– La 5ème session parlementaire de la première législature d' l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), les députés ont cherché à démontrer leur bonne volonté d'aller de l'avant et de parachever les missions qu'ils ne sont pas arrivés à accomplir, lors de la précédente session. Pourtant, trop de signes poussent à penser que les Tunisiens vont revivre le train-train de l'année dernière, surtout que les élus vont consacrer leurs efforts à la recherche d'une réélection, plus qu'autre chose. La 5ème et dernière session de cette législature a débuté, hier. Toutefois, les réunions des présidents des blocs parlementaires qui l'ont précédée, lundi, sont couronnés par le constat que les Tunisiens vont revivre les mêmes scènes d'un film considéré comme un navet. D'ailleurs, la réunion relative à l'élection d'un président de la Cour constitutionnelle a été couronnée par un échec, alors que celle de la commission des martyrs et blessés de la révolution n'a pas eu lieu, comme d'habitude… pour absence de quorum. Toutefois, les présidents des blocs parlementaires ont voulu faire illusion et ont plaidé,à l'ouverture de la session, en faveur de la finalisation de la mise en place de l'ensemble des institutions de l'Etat dont en premier lieu la Cour constitutionnelle. Recours irrecevable de Nidaa La première escarmouche est relative au nouveau bloc de la Coalition nationale et le bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a jugé irrecevable, sur le fond et la forme, le recours déposé par le groupe de Nidaa Tounes contre l'adhésion de certains de ses députés au bloc de la Coalition nationale. Habib Khedher, membre du bureau de l'ARP a indiqué, à l'issue d'une réunion, peu avant le démarrage de la séance plénière que le règlement intérieur du parlement ne comporte aucun article interdisant l'adhésion des députés du mouvement Nidaa Tounes à un bloc de coalition. Plus tôt dans la matinée, le président du groupe parlementaire de Nidaa Tounes Sofiène Toubel a déclaré à la TAP que son bloc avait déposé lundi un recours auprès du bureau du parlement contre l'adhésion d'un nombre de députés au bloc de la Coalition nationale. "Les députés de Nidaa Tounes ayant rejoint le bloc de la Coalition nationale n'ont pas présenté leur démission du parti. Ils ont seulement annoncé leur démission du groupe", a-t-il expliqué. Le député et président du bloc de la Coalition nationale, Mustapha Ben Ahmed a accusé les dirigeants de Nidaa Tounès d'avoir usé de magouilles, concernant ce recours, surtout que, selon lui, il a été déposé après les horaires administratifs. Il a appelé l'ARP à une enquête pour dévoiler le membre de l'ARP qui était en connivence, pour le dépot du recours. Nécessité d'achever le travail Présent à la séance d'ouverture de la cinquième session parlementaire de la première législative 2014-2019, le président du bloc parlementaire du Mouvement Ennahdha, Noureddine B'hiri a critiqué le blocage persistant du processus d'installation de la Cour constitutionnelle, mettant l'accent par la même occasion sur la nécessité d'élire un président à la tête de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Le député du bloc Al-Horra du Mouvement Machrou Tounes, Hsouna Nasfi a émis le souhait de voir cette nouvelle session parlementaire marquée l'installation du reste des institutions de l'Etat et plus particulièrement la Cour constitutionnelle. Quant au président du bloc parlementaire du Front populaire, Ahmed Seddik, il a regretté que la loi portant création de la Cour constitutionnelle ait été promulguée depuis plus de deux ans, sans mener à terme son processus d'installation. A ce propos, il a tenu à préciser que l'on ne peut aborder la prochaine échéance électorale sans l'installation de la Cour constitutionnelle. La finalisation de l'installation de la Cour constitutionnelle doit été placée au cœur des priorités de l'action parlementaire, a pour sa part lancé le président du bloc du Mouvement Nidaa Tounes, mettant l'accent par la même occasion sur la nécessité d'adopter les projets de loi qui soutiennent l'investissement. Pour le président du bloc "Allégeance à la patrie", Riadh Jaïdane, les blocs parlementaires et les partis siégeant au parlement assument la totale responsabilité du blocage du processus d'installation de la Cour constitutionnelle. Au vu de cette parlote, on est tenté de croire que ces représentants du peuple sont animés de bonne volonté pour parachever le travail, mais la réalité les dément, puisque rien n'a été fait et il est certain que les tractations vont s'éterniser. Et le citoyen qui ne sait plus à qui s'en remettre doit attendre la bonne volonté de ces politiciens pour connaître son avenir. Un Code de conduite pour les députés Lors de la séance d'ouverture de cette 5e et dernière session de la première législature du parlement, le président de l'Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur, a souligné, hier, la nécessité pour les partis politiques, les mouvements et organisations ainsi que les composantes de la société civile de faire preuve de responsabilité, d'opter pour le dialogue comme moyen de résolution des conflits et de faire passer l'intérêt du pays au-dessus de toute autre considération. Ennaceur a déclaré "je suis convaincu que nous pouvons surmonter toutes les crises de quelque nature qu'elles soient car la loyauté envers la patrie est la voie que nous empruntons". Selon le président de l'ARP, la crise que connaît le pays exige de faire preuve de sagesse et demande les efforts de tous les Tunisiens pour surmonter les difficultés rencontrées dans le pays. Il a, en outre, affirmé que tout sera mis en œuvre pour élaborer un code de conduite pour les députés, ce qu'espèrent tous les citoyens, afin de leur éviter d'assister à des scènes malheureuses et des reports sans fin, faute de quorum. Commission des martyrs et blessés de la révolution Réunion annulée pour absence de quorum La Commission des martyrs et blessés de la révolution, de l'application de la loi de l'amnistie générale et de la justice transitionnelle à l'Assemblée des représentants du peuple vient d'annuler sa réunion prévue lundi après-midi. La présidente de la commission, Mbarka Aouinia, a levé la séance après 50 minutes de l'heure prévue de son démarrage, en raison de l'absence de quorum, la majorité des membres de la commission étant absents. De son côté, Abdelmoumen Belanes (Front populaire), député et membre de la commission, a déclaré à l'agence TAP que l'absence des députés de la réunion de la commission s'explique par la poursuite des vacances parlementaires. Pour lui, cette absence reflète également un manque d'intérêt de la part des députés de la coalition au pouvoir au dossier de la justice transitionnelle, "un dossier déjà classé pour eux". Il était prévu que la commission adopte, lors de cette réunion, son rapport d'activité annuelle.