Sous le signe du partage et de l'échange, la soirée d'ouverture du Festival de Carthage s'était offerte à un public féru de belle musique, le vendredi 13 juillet, sur la scène majestueuse de l'Amphithéâtre de Carthage célébrant ainsi le démarrage de la 54ème édition. «De Carthage à Séville» est l'intitulée du spectacle qui a réuni quatre pays, à savoir la Tunisie, l'Algérie, l'Espagne et le Maroc à travers les voix sublimes des Tunisiens Dorsaf Hamdani et Zied Gharsa, de la Marocaine Abir El Abed, l'Algérien Abbas Righi et l'Espagnole Maria Marine. Tous les interprètes étaient de qualité et avaient bien représenté leurs pays respectifs. C'était une rencontre musicale par excellence méditerranéenne, qui puisait dans l'histoire, la géographie, l'art et le patrimoine, les convergences musicales traditionnelles de ces pays, le timbre commun qui les spécifiait, l'unisson du chant de l'amour et des émois qui les rassemblaient. «De Carthage à Séville » est bien un voyage à travers la contrée musicale du Malouf, proposé par le maestro Mohamed Lassoued, conçu et produit spécialement pour l'ouverture du prestigieux Festival de Carthage. D'un pays à l'autre, d'une région à l'autre, du Maghreb à l'Andalousie, on ne se sent point dépaysés par le biais de cette musique qui s'était implantée dans nos tréfonds, et s'était faite racine dans nos cœurs et nos âmes.C'était un dialogue musical raffiné, savamment partagé. Comme à l'accoutumée l'incontournable Zied Gharsa a enchanté le public. Les fluctuations harmonieuses de sa voix et de son luth ont conduit à la transe et à la floraisonde grandes émotions.Lavoix suave de la douce Dorsaf Hamdani, elle aussi a envoûté les spectateurs et les a transportés dans une vertigineuse évasion, vers le sublime, le rêve et l'amour. Quant aux interprètes invités, la marocaine Abir El Abed, l'algérien Abbas Righi et l'espagnole Maria Marin,ont matérialisé sur la scène de Carthage l'identité, la spécificité et le charme de leurs pays, chacun par la spécificité de sa voix et l'originalité de son dialecte. L'Espagne et spécifiquement l'Andalousie, a été présente non seulement à travers la chanson traditionnelle mais aussi par les pas cadencés du flamenco et les airs dansants de la guitare. L'idée de réunir ces pays qui se partagent un patrimoine musical commun, a été appréciée par le public. La touche esthétique et la direction musicale du maestro Mohamed Lassoued a ajouté sans doute du « peps » à la soirée. Faiza Messaoudi «De Carthage à Séville», ode à la tolérance et au dialogue entre les peuples Sous le signe de la fraternité, du dialogue civilisationnel, de l'inter-culturalité et de la tolérance, l'Orchestre national tunisien sous la direction de Mohamed Lassoued a assuré, vendredi soir, le spectacle d'ouverture de la 54 ème édition du Festival International de Carthage (FIC) qui se poursuit jusqu'au 17 août 2018. «De Carthage à Séville « est une production spéciale du FIC conçue par le jeune dynamique maestro Mohamed Lassoued célébrant le dialogue et l'universalité entre les peuples par la musique. « De Carthage à Séville « est un voyage dans le patrimoine musical maghrébin avec ses déclinations tunisienne, algérienne, et marocaine, à travers des morceaux choisis du malouf, avec une touche de flamenco espagnol qui a enrichi ce périple en rappelant les origines andalouses du malouf. Durant 2h15, dans un premier temps, le public de la scène mythique de Carthage a pu savourer et danser sur le rythme de l'interprétation des standards du malouf maghrébin et andalou par Zied Gharsa (Tunisie), Dorsaf Hemdani (Tunisie), Abir El Abed (Maroc), Abbas Righi (Algérie) et Maria Marine (Espagne). Dans ce spectacle arrangé et revisité par le chef d'orchestre Mohamed Lassoued, les chanteurs ont fait voyager les mélomanes dans les différents maqamat du malouf maghrébin. Un voyage ponctué par les airs et la danse du flamenco interprétés par Maria Marine et sa troupe espagnole. Au menu de la seconde partie du spectacle -qui s'est déroulé en présence du ministre des affaires culturelles et de plusieurs ambassadeurs notamment de l'Algérie, du Maroc et de l'Espagne-, des chansons populaires issus du patrimoine maghrébin illustrant le métissage entre les genres musicaux arabes et le flamenco andalou à l'exemple de « Layali Ichbiliya «, « haramtoum bik Nouassi « (chaâbi algérien), « Ya bint Bladi « (un classique marocain de Abdessadek Chekkara ) et « samra ya samra « du chanteur tunisien feu Hédi Jouini. Le chanteur Zied Gharsa a quant à lui interprété une chanson de son répertoire « Hobek kam ayarou « et s'est livré à un solo luth qui a enchanté les festivaliers. « De Carthage à Séville « de Mohamed Lassoued est ainsi une ode à la tolérance et le dialogue interculturel entre les peuples. Aux rythmes du malouf maghrébin teintés par les mélodies du flamenco, l'Orchestre national tunisien avec ses invités ont transporté le public de l'amphithéâtre romain de Carthage dans un monde où les clivages et les frontières entre les peuples se trouvent anéantis par la magie de la musique.