- L'examen du projet de Code des collectivités locales a été entaché d'entourloupes et de magouilles que plus personne ne croit, actuellement, à la possibilité de le voir adopté avant les élections municipales. Les multiples promesses avaient donné de l'espoir, mais il faut reconnaitre que la Tunisie a perdu un rendez-vous historique, surtout que tout le monde attendait son adoption, bien avant le démarrage du processus électoral. Les jeux sont, maintenant, faits et les candidats aux postes de présidents municipalités ne peuvent plus faire croire aux électeurs qu'ils disposent de manifestes et de programmes fiables et sérieux pour les inciter à se rendre aux bureaux de vote et de croire aux promesses qui leur sont faites, surtout que les futurs maires ne savent pas quels sont les moyens dont ils vont disposer et quelles seront leurs futures prérogatives et marges de manœuvre. La plénière de l'ARP, jeudi, a adopté les articles allant de 259 à 297 du projet de loi organique relatif au Code des collectivités locales. Les articles 283 et 292 ont été rejetés. Les propositions d'ajouts et d'amendements inhérentes à ces articles ont été déclinées à la majorité des voix. Selon le premier vice-président du Parlement, Abdelafatth Mourou, la commission des compromis devrait se réunir, hier et lundi prochains, pour examiner de nouveaux articles du projet et les propositions d'amendement. Le parlement reprendra, mardi 24 avril, l'examen en plénière du projet du Code des collectivités locales, a-t-il poursuivi. Pire encore que la lenteur des plénières, le Code doit, aussi, subir des retards pour la reformulation des articles à la pelle rejetés, pour on ne sait quelle raison et qui ne semblent pas plaire aux groupes parlementaires, dans leur totalité. Le Code des collectivités locales comporte plus de 392 articles. Son examen en plénière intervient en prévision des élections municipales, prévues le 6 mai 2018, a-t-il poursuivi Cela revient à dire que l'accouchement est des plus difficiles pour ce Code tant espéré qui devait permettre de donner davantage d'autorité au pouvoir local, ce qui n'est pas de l'avis du pouvoir central qui cherche à sauvegarder sa marge de manœuvre et de certains partis politiques qui cherchent à entraver le déroulement des élections municipales, parce qu'ils ne sont pas armés pour la compétition. Pour ces municipales, on n'a que la possibilité d'avoir honte du déroulement de la campagne électorale et l'Observatoire pour le contrôle des élections et le soutien des mutations démocratiques (Chahed) s'est dit "très inquiet" du nombre et de la nature des violations commises. Dans un communiqué, l'Observatoire précise que ses coordinateurs et observateurs, déployés dans toutes les circonscriptions électorales, ont notamment constaté des violations liées à la non-neutralité de l'administration. Ils ont signalé la présence du ministre de la Culture en sa qualité, à l'ouverture d'un "festival électoral" pour le compte de son parti à la municipalité de RejimMatoug (Kébili), le 15 avril. L'observatoire déplore la présence, dans certains réunions de partis politiques, d'un discours incitant à la haine et à la violence dans les municipalités de Mornag et Radès, les 14 et 15 avril 2018. Sur une liste candidate dans la municipalité de Metlaoui, seules les photos des candidats hommes étaient affichées, celles des femmes n y figurent pas, signalent les observateurs. L'observatoire Chahed constate, également, la tenue de réunions sans que le l'instance électorale ne soit informée, le non-respect des délais de leur tenue et du temps accordé aux activités électorales. L'équipe de l'observatoire dénoncent le phénomène de destruction des affiches électorales dans de nombreuses circonscriptions (Makthar et El Krib, Ariana ville, Raoued, Tozeur....)