Le pèlerinage de la Ghriba a pris fin, jeudi soir, par la procession de la «Menara» (lanterne). Plus de cinq mille visiteurs étaient présents, s'est félicité René Trabelsi, voyagiste, membre du comité d'organisation du pèlerinage de la Ghriba. Toutefois, la fête va se poursuivre, au moins jusqu'au week-end. Trabelsi qualifie le pèlerinage de cette année de réussi avec, notamment, l'arrivée inopinée du chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui a adressé un message de paix et de tolérance, au monde entier, à partir de la Tunisie. La présence de responsables gouvernementaux, de diplomates et de personnalités religieuses, à l'instar des grands Rabbins de Russie, Grande Bretagne, Paris, Marseille et Amsterdam, reflète l'importance de cet événement, ainsi que la confiance en la Tunisie et en sa sécurité, souligne Trabelsi. Le pèlerinage de la Ghriba de cette année s'est caractérisé par une forte présence de Musulmans venus découvrir ses rites et y inscrire leurs vœux. Cependant, la fête continue un peu partout à Djerba où se mêlent danses, chants et gastronomie. «La présente saison du pèlerinage juif de la Ghriba était un franc succès à tous les niveaux», s'est félicité le voyagiste et membre du Comité d'organisation de la Ziara, René Trabelsi. «Venus de par le monde, quelque 5 mille pèlerins juifs étaient présents à ce rendez-vous annuel «, a-t-il déclaré jeudi soir à la clôture des rîtes de la Ghriba qui se sont déroulés pendant deux jours à l'île de Djerba. «Bouclée dans de bonnes conditions de sécurité, cette saison ne peut qu'augurer de la réussite de la saison touristique «, a-t-il estimé. «La présence de personnalités gouvernementales, diplomatiques et religieuses comme les Grands Rabbins de Russie, du Royaume Uni, de Paris, de Marseille et d'Amsterdam est une belle preuve du rétablissement du climat de paix et de sécurité dans le pays et vient réaffirmer la confiance placée dans la Tunisie», a-t-il encore souligné. Partis depuis plusieurs années, des Juifs Tunisiens ont tenu cette saison à retourner dans leur pays natal pour se livrer à ces rituels festifs et voir leurs vœux exaucer. Des Tunisiens musulmans étaient aussi de la partie. Ils sont venus percer les secrets de ces rites juifs et s'adonner à cette expérience exceptionnelle. Ils ont prié, allumé des bougies et inscrit leurs vœux sur des œufs avant de les placés dans une cavité au fond de la synagogue de la Ghriba. «L'expérience de cohabitation interreligieuse que vit la Tunisie est un message d'amour et de paix adressé au monde entier», avait déclaré le chef du gouvernement, Youssef Chahed au premier jour du pèlerinage. «Résolument engagé à poursuivre cette expérience, ce pays de trois mille ans de civilisation et d'histoire restera toujours ouvert à autrui», a-t-il assuré aux médias. «Le gouvernement a beaucoup investi dans la sécurité du pays et réussi à en récolter les fruits», s'est-il félicité, affirmant que «la Tunisie est un pays touristique sûr». Le 28 avril a marqué le lancement des festivités du pèlerinage de la Ghriba sur l'ile de Djerba qui a été, aussi, l'occasion de célébrer Lag Ba'Omer, fête juive marquant la mort de Shimon Bar Yochaï, un sage et rabbin du IIe siècle. Ce pèlerinage débute traditionnellement au 33e jour de la Pâque juive, à la Ghriba, dont l'origine remonterait à la destruction à Jérusalem du temple de Salomon. Des juifs, fuyant la Palestine, se réfugièrent à Djerba et y établirent leur synagogue en 586 avant JC. Suspendu en 2011 en raison de la révolution, le pèlerinage a eu lieu en 2012 sous haute surveillance, et les années suivantes dans un climat plus serein. Cependant, à l'approche du pèlerinage 2016 de la Ghriba, Israël avait lancé un sévère avertissement à ses ressortissants ainsi qu'aux Juifs souhaitant se rendre en Tunisie.