L'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) s'apprête à signer les avenants relatifs à l'accord sur les augmentations des salaires dans le secteur privé signé entre l'organisation patronale et l'Union Générale Tunisienne du travail (UGTT), apprend-on de sources concordantes. «L'UTICA signera dans les semaines à venir les avenants relatifs à l'accord sur les augmentations des salaires dans le secteur privé, ce qui permettra le versement des augmentations salariales prochainement », précise Belgacem Ayari, secrétaire général de l'UGTT chargé du secteur privé. De son côté, Khalil Ghariani, membre du Bureau de l'UTICA, a indiqué que «l'organisation ne renoncera pas à ses engagements malgré la mauvaise situation économique qui prévaut dans le pays». Ces précisions interviennent alors que plusieurs structures syndicales relevant de l'UGTT, dont la fédération générale des métiers et des services et la fédération générale de métallurgie, ont menacé d'observer des grèves au cas où l'UTICA continue à refuser de signer les avenants relatifs à l'accord sur les augmentations des salaires. Le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abbassi, et la présidente de l'UTICA, Wided Bouchammaoui, avaient signé le 23 juin un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé. L'accord prévoit des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport. Il bénéficiera à quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 branches d'activités régies par des conventions collectives sectorielles. Refus D'autre part, un bras de fer risque de s'engager entre l'actuel gouvernement et l'UGTT au sujet du lancement d'un nouveau round de négociations sociales dans le secteur public qui aboutirait à des augmentations salariales au profit des fonctionnaires et des salariés des établissements publics. L'annonce faite récemment par le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli et selonlaquelle les négociations sociales dans le secteur public et la fonction publique se dérouleront en 2015 après le départ de l'actuel gouvernement de technocrates et la prise de fonction d'un nouveau cabinet issu des élections législatives du 26 octobre a contrarié la centrale syndicale. Cette même position a été réitérée par le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa lors d'une rencontre tenue récemment avec le secrétaire général de l'UGTT. Selon des sources syndicales M. Jomâa avait déclaré à cette occasion que son cabinet va se contenter d'expédier les affaires courantes à compter du 27 octobre et ne pourra pas accorder des augmentations aux fonctionnaires et aux salariés des établissements publics. Ce à quoi M. Abbassi avait répondu que son organisation prendra les décisions adéquates juste après les élections. Le porte-parole officiel de l'UGTT, Sami Tahri, a, par ailleurs, fait savoir que la centrale syndicale défendra les droits des fonctionnaires et des salariés des établissements publics à des augmentations salariales par tous les moyens légaux, y compris les grèves. L'UGTT s'est jusqu'ici attachée à des augmentations salariales de 6% au moins au profit des quelque 800.000 fonctionnaires et salariés des entreprises et établissements publics afin de compenser la baisse du pouvoir d'achat de cette catégorie de travailleurs. L'organisation ouvrière se base sur les données officielles de l'Institut national de la statistique (INS) faisant état d'un taux d'inflation qui tourne autour de 6% depuis le début de l'année en cours, tout en mettant en avant le fait que 2013 a été une année blanche.