qui caractérise actuellement le secteur des institutions dédiées à la petite enfance. Les lacunes sont nombreuses et il est temps aujourd'hui d'en finir avec certains problèmes et de mettre en place tout un plan afin d'améliorer la situation de la petite enfance. Lotfi Balaâzi, chargé des crèches et jardins d'enfants au sein du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, a fait la lumière sur certaines problématiques qui touchent le secteur, notamment celui des crèches, des jardins d'enfants et des espaces dédiés à la petite enfance. Les crèches accueillent normalement les enfants âgés de 2 mois jusqu'à 3 ans alors que les jardins d'enfants accueillent les enfants âgés de 3 à 5 ans. Mais, en Tunisie, le taux d'accès à ces institutions reste très limité. Sur les 610 mille enfants âgés entre 0 à 2 ans, seulement 7634 sont inscrits dans les pouponnières dont le nombre total s'élève à 405. Cela représente un taux d'accès très faible estimé à 1,16% .Pour les jardins d'enfants qui sont au nombre total de 4.349, seuls 400 jardins d'enfants appartiennent au secteur public, a noté le responsable chargé des crèches et des jardins d'enfants. «Nous comptons 578 mille enfants âgés de 3 à 5 ans dont seuls 175 mille sont inscrits dans ces établissements, ce qui représente un pourcentage d'accès estimé à 31,5%», ajoute Lotfi Balaâzi. Pour améliorer l'accès aux structures d'éveil publiques surtout pour les enfants issus de milieux défavorisés, deux stratégies ont été élaborées par le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, en collaboration avec d'autres ministères et parties prenantes. La première stratégie œuvre pour le développement de la petite enfance et repose sur le principe de la préconception, l'accompagnement du couple avant la naissance de l'enfant, par la formation et l'assistance alors que la seconde stratégie se base sur une politique intégrée de protection de l'enfance (PIP), explique-t-il encore. Les espaces publics de la petite enfance Au cours de cette année, 12 jardins d'enfants municipaux ont été restaurés pour accueillir les enfants et 29 espaces étatiques pour la petite enfance ont été déjà programmés dans 7 gouvernorats, à l'instar des villes de Tabarka, Menzel Bourguiba, Sidi Bouzid, Kairouan, Monastir pour l'intégration des enfants issus de familles nécessiteuses dans les jardins d'enfants. Ce programme cible toutes les régions où le taux d'accès aux jardins d'enfants ne dépasse pas les 20%. «2.400 enfants bénéficient de ce programme. Nous comptons doubler ce chiffre pour atteindre 4500 enfants d'ici l'année 2018. Idem pour la création d'espaces étatiques pour la petite enfance, nous avons programmé deux autres centres dans les gouvernorats de Tataouine et de l'Ariana», informe Lotfi Balaâzi. Un système d'information et une réforme du programme pédagogique Aujourd'hui il est temps de réviser tout le programme pédagogique des maternelles et qui date depuis l'année 1997. Une révision qui devrait s'adapter et obéir aux besoins des enfants en matière d'apprentissage. Cette réforme sera officielle lors de la rentrée scolaire 2018-2019 et toutes les éducatrices et directrices de jardins d'enfants suivront une formation à la fin de l'année actuelle. «Afin de contrôler le secteur, la mise en place d'un système d'information comprenant toutes les données sur les jardins d'enfants (infrastructures, équipement...) est aussi en cours de réalisation».