Les hôpitaux publics, du nord au sud du pays, ne sont plus ce qu'ils étaient dans le passé. Leur état actuel, avec le manque de personnel, la nonchalance, le laisser-aller, la dégradation, parfois volontaire des équipements et du matériel nécessite une refonte totale de leur gestion, surtout que les hauts responsables actuels de ces hôpitaux pensent qu'ils sont là, simplement, pour profiter des privilèges que leur confèrent leurs postes. Hôpitaux publics, dites-vous... mais ils n'ont plus rien de public, surtout qu'ils sont dans l'incapacité de répondre à la demande, au vu du nombre de patients qui les fréquentent, avec l'aggravation de la crise économique et l'appauvrissement de la population. Pour s'inscrire, d'abord, il faut se lever très tôt et se mettre en rang, avant les autres, devant la caisse, afin de s'acquitter des redevances et permettre qu'on aille chercher votre dossier aux archives qui ressemblent à des amas de papiers froissés. Si vous voulez avoir la chance de consulter un médecin, dans un hôpital public, il faut bien se préparer et s'armer de patience, avec des salles d'attente archicombles, le favoritisme et les médecins qui n'arrivent, au plus tôt, qu''après 9H00. C'est un véritable parcours du combattant pour des personnes malades et qui devaient être, en principe, être entourés de tous les égards et de tous les soins. Certains arrivent, même, à s'évanouir, que ce soit en raison de l'attente, du vacarme qui règne dans les halls ou en raison des allés et venus qu'ils sont obligés de faire dans les couloirs, pour errer d'un service à l'autre. Dans cette mêlée, on ne peut pas jeter l'anathème au personnel paramédical qui, submergé et chargé de foncions qui n'ont aucun rapport avec le métier, avec, parfois, les infirmiers (ières) et les aides-soignants (tes) sont chargés des tâches de secrétaires. Ils sont là depuis sept heures du matin et les six heures qu'ils passent au travail sont un véritable calvaire, avec des accompagnateurs de malades le plus souvent agressifs et, aussi, l'incompréhension des patients. Il ne faut pas oublier, aussi, les pharmacies de ces hôpitaux qui manquent, le plus souvent, de médicaments, même ceux de première nécessité, comme c'est le cas, aussi, dans les officines privées, avec pas moins de 300 médicaments, actuellement, inexistants. A cela s'ajoute, aussi, les agressions verbales et pouvant devenir physiques du cadre médical et paramédical par des énergumènes qui croient qu'ils sont les seuls à vouloir être soignés, surtout dans les services des urgences. L'Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) et l'organisation tunisienne des jeunes infirmiers ont appelé, mercredi, l'autorité de tutelle à intervenir d'urgence pour sauver les hôpitaux publics. Dans un communiqué commun, les deux organisations ont, notamment, appelé à l'adoption de la loi criminalisant la violence à l'encontre des médecins et des agents de la santé ainsi qu'à l'approvisionnement des hôpitaux en médicaments et en matériel médical et hospitalier. Parmi les causes de la violence en milieu hospitalier, les deux organisations évoquent le manque aigu de médicaments, d'équipements et de ressources humaines. Elles ont menacé de recourir à toutes les formes de militantisme pour défendre leurs adhérents, dénonçant la dégradation du secteur de la santé publique et la détérioration des conditions de travail. Les organisations ont évoqué les agressions répétitives perpétrées à l'encontre du cadre médical et para- médical, notamment au cours des dernières années dont la dernière en date l'incident survenu, mercredi, dernier à l'hôpital régional de Kasserine.