La Banque Centrale de Tunisie (BCT) vient de publier les évolutions économiques et monétaires et perspectives à moyen terme de l'économie nationale. Selon les prévisions les pressions inflationnistes se poursuivront jusqu'à la fin de l'année. Tous les signaux clignotent au rouge et les facteurs de risque persistent et signent. En effet, la hause des cours internationaux des matières premières, l'accroissement des coûts de la production, le relèvement des prix à la pompe et des prix de l'électricité et du gaz naturel, le maintien des pressions sur la balance des opérations courantes et l'alourdissement du fradeau de la dette extérieure sont autant de facteurs qui plaident pour une envolée du taux d'inflation accroissement pour se situer autour de 7,8% pour toute l'année 2018 avant de revenir à 7% en 2019. Toujours selon l'instititution d'émission : « une éventuelle hausse des coûts salariaux pourrait freiner la décélération de l'inflation à moyen terme. Finalement, les perturbations des circuits de distribution constituent des risques supplémentaires pesant sur les perspectives de l'inflation. » L'inflation sous-jacente, le baromètre fonamentale de l'inflation poursuivra son ascension en 2018 pour atteindre 8,1% d'ici la fin de l'année avant de se replier pour se situer aux alentours de 7,5% en 2019. Toutefois, la BCT tient à préciser que : « L'incertitude est grandissante quant au retour de l'inflation à son niveau habituel à moyen terme ». Une quatrième hausse des prix à la pompe est prévisible pour lafin de l'année en cours. Selon le journal « Al Mousawer », le gouvernement compte augmenter le prix du carburant de 120 millimes / litre. Ainsi et outre l'augmenteation des prix de l'énergie, les effets de second-tour des augmentations des prix des produits alimentaires frais ne manquront pas à leur tour de produire un impact direct sur l'évolution de la hausse généralisée des prix à la consommation. Décélération des crédits à l'économie Sur le plan de l'évolution de la politique monétaire, la BCT a mis l'accent dans son rapport sur la poursuite des pressions sur la liquidité bancaire. « En dépit de l'intervention de la Banque centrale, la liquidité disponible n'était pas suffisante pour répondre aux besoins des banques. Cette situation a amené à un recours accru à la facilité de prêt à 24h, portant le volume de ces facilités, en moyenne, de 3.597 MDT en juillet dernier à 4.594 MDT en août 2018, contre seulement 1.263 MDT en août 2017 ». Néanmoins, il va sans dire que le resserrement de la politqiue montétaire a engendré la décélération des crédits à l'économie. L'ultime but étant de maîtriser le taux d'inflation. En glissement annuel, les crédits à l'économie qui constituent la principale composante des concours à l'économie, continuent à décélérer pour atteindre 11,3% en juillet 2018 contre respectivement 11,4% en juin et 13,3% en février 2018. L'impact de la décision de relèvement du taux directeur et l'assèchement de la liquidité bancaire continuent à être perceptibles sur le TMM qui s'est établi à 7,25% en août 2018 contre 5,19% un an auparavant. D'où le ralentissement du rythme des crédits accordés aux professionnels. Les perspectives économiques à moyen terme n'augurent rien de bon. L'inflation poursuivra son implacable envolée. D'ailleurs le gouverneur de la BCT a appelé récemment à la nécessité de conjuguer tous efforts pour juguler l'inflation et lutter contre le commerce parallèle