Le coup d'envoi du 3ème sommet du Forum sur la coopération sino-africaine a démarré hier matin à Pékin ayant pour thème « La Chine et l'Afrique: Communauté de destin et partenariat mutuellement profitable ». Selon un communiqué rendu public hier par la Présidence du Gouvernement, le Forum accueille 54 dirigeants des pays africains, dont notamment des acteurs économiques chinois et africains représentant d'institutions financières, d'organisations patronales ainsi que des hommes d'affaires du monde entier. Ce sommet rassemble également les dirigeants de 26 organisations africaines et internationales. Il consacrera la montée en puissance de la Chine, premier partenaire commercial de l'Afrique. Ce Forum a été lancé depuis octobre 2000 à l'initiative de la Chine et de pays africains, visant à approfondir la coopération, réaliser le développement économique et faire face aux défis de la mondialisation dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant. A cet effet, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s'est rendu à Pékin pour représenter la Tunisie aux travaux du troisième sommet du Forum sur la coopération sino-africaine qui se tient les 3 et 4 septembre. Le programme est fort copieux; le sommet verra par l'adoption de la déclaration de Pékin et d'un plan d'action en plus de la signature d'un nombre de conventions et d'accords de coopération bilatérale entre la Chine et l'Afrique présentant la stratégie de la coopération pour les trois prochaines années. La Chine se positionne à la 4ème place au Top 10 des pays investisseurs en Afrique Les investissements et les échanges commerciaux de la Chine avec les pays impliqués dans l'initiative « La Ceinture et la Route», durant ces cinq dernières années, ont dépassé les 5000 milliards de dollars, avec une croissance annuelle moyenne de 1,1%, a annoncé lundi un haut responsable du ministère chinois du Commerce. La percée fulgurante de l'économie chinoise s'est amorcée dés la fin des années 1970. Les Américains ne dominent plus l'économie mondiale. D'ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) l'a confirmé en 2014 à partir des données sur le produit intérieur brut (PIB) à parité du pouvoir d'achat. Au niveau du top 10 des pays investisseurs en Afrique, la Chine se positionne à la quatrième place derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, en faisant passer le volume de ses investissements de 13 milliards de dollars en 2010 à 35 milliards de dollars en 2015. S'agissant des relations économiques et financières entre la Tunisie et la Chine, il y a lieu de signaler que la balance générale de la Tunisie avec la Chine est déficitaire. Ce déficit atteint 2789.4 MD en 2014. Il s'explique principalement par le déficit de la balance courante et particulièrement la balance commerciale : les importations de la Chine se sont élevées à 2852.6 MD alors que nos exportations en biens n'ont été que de 104.6 MD. A l'issue de 2017, la Chine demeure le pays avec lequel la Tunisie a le plus gros déficit commercial. En effet, le déficit de la balance commerciale de la Tunisie avec la Chine a dépassé à fin juillet 2018 les 3 milliards de dinars. La Chine et la Tunisie ont signé en juillet dernier un mémorandum d'accord sur l'initiative « la Ceinture et la Route ». La Tunisie espère devenir un "élément-clé" au sein de "la Ceinture et la Route" en Afrique du Nord, ainsi qu'un tremplin pour les entreprises chinoises désireuses de développer leurs activités en Europe et en Afrique. La Chine et la Tunisie ont un grand potentiel commun à fructifier dans divers domaines, tels que le tourisme, les infrastructures, le commerce et les échanges culturels entre les deux peuples. Le FOCAC 2018 offre une chance à la Tunisie pour s'engager dans un développement sobre La Chine a connu une croissance économique inestimable pendant les dernières décennies et l'Afrique est en droit de suivre la même voie. La Chine et les pays d'Afrique pourront poursuivre la croissance durable, accroître les possibilités d'emploi et augmenter les revenus dans tout le pays. Le FOCAC 2018, sera une occasion opportune pour approfondir la coopération sino-africaine, ainsi qu'une opportunité à saisir pour promouvoir les relations sino-tunisiennes, en réaffirmant le thème de la construction d'une coopération gagnant-gagnant, mais cette coopération devrait prendre en compte non seulement "Belt and Road Initiative" mais aussi la protection de la nature en tant qu'élément important dans la définition des voies de développement en accord avec les aspirations de la politique de développement de la Tunisie et les Objectifs du développement durable « ODD ». Pour Hamadi Gharbi, Chargé du programme Climat Energie de WWF-Afrique du Nord, « le Sommet FOCAC à Pékin offre une chance à la Tunisie de s'engager davantage pour un développement inclusif et sobre en carbone. Un rapprochement avec la Chine est prometteur à condition qu'il soit encadré par une bonne gouvernance des projets».