Le gouvernement accusé d'obéir aux diktats du FMI et des capitales étrangères, avec des décisions qui sont prises outre-mer Maintien de la grève générale dans la fonction publique prévue le 22 novembre et organisation d'un rassemblement de protestation devant l'ARP Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a annoncé, hier, le maintien de la grève générale dans la fonction publique prévue le 22 novembre 2018, tout en accusant le gouvernement d'obéir aux dictats de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI). «La rencontre que j'ai tenue vendredi-soir avec le chef du gouvernement n'a pas abouti à des résultats tangibles en ce qui concerne les augmentations salariales dans la fonction publique. La grève du 22 novembre est donc maintenue», a-t-il déclaré lors d'un rassemblement ouvrier tenu à la place Mohamed Ali à Tunis. «Le groupement de la fonction publique est actuellement en réunion, et de nouvelles actions de protestation plus fortes sont prévues », a-t-il ajouté. Le dirigeant syndical a également accusé le gouvernement d'obéir aux diktats de certains pays européens et du conseil d'administration du FMI. «La majoration des salaires dans la fonction publique ne dépend pas du gouvernement, et les décisions sont prises outre-mer, par des pays européens et le conseil d'administration du Fonds monétaire international. Une chambre noire est aux commandes de l'Etat, et elle décide de l'avenir du peuple», a-t-il ajouté, tout en notant que «les descendants de Hached ont un rôle crucial dans la défense de la souveraineté nationale». Taboubi a d'autre part fustigé les tentatives de certaines parties politiques de prendre le contrôle des rouages de l'Etat. «Sous le prétexte fallacieux du consensus, ces parties tentent de contrôler les divers appareils de l'Etat et de modifier la loi électorale pour exclure les voix libres et mieux partager le gâteau», a-t-il accusé. Le responsable syndical a par ailleurs fait remarquer que les diverses tentatives d'infiltration de la centrale syndicale sont vouées à l'échec. «Ils essaient d'infiltrer l'UGTT mais notre citadelle est imprenable. C'est une force sociale indomptable qui saura défendre les droits des catégories sociales et des secteurs marginalisées», a-t-il lancé, indiquant que «le gouvernement est en train de parler de réussites fictives en se basant sur des statistiques erronées». Sur un autre plan, le secrétaire général de l'UGTT a appelé l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) à signer les avenants aux conventions collectives relatifs aux augmentations salariales dans le secteur privé. Les négociations sociales dans la fonction publique sont bloquées depuis plusieurs mois en raison d'un désaccord entre le gouvernement et l'UGTT sur le taux des augmentations salariales au titre des années 2017, 2018 et 2019. L'UGTT propose dans ce cadre la prise en considération de plusieurs paramètres, dont le taux d'inflation, les taux de croissances prévues au cours des prochaines années et le glissement du dinar par rapport aux devises fortes (l'euro et le dollar essentiellement), qui a causé un renchérissement de produits importés. L'inflation tourne autour de 8%, soit presque le double du taux enregistré en 2015, et le dollar s'est déprécié d'environ 40% par rapport à l'euro, tandis que le taux de croissance du produit intérieur brut est sur une courbe ascendante. Pour limiter la détérioration continue du pouvoir d'achat des fonctionnaires, l'organisation ouvrière réclame des augmentations identiques à celles convenues avec l'UTICA. L'accord conclu le 19 septembre dernier entre l'UGTT et l'UTICA prévoit des augmentations de 6,5% par an du salaire de base et des primes fixes au titre des années 2018 et 2019. Le gouvernement a, quant à lui, jusqu'ici évoqué les fortes pressions qui subissent les finances publiques en raison des coûts liés aux subventions des produits de base et des hydrocarbures et e la masse salariale qui dépassé 14 % du PIB, soit l'une des plus élevées au monde.