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Deux affaires, deux guerres simultanées
Assassinats politiques et accusations de complots
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 12 - 2018

Aujourd'hui, le plus inquiétant dans ces deux affaires n'est pas tant celui de connaître les deux vérités, les deux amères vérités qui cachent en leur sein les enjeux malsains du pouvoir et les masques morbides des politiques, mais les coûts de ces vérités en termes de paix sécuritaire et de stabilité du pays
Les Tunisiens ont besoin d'être rassurés face à la dégradation de la situation politique qui vient d'atteindre son plus haut degré de gravité. L'expérience a démontré que la situation sécuritaire est largement tributaire de la première
Les révélations du comité de défense des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi sur l'existence d'une chambre noire abritant des documents compromettants en rapport avec les assassinats politiques au sein du ministère de l'Intérieur et d'une organisation sécuritaire secrète appartenant au mouvement Ennahdha ont été examinées, jeudi dernier, par le Conseil de sécurité nationale présidé par le chef de l'Etat. L'affaire qui avait, en octobre dernier, fait l'effet d'une bombe médiatique a, depuis, évolué pour prendre des dimensions plus importantes, judiciaire et politique.
La justice militaire a été, en effet, saisie et les interrogatoires ont commencé, notamment avec des sécuritaires entendus en tant que témoins. Mais au moment où la bataille juridique devait être menée sur les deux fronts, celui de l'accusation et celui de la défense, le mouvement Ennahdha a choisi d'adopter jusqu'à ce jour une autre stratégie, loin des tribunaux et des enquêtes judiciaires, celle de la communication et du matraquage médiatique pour rejeter toutes les accusations lancées contre lui par le comité de défense, et, pour diriger les siennes, depuis hier, contre le président de la République que le mouvement Ennahdha accuse désormais de parti pris, d'implication des institutions de l'Etat dans les tiraillements politiques et même de manipulation politique. Mohamed Ben Salem a, en effet, déclaré, hier, sur les ondes de Shems FM que l'affaire du complot contre le président Caïd Essebsi et révélée par Slim Riahi, nouveau secrétaire général de Nida Tounès, à l'étranger actuellement, n'est pas une initiative personnelle, mais qu'il a été poussé pour le faire, « par le président en personne », avance Ben Salem.
Pour le chef de l'Etat, l'audience accordée au comité de défense au palais de Carthage leur revient de droit, comme « n'importe quelle personne ou partie qui demande à me rencontrer», a déclaré le président Caïd Essebsi, estimant que les informations fournies par le comité de défense sont sensées et que de par sa responsabilité, il est tenu de les prendre en considération. Le chef de l'Etat a, par ailleurs, souligné que la déclaration publiée par le mouvement Ennahdha suite à sa rencontre avec le comité de défense a comporté une menace contre sa personne et qu'il ne permet pas pareille attitude ajoutant que la justice tranchera cette affaire.
Mesurer les conséquences…
A ce stade de l'évolution des deux affaires, qu'on peut appeler celle du comité de défense de Belaïd et de Brahmi et celle de Slim Riahi, deux guerres simultanées sont désormais franchement et définitivement déclarées entre, d'un côté, Carthage et Montplaisir, et de l'autre, entre Nida et La Kasbah. Deux guerres savamment dosées et orchestrées pour un même objectif, politique, que les prochains jours devront dévoiler, sans équivoque. Le remaniement ministériel, revendiqué à une époque par toutes les parties, et opéré par le chef du gouvernement le 5 novembre dernier devait mettre un terme, croyait-on, à la crise politique qui a éclaté depuis des mois, au lendemain des élections municipales de mai 2018, lesquelles ont entériné l'état de décomposition des partis centristes, toutes obédiences confondues, et en premier lieu Nida Tounès, le parti fondé par Béji Caïd Essebsi en 2012 et qui a, depuis, beaucoup perdu de son aura et de ses adhérents et dirigeants. Il est évident que c'est loin d'être le cas et que la crise politique s'est amplifiée pour toucher plusieurs blocs dans le Parlement, c'est-à-dire une large majorité parlementaire.
Aujourd'hui, le plus inquiétant dans ces deux affaires n'est pas tant celui de connaître les deux vérités, les deux amères vérités qui cachent en leur sein les enjeux malsains du pouvoir et les masques morbides des politiques, mais les coûts de ces vérités en termes de paix sécuritaire et de stabilité du pays. La vérité est certes toujours bonne à dire et à connaître, mais s'est-on préparé aux conséquences de celles citées plus haut ? Dispose-t-on de garanties de défense sécuritaire suffisantes en cas de réaction de l'organisation secrète, si elle existe encore et si elle venait à être dévoilée ? Déjà, hier, l'attaque terroriste à la kalachnikov perpétrée contre une patrouille sécuritaire en plein cœur de la ville de Kasserine a vite été liée à la situation de tension politique qui règne dans le pays. Les Tunisiens ont besoin d'être rassurés face à la dégradation de la situation politique qui vient d'atteindre son plus haut degré de gravité. L'expérience a démontré que la situation sécuritaire est largement tributaire de la première.
Mais encore, il y a lieu aussi de craindre un blocage du processus démocratique au sein même du Parlement, alors que la Cour constitutionnelle n'a pas encore vu le jour et que l'Isie est toujours sans président élu. Autre inconnue : sortira-t-on de cet imbroglio politico-judiciaire à temps dans la perspective des élections de 2019 ?


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