– TAP - Le décor commence à être installé et personne ne sait, encore, quel sera l'aboutissement de cette affaire dans laquelle le président de la République, Béji Caïd Essebsi sent qu'il est menacé personnellement. L'opinion publique, pour sa part, commence à exiger la vérité et rien que la vérité, sur cette affaire qui envenime la vie politique. La société civile et des partis politiques exigent d'être édifiés sur cette question de « l'appareil secret du mouvement Ennahdha » qui semble exister sérieusement, même si le mouvement islamiste oppose un démenti après l'autre et que ses dirigeants sont montés au créneau pour affirmer que ceux sont des allégations. Pourtant, il semble assez bête qu'un Collectif de défense composé d'avocats et de juristes puisse commettre la faute de lancer des accusations sans avoir des preuves tangibles, alors que l'argumentation de la partie adverse n'est pas convaincantes et certains responsables de Nidaa Tounès sont allés jusqu'à dire que des appareils secrets d'Ennahdha existent, pratiquement, dans tous les ministères, ce qui est, vraiment, grave. Le président de la République, après avoir pris connaissance des accusations, a pris l'initiative de convoquer, d'ailleurs à bon escient, le conseil de sécurité nationale, une initiative qui a été applaudie par différentes parties. Le parti Afek Tounès s'est dit satisfait de la prise en charge par le Conseil de sécurité nationale de l'affaire de l'appareil secret révélé par le Collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Selon Afek, il s'agit d'une étape importante dans le processus judiciaire de l'affaire qui permettra de révéler la vérité sur cet appareil et ses relations avec certains partis politiques. Dans une déclaration publiée à l'issue de la réunion de son bureau politique, le parti appelle les institutions de l'Etat et le pouvoir judiciaire à tout mettre en œuvre pour permettre de révéler la vérité dans les plus proches délais et d'éclairer l'opinion publique tout en évitant les tiraillements et l'instrumentalisation politique. Le parti regrette le débit de violence dans le discours politique sur la scène nationale, mettant en garde contre ses conséquences. Afek appelle tous les courants politiques à respecter les institutions de l'Etat et l'indépendance de la Justice. Dans une dernière réaction, le mouvement islamiste fait des précisions, affirmant que "la déclaration du Mouvement Ennahdha rendue publique le 26 novembre 2018 n'a renfermé aucune menace contre la personne du président de la République", a assuré hier, le porte-parole du Mouvement, Imed Khémiri. "Le mouvement Ennahdha n'a même pas cité le président de la République dans cette déclaration ", a-t-il tenu à préciser. Dans cette même déclaration, a-t-il rappelé, Ennahdha avait estimé judicieux que "certaines institutions de la présidence de la République restent neutres et loin de tout tiraillement politique". "Il avait également appelé à empêcher toute instrumentalisation de l'institution de la présidence de la présidence pour lancer des accusations fallacieuses et infondées", a-t-il ajouté. Selon Khémiri, le bureau exécutif du mouvement Ennahdha réuni peu avant la publication de la déclaration a dit renouveler sa confiance en le président de la République et son engagement à respecter le texte de la Constitution, à garantir la primauté de la loi et à lutter contre tout ce qui risque d'embourber les institutions de l'Etat dans des tiraillements politiques. Il a également appelé à placer l'institution de la présidence de la République à l'abri des tiraillements partisans, politiques et électoraux. Au cours de la réunion du Conseil de sécurité nationale tenue jeudi, le président de la République, Béji Caïd Essebsi avait estimé que la déclaration rendue publique publiée par Ennahdha, à la suite de la rencontre qu'il a eue, lundi dernier, avec le Collectif de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, avait renfermé une menace à son encontre, ajoutant qu'il ne permettra pas pareille réaction et que la Justice se saisira de l'affaire.