La Tunisie mérite d'avoir un musée d'art moderne et contemporain. Il n'y a aucun doute à ce sujet. Nous, artistes, professeurs et intéressés par le secteur artistique, demandons ce projet depuis les années 1960 afin de préserver notre fonds national d'arts plastiques, de l'exposer et de le promouvoir culturellement. Suite à la révolution, nous n'avons pas manqué de rappeler les décideurs cette demande ancienne et renouvelée. Et lorsque vous êtes arrivés à la tête du Ministère, nous nous sommes réjouis d'avoir été tout prêt du but. Au moment où la promesse a commencé à se réaliser, nous avons été surpris par la démission du Dr et artiste Sami Ben Ameur. Et puis, ce qui a aggravé la situation, c'est la nomination entant que Directrice Générale. (Conservatrice du musée) de Madame la Chargée de la Direction des arts plastiques à la tête du musée. Ceci nous a ramené à la case de départ, et a une nouvelle déception qui aurait pu être évitée. Nous nous demandons, comment la nouvelle Directrice Générale, essentiellement administrative, traitera-t-elle des questions connexes telles que l'histoire de l'art tunisien, le problème de la promotion des artistes ainsi que la programmation artistique du musée? Il n y a aucun doute que ces tâches délicates exigent une expérience académique qualifiée. Et beaucoup pensent que cette nomination est un mépris pour le secteur et une sous estimation de cette tâche! Nous respectons Madame la Chargée de la Direction des arts plastiques, par ailleurs, nous confirmons que sa nouvelle tâche nécessite certainement une expertise en sciences muséologiques, et dans les techniques muséographiques. C'est une question de sagesse, de justice et de bonne gouvernance que le Directeur du musée (ou son conservateur) soit un connaisseur des différentes sensibilités de la création artistique tunisienne, tant moderne que contemporaine! Cela empêchera la corruption et servira le projet dans son intégralité. M. Le ministre, il est certain que les fonctions du musée, à savoir la connaissance des techniques de conservation, de maintenance, de tabulation, d'évaluation, de promotion et de visualisation du matériel médiatique approprié pour mettre en évidence notre fonds national d 'arts plastiques, nécessitent la nomination d'un des experts du secteur et qui sont présents actuellement. Pourquoi alors cette chute et cette retraite au cours de la préparation du projet ? Cette obstruction profite à qui ? Ce que le Ministère est censé servir c'est l'intérêt public, mais la récente nomination n'a aucun intérêt, elle est inefficace et elle ne sert pas le projet. Nos interrogations sont le résultat d'un sentiment de douleur qui comble beaucoup d'entre nous, mais surtout de notre fort attachement à ce musée tant désiré et que nous avons drainé par le pollen de notre âge et nourri par nos consciences, nos espoirs et nos œuvres artistiques, tout au long de notre parcours d 'artiste. Un musée où nos créations brillent et rayonnent, pour éviter de tomber dans l'oubliette au fil des générations. Nos respects Brahim Azzabi (Artiste-plasticien et Ex Secrétaire Général de la Fédération Tunisienne