Le comité central des négociations se réunira à nouveau le 6 avril pour plancher sur les modifications à apporter à l'accord-cadre conclu entre les deux organisations Le nouveau round de négociations sociales de négociations sociales dans le secteur privé a officiellement démarré hier, avec une réunion du comité central des négociations composé de cinq membres du Bureau exécutif de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et d'autant de dirigeants de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du commerce et de l'Artisanat (UTICA). Lors de cette réunion, les partenaires sociaux ont examiné le contexte général dans lequel se déroulera le nouveau round de dialogue social et on procédé à un échange d'amabilités destiné à créer un climat de confiance. «Les organisations nationales donnent aujourd'hui l'exemple en matière de respects de leurs engagements antérieurs. Nous remercions dans ce cadre l'UTICA pour son sens de responsabilité», a déclaré le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi. Le responsable syndical a également plaidé pour un dialogue social qui «prend en considération aussi bien la détérioration du pouvoir d'achat des salariés que la situation de l'entreprise et l'environnement dans lequel elle évolue». Il a également nié l'existence de tensions entre l'UGTT et l'UTICA, estimant que le gouvernement véhicule sciemment ce genre de rumeurs». De son côté, le président de l'UTICA, Samir Majoul, a refusé de qualifier l'UGTT de «partie syndicale», préférant plutôt parler de «partenaire durable» de son organisation. Il a aussi insisté sur la nécessité de trouver des solutions communes aux secteurs et aux entreprises qui connaissent des difficultés liées à la mauvaise conjoncture économique. Les deux parties se sont, par ailleurs, mis d'accord sur la tenue d'une nouvelle réunion du comité central des négociations pour examiner les modifications à apporter à l'accord-cadre conclu entre les deux organisations et fixer un calendrier précis. Place ensuite à la mise en place de commissions mixtes couvrant les 54 secteurs d'activités économiques régies par des conventions sectorielles (44 conventions sectorielles ont été signées entre l'UGTT et l'UTICA et dix autres ont été signés avec des syndicats patronaux indépendants comme la Fédération tunisienne de l'hôtellerie et la fédération de l'enseignement privé). Les commissions sectorielles mixtes composées chacune de quatre représentants des salariés et de quatre représentants des patrons discuteront, en premier lieu, de majorations salariales adaptées à la situation de chaque secteur d'activité. «Contrairement aux précédent rounds de dialogue social, les négociations se dérouleront au niveau de plusieurs commissions sectorielles composées de représentants de la Chambre patronale et la Fédération syndicale dans chaque secteur d'activité», souligne secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé du secteur privé, Mohamed Ali Boughdiri. «Cette démarche qui était en vigueur depuis le démarrage du dialogue social triennal en Tunisie avant le recours exceptionnel à des négociations générales après la révolution, vise à prendre en compte les spécificités de chaque secteur d'activité économique», ajoute-t-il. Les commissions sectorielles mixtes plancheront également sur les aspects réglementaires régissant les relations professionnelles tels que la mise à jour du classement professionnel, le droit syndical, les mesures disciplinaires, la prise en considération de l'expérience professionnelle, les délais de titularisation et la durée des stages et des périodes d'essai. L'objectif de la révision de ces aspects règlementaires est de mettre les conventions sectorielles au diapason de la nouvelle Constitution adoptée en 2014 et des mutations socio-économiques qu'a connues le pays au cours des dernières années. Dans ce cadre, l'UGTT a présenté au ministère des Affaires sociales, qui joue le rôle d'arbitre en matière de dialogue social, de nouveaux projets de conventions sectorielles couvrant plusieurs secteurs tels que les centres d'appels, l'audiovisuel, l'industrie pharmaceutique, l'aquaculture et la conservation des produits de la mer et l'agriculture. Pour rappel, dernier round des négociations sociales dans le secteur privé pour les années 2016 et 2017, qui a été signé mars 2017 a été extrêmement difficile au regard de la conjoncture économique difficile qui prévalait alors dans le pays. Un accord prévoyant une majoration de 6% du salaire de base et des primes fixes avait été finalement signé après plusieurs mois de frictions.