Parmi les rendez-vous phares à retenir, celui du 16 juillet. Rire et bonne humeur avec Jamel Debbouze. L'humoriste revient en Tunisie après six ans d'absence. La conférence de presse portant sur la 54e édition du festival de Carthage s'est tenue hier à la Cité de la culture. Une grand-messe qui a réuni les journalistes, quelques artistes et les organisateurs. Le festival de Carthage, cette année, n'est pas en reste, fait office de baromètre qui indique les options culturelles officielles s'appuyant sur les choix artistiques en vogue et les moyens financiers accrédités pour les mettre en œuvre. Objectif, concocter une programmation intéressante, nous sommes en droit de l'espérer, variée, qui réponde aux attentes toutes aussi diverses que multiples du public tunisien. Un bien ambitieux programme s'il n'était entravé par les incontournables contraintes budgétaires. Il est un fait que la question lancinante de « combien ça coûte ?» l'emporte et de loin sur celle « qu'est-ce que ça vaut ?» Quoi qu'il en soit, 22 spectacles, dont 8 tunisiens, 12 internationaux dont 7 soirées moyen-orientales, font le Carthage de 2018. En ces temps difficiles donc, et face au chancelant dinar tunisien, comme a tenu à le préciser Mokhtar Rassar, directeur du festival, une programmation a été élaborée minutieusement dans le but de concilier les spectacles grand public et ceux plus ou moins élitistes, assaisonnés de quelques reprises. Le tout en ne dépassant pas, ou pas beaucoup, le budget imparti. « De Carthage à Séville » Khaled Chikhi, directeur de l'Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques, a parlé le langage des chiffres. Un fonds de plus 5 millions a été levé pour couvrir la programmation du festival, dont 1million 200 sont fournis par les sponsors qui ont été chaleureusement remerciés pour leur précieux soutien. Sur un ton voulu décontracté, en s'affranchissant de ses notes, Mokhtar Rassar a animé la conférence de presse en insistant sur le fait que Carthage reste le festival le plus important et le plus prestigieux du pourtour méditerranéen et ce quoi qu'on en dise. Parmi les spectacles produits par le Festival, la soirée d'ouverture du 13 juillet. Un moment inaugural, officiel, important, vitrine de la présente session, qui sera de facto jugé minutieusement. «De Carthage à Séville » se propose d'être un hommage aux différents registres qui cohabitent dans les pays du Maghreb jusqu'en Andalousie. Ce spectacle, conçu par le maestro Mohamed Lassoued, réunit Zied Gharsa, Dorsaf Hamdani, Abir El Abed du Maroc, Abbas Righi d'Algérie et Maria Marine d'Espagne. Parmi les rendez-vous phares à retenir, celui du 16 juillet. Rire et bonne humeur avec Jamel Debbouze. L'humoriste revient en Tunisie après six ans d'absence. Une autre revenante sur la scène de Carthage, Amina Fakhet. Un retour qui se veut grandiose avec non pas un mais deux galas dont les dates se rapprochent : 21 et 24 juillet. Un choix qui a fait tiquer plus d'un. A raison d'ailleurs, aux dernières nouvelles, la chanteuse n'a rien produit de nouveau qui justifie cet immense privilège. Mokthar Rassar a défendu et son choix et Amina Fakhet avec verve. Selon lui, elle reste une des plus grandes chanteuses de son temps, qui se targue d'avoir un public fidèle et pourquoi pas de l'inédit à présenter. Qui vivra, verra. Wiily William auteur, compositeur et chanteur à succès français caracole dans les hit-parades est programmé le 25 juillet et fera certainement le bonheur des jeunes et des moins jeunes. Parmi les nouveautés que propose cette 54e session, une soirée Gospel, le 30 juillet, animée par une troupe composée de 100 vocalistes et musiciens de différentes nationalités. Soirée dédiée au jeune public Des spectacles grand public, on compte celui de Melhem Zine, le 2 août, Hassen Dous, 4 août, Yosra Mahnouch 13 août, l'Algerino, le rappeur français se produira le 7 août. Hela Melki donnera vraisemblablement la première fois à Carthage un concert en solo, le 27 juillet. La programmation ne compte pas de nombreuses grandes représentations : un ballet chinois le 11 août, El Hadhra 3 de Fadhel El Jaziri, le 9 août, sans oublier une soirée dédiée au jeune public : une comédie musicale française, Pinocchio le 5 août. Les grands habitués du festival de Carthage sont encore une fois de retour : Marcel Khalifa, 26 juillet, Khadem Sahar 31 juillet et Majda Erroumi 15 août. Sans mettre en cause la valeur et la notoriété de ces trois artistes, chacun dans son registre, espérons que leurs fans inconditionnels répondront, encore une fois, présent. Un programme en hommage à feu Raja Ben Ammar se tiendra en parallèle du festival avec 11 spectacles de danse et de théâtre, dont on peut compter Solo de Imed Jemaa et les Veuves de Wafa Taboubi. Le 17 août, la soirée de clôture sera animée par une production du festival : « 24 Parfums ». Une création de Mohamed Ali Kammoun, réalisée avec la participation de l'orchestre de l'opéra de Tunis. C'est une œuvre qui se veut un portrait musical de la Tunisie en se basant sur un vocabulaire sonore spécifique aux régions du pays. Pour ce grand festival, c'est connu, à chaque édition ses succès et ses ratages, comme à chaque édition son âme. A présent, les dés sont jetés, il ne reste plus qu'à voir et à apprécier.