Des bouleversements commencent à être perçus, dans le paysage politique, avec l'idée qui circule concernant la constitution d'un front des forces centristes et démocratiques. Dans ce sens, certains transfuges de Nidaa Tounès sont en cours de réintégration et d'autres, notamment, les composantes de Machrou Tounès qui proposent une alliance, mais non une fusion, avec des concertations de plus d'un an, déjà. Le sentiment qui prévaut est que les forces considérées comme démocratiques ont senti le danger de l'éparpillement. Le dernier test électoral leur a montré leur réel poids sur la scène politique où tout est dominé par le mouvement Ennahdha qui n'a pas subi trop de dégâts, malgré la perte d'une bonne partie de ses électeurs. Certes, dans cette recomposition, les mercenaires vont tenter de se replacer, toujours à l'affut qu'ils sont pour ne pas être oubliés, dans le partage du gâteau. Toutefois, il est certain que, si cette recomposition ait lieu, beaucoup d'eux vont se trouver hors-jeu, surtout que tout le monde a compris leurs manigances et leurs surenchères. Le premier pas vient d'être accompli par Ridha Belhaj dissident de Nidaa et créateur du mouvement "La Tunisie d'abord" qui n'a pas eu beaucoup d'audience, depuis sa naissance et son instance constitutive a annoncé mercredi avoir accepté la démission de son coordinateur, Ridha Belhadj de ses fonctions. "Compte tenu des actions engagées par Ridha Belhadj et de ses positions unilatérales sans consulter la direction du parti et ses différentes structures, nous avons décidé de convoquer une réunion urgente de l'Instance constitutive, en présence des représentants des régions", ajoute le communiqué. Et de préciser qu'il sera procédé à l'examen des derniers développements au niveau du parti et sur la scène nationale. Le communiqué est signé par Nacer Chouikh, Tarak Chaabouni, Slaheddine Ben Frej, Khémaies Ksila, Amel Jebali, Ridha Jaber et Mohamed Faouzi Maouia. S'agissant de l'avenir de "La Tunisie d'abord" qu'il avait créé avec nombre de démissionnaires de Nidaa Tounès, Belhadj a indiqué que certains dirigeants du parti mènent actuellement des concertations pour réintégrer les structures de Nidaa Tounès et examiner la possibilité d'une alliance entre "La Tunisie d'abord, Nidaa Tounès et plusieurs partis progressistes dans la perspective de former un front centriste démocrate. Pour sa part, le secrétaire général du mouvement "Machrou Tounès", Mohsen Marzouk, a déclaré que son parti "est ouvert à tous les courants au sein de Nidaa Tounès "pour une alliance et non pour une fusion". Mohsen Marzouk a précisé que son parti a entamé, depuis plus d'un an, des concertations "pour la formation d'une alliance rassemblant les forces démocrates". Cette question ne date pas d'hier et n'a aucun rapport ni avec la crise actuelle au sein de Nidaa Tounès, ni avec le conflit qui oppose le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au directeur exécutif, Hafedh Caïd Essebsi, a-t-il dit. Et d'ajouter: si aucune issue n'a été trouvée à la crise politique actuelle, la seule solution serait le recours à la Constitution. Il a, par ailleurs, estimé que "la campagne organisée" contre le président de la République profitera au mouvement Ennahdha et à son président, et contribuera à "l'approfondissement du déséquilibre politique dans le pays". A la question si Youssef Chahed pourrait conduire le mouvement démocratique au cours de la prochaine période, Marzouk a déclaré que son parti "est ouvert à tous". Mais, a-t-il ajouté, Chahed doit d'abord "proposer une alternative politique" sur la base d'une vision "démocratique moderniste". Maintenant, c'est à Nidaa Tounès de mettre ses pendules à l'heure et de chercher, plutôt, à rassembler qu'à pousser certains de ses membres, vers la porte de sortie, afin de faire plaisir au fils du président de la République, en l'occurrence Hafedh Caïd Essebsi qui n'est qu'en train de multiplier les bavures et les bévues, pour avoir main basse sur le parti.