Il s'agit d'un projet de coopération culturelle internationale, entre la Tunisie et Wallonie Bruxelles, porté par la Compagnie des « Nouveaux Disparus », avec « We love Sousse » et «Tanitarts ». Une formidable rencontre autour des arts de la rue, du théâtre et du conte, entre Belges et Tunisiens qui seront invités à suivre la caravane tout au long de ses déplacements dans cinq villes, avec cependant, une attention particulière pour les publics précarisés, éloignés de l'offre culturelle, et des publics scolaires. Après Sbeitla (12-15 avril), Gafsa (22-24 avril) et Sfax (1er-3 mai), la Caravane nomade des deux rives poursuit sa route pour atterrir ce vendredi 11 mai et jusqu'au dimanche du même mois, au stade d'Al Hrairia à Tunis, avant de s'envoler pour Bizerte, dernière escale (19-23 mai). Le programme qui devait avoir lieu à Kairouan, ( les 5 et 6 mai), a été annulé, nous annonce t- on, à cause des élections municipales, et c'est bien dommage pour les habitants de la ville, car une meilleure organisation de la part des autorités locales aurait sauvé la mise. Succès et retombées positives Vu le succès récolté jusqu'à présent, les trois dernières implantations de la Caravane ont drainé 23.825 spectateurs, et donné 107 spectacles, (dont 28 concerts et 79 représentations de théâtre ou de performances artistiques), 24 animations et ateliers dispensés dans les écoles, collèges et sous chapiteaux, avec la participation de 95 artistes tunisiens et belges, entre professionnels et amateurs... D'après un premier bilan positif, présenté par Colienne Lemaître, directrice administrative de la Compagnie des « Nouveaux Disparus », la caravane vient de clôturer une belle implantation à Sfax qui a accueilli plus de 6000 spectateurs. Chapiteaux et tentes berbères étaient à Chatt Krakna, entourés par la mer Méditerranée. Pour cette ville, la caravane nomade a collaboré avec trois associations : Art Acquis, les Aventuriers et le Club Culturel Ali Belhouane de Sfax. Selon Colienne, L'implantation avait initialement été prévue pour deux journées mais le succès était tel qu'une journée d'activités a été ajoutée. Les 6800 spectateurs ont pu assister à différentes représentations et venir voir le Souk associatif et ses nombreuses activités prévues pour petits et grands, (artisanat, ateliers, peinture, jeux, initiation au cinéma, exposition de caricatures, sensibilisation sur la corruption...). Le succès n'était pas des moindres non plus, à Sbeitla avec 12.000 spectateurs, et Gafsa, (5000). En plein cœur du quartier Al Hrairia Aujourd'hui, et avec la collaboration du Club culturel Ali Belhouane de Tunis, la caravane s'installe dans le quartier d'Al Hrairia, (à partir de 10H du matin et jusqu'à 20H00 du soir), où elle attend une belle mobilisation du public. Elle sera ouverte avec des spectacles de théâtre, de danse, de la musique, des performances, des expositions, des ateliers pour enfants, dans le Souk associatif, avec la participation d'artistes venus de Belgique et des quatre coins de la Tunisie. « Nous poursuivons les animations dans le cadre de notre partenariat avec l'UNICEF, a dit Colienne. A Sfax, poursuit-elle, une animation de sensibilisation à l'accrochage scolaire, a notamment été menée auprès de jeunes enfants. Dans le cadre de notre partenariat avec l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), le spectacle « Salle d'attente », a été créé spécialement pour la caravane et est programmé à chaque implantation ; Il s'agit d'un spectacle évolutif, car à chaque diffusion, il évolue en fonction des retours du public ». Compagnie des Nouveaux Disparus La Compagnie des Nouveaux disparus, sillonne depuis une vingtaine d'années, le monde francophone pour permettre à tous et en particulier à un public défavorisé, d'avoir accès à une offre culturelle adaptée et qualitative. Pourquoi cette appellation ? Selon Colienne Lemaître, il s'agit de reprendre cette manière de faire de l'art, un peu disparue : l'itinérance. Et pour Jamal Youssfi, directeur artistique belge d'origine marocaine, « cette caravane sera à l'image de celles du passé, à quelques nuances près... les chameaux sont remplacés par des camions et les marchandises, par des spectacles. Les valeurs véhiculées seront, démocratisation et diversité, avec comme fil conducteur, un message fort... » La première manifestation au Afrique du Nord, a eu lieu au Maroc. Sinon, la troupe se produit essentiellement en Europe ; en Belgique, France, Suisse, Luxembourg, et prochainement en 2019, en Bulgarie à Plovdiv, capitale culturelle de l'Europe. Pour les responsables de la Compagnie, le droit à la culture est indissociable au droit à la liberté d'expression et à la participation. De par ses performances, la caravane favorisera la diversité, la démocratie culturelle et la décentralisation, et rendra plus accessible la culture au plus grand nombre, en la développant comme un outil d'ouverture, de mobilisation citoyenne, et surtout, de lutte contre le radicalisme violent. Son campement dans nos murs, mettra en valeur l'image de la Tunisie, de ses villes et régions, au lendemain de la Révolution. Une démarche citoyenne Pour M. Christian Saelens, Délégué Général de Wallonie- Bruxelles en Tunisie, c'était une première en plein cœur de Sbeïtla, ( en collaboration avec Adnane Helali et son Printemps de Sbeitla). Aussi, une manière d'agir contre l'enfermement mental, en amenant un nouveau regard et en montrant que l'horizon est vaste ... La vie est complexe, il est vrai, a-t-il dit, mais elle est aussi riche et agréable. La Caravane Nomade des deux rives est une démarche citoyenne de pouvoir apprécier ensemble un spectacle. Pour Colienne Lemaitre, il est important d'être au cœur d'un quartier populaire, rencontrer les gens et se rendre compte de leur réalité pour les intégrer au processus culturel. Pour Mariem Memni, jeune participante originaire de Sousse, qui accompagne la caravane, une telle expérience permet de combattre la violence sous toutes ses formes, en changeant les mentalités et en mettant l'art à la portée de tous. En rappelant par ailleurs, les principaux partenaires de l'événement, M. Saelens, nomme le ministère tunisien des Affaires Culturelles, la CTN, l'ONTT, le ministère de la Jeunesse et de l'Education Nationale, les associations locales ... Et, du côté belge, Wallonie-Bruxelles International, avec l'apport de l'Union Européenne, l'UNICEF, l'OIM, sans oublier l'ambassade suisse à Tunis. Le projet vient s'inscrire dans une programmation lors d'une Commission mixte (fin 2015), qui a évoqué un certain nombre de sujets autour du patrimoine, théâtre, formation pour la gestion d'un événement culturel, etc...Dans cet ensemble, rappelle M. Saelens, il ya eu le projet de la Caravane Nomade des deux rives qui a impliqué les commissaires et délégués régionaux de la culture dans l'accueil de la caravane et l'élaboration du programme. Prochainement, dernière escale à Bizerte qui coïncidera avec l'avènement du mois de Ramadan et où la Télévision Nationale belge sera présente pour réaliser un certain nombre de reportages. Une manière de maintenir des liens culturels, forts et solides avec nos amis belges, grâce à ce festival itinérant et fédérateur.