– Est-ce que la Tunisie a les députés qu'elle mérite ? Ils étaient des centaines à aspirer à ce postes de décision, lors des élections législatives, mais le constat est amer, aujourd'hui, à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) où les illustres élus se font remarquer par leurs absences à répétition, avec certains qui n'ont pas mis les pieds dans l'Hémicycle, depuis leur élection, ce qui est une honte. Depuis le début de l'actuelle législature, il est rare de voir les plénières de l'ARP faire salles comble, parce que les députés ont d'autres préoccupations qui sont loin d'être celle du pauvre peuple qui ne cesse de manger son pain noir, et que les films projetés sont de mauvaise qualité, pour attirer le public. Jeudi, en principe, l'ARP devait auditionner une douzaine de ministres qui devaient présenter un rapport sur les projets de développement régional en suspens, afin de trouver des solutions et de redynamiser l'économie dans ces régions du sud-est. Les ministres en charge des secteurs économiques et financiers ont répondu jeudi, aux interrogations et suggestions des députés lors d'une séance plénière consacrée à la discussion du rapport de la commission du développement régional relatif à ses visites aux gouvernorats du sud-Ouest (Gafsa, Kébili et Tozeur). L'hémicycle du Bardo était déserté par les députés. Dans sa réponse aux questions aux quelques députés présents, le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, a souligné la détermination du gouvernement, à trouver les solutions adéquates pour impulser le rythme de réalisation des projets programmés dans le cadre du plan de développement 2016/2020, au profit des différentes régions. Il a indiqué que 49,1% des crédits consacrés à ces régions ont été déjà consommés, ce qui illustre l'avancement de la réalisation de plusieurs projets bloqués. S'agissant de la Banque Tunisienne de Solidarité, Chalghoum a précisé que cette banque va financer le long de 2018, près de 15 mille projets, soit une augmentation de 1835 projets par rapport à 2017. Il a encore, annoncé que le projet de la banque des régions sera soumis à un conseil ministériel le 26 juillet 2018, en présence d'institutions de financement internationales, en vue de s'accorder avec ces dernières sur un soutien technique au projet et à une contribution à son financement. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, a indiqué concernant l'approvisionnement en eau potable pour l'été 2018, qu'il y a une hausse importante au niveau de la consommation alors qu'il y a un déficit au niveau des ressources en eau, ce qui a influé négativement sur le rendement des barrages et particulièrement ceux de Sidi Salem et de Nabhana. Il a rappelé que le ministère a préparé un plan pour résoudre ces problèmes, tout en convenant que la campagne nationale pour la rationalisation de la consommation de l'eau n'a pas donné les résultats escomptés. "Nous devons contribuer tous à la réussite de cette campagne: gouvernement, société civile et citoyens pour préserver nos ressources en eau et éviter leur gaspillage", a-t-il souligné. Dans son intervention, la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Selma Elloumi, a affirmé que le choix fait dans le secteur touristique, est de renforcer le tourisme alternatif dans les gouvernorats du Sud-Ouest (Tozeur, Gafsa et Kébili), tout en tenant compte des spécificités de la région concernant le tourisme saharien. Elle a rappelé qu'un plan d'action a été mis en place par la commission mixte de coopération culturelle et touristique créée en vertu de l'accord-cadre conclu avec le ministère de la Culture en 2017. Il comporte la promotion des circuits touristiques traditionnels et la création de nouveaux circuits en collaboration avec les autorités et les professionnels. Le ministre de l'Industrie et des Petites et moyennes entreprises, Slim Feriani, a indiqué que la réalisation de zones industrielles est entravée surtout par la lenteur des procédures de cession des terrains et les problèmes fonciers. Le ministère est disposé à accélérer le rythme de réalisation des pôles industriels dans les régions selon la disponibilité des financières et humaines, a-t-il précisé. Il a souligné que la création d'un pôle industriel dans chaque gouvernorat, nécessite au moins deux années, indiquant que son département œuvre à moderniser les zones industrielles afin de les adapter aux nouveautés dans le secteur industriel. 70% des financements inscrits dans le plan de développement 2016/2020, ont été consacrés à la réalisation de pôles industriels dans les régions intérieures tout en tenant-compte des spécificités de chaque région. Ces pôles pourraient ainsi attirer les jeunes promoteurs pour lancer leurs propres initiatives, a relevé le ministre, précisant que l'Etat ne peut qu'encourager ces initiatives. Un rapport jugé « superficiel » Un nombre de députés ont demandé jeudi de consacrer une plénière au questionnement du chef du gouvernement sur la situation dans le pays au lieu de l'examen des problèmes de développement dans certaines régions, notamment dans la conjoncture actuelle que connaît le pays, marquée par une crise politique. Le rapport de la commission du développement régional "est superficiel" et n'a pas posé les problématiques fondamentales et réelles, dont notamment la situation sécuritaire, selon les interventions de certains députés lors de la plénière consacrée, à l'ARP, à la discussion du rapport de la commission du développement régional relatif à ses visites aux gouvernorats du sud-ouest 2018(Gafsa, Kébili et Tozeur). Ce rapport n'a pas traité aussi, des problèmes de l'éducation, dans les trois régions concernées, ont-ils déploré. Les députés ont également appelé les ministres et les responsables à la mise en vigueur des décisions et mesures prises pour le règlement des problèmes de ces régions, notamment les projets en suspens.