La crise perdure dans l'enseignement secondaire avec un ministère qui n'a pas d'autre choix que de plier comme l'ont fait beaucoup d'autres départements sous la pression des revendications et un syndicats monté sur ses grands chevaux ne voulant pas lâcher prise et conscient qu'il peut atteindre ses objectifs, surtout qu'il n'est pas préoccupé outre mesure des dégâts qui sont en train d'être commis, aux dépens d'un système qui avait fait rayonner l'image de la Tunisie à travers le monde. Aujourd'hui, tout le monde est dos au mur, et le ministère n'a pas d'autre choix que de plier face aux revendications des enseignants du secondaire qui tiennent à la satisfaction de toutes leurs exigences, même si cela peut coûter cher pour l'enseignement et pour les élèves dont le niveau baisse d'une année à l'autre. Dans ce conflit, pourtant, il y a certains qui se frottent les mains, au point que certains se demandent si cette crise n'a pas pour finalité d'encourager les élèves qui veulent réussir et passer une année scolaire calme, d'avoir recours à l'enseignement privé. Hier, premier jour de ce qu'on appelle la semaine bloquée, la mobilisation était totale chez les enseignants pour faire réussir leur mouvement. Toutefois, il semble des réfractaires dans les grandes villes comme Sfax et Sousse, entre autres où les examens se sont déroulés normalement. La journée d'hier n'a pas été de tout repos, aussi, dans certaines régions. Les enseignants dans tous les collèges et lycées du gouvernorat de Sidi Bouzid ont boycotté, hier, les examens du premier trimestre de l'année scolaire 2018-2019, à l'exception de quelques cas, constate l'agence TAP sur place. Dans certains établissements, à Menzel Bouzaïane, Régueb, Sidi Ali Ben Aoun, Bir Ali Ben Khalifa et Sidi Bouzid-ville, les élèves ont refusé d'assister au cours et évacué les lieux. Alors que dans d'autres, les cours se sont déroulés normalement. Plusieurs parents ont exprimé leur colère vis-à-vis du boycott des examens considérant que les élèves sont les boucs émissaires. A Nabeul, le taux de participation, a varié entre 90 et 100%, selon la version de Mehrez Mabrouk, secrétaire général de la section régionale de la Fédération générale de l'enseignement secondaire. Les enseignants ont, ainsi, répondu à l'appel de la commission administrative de boycotter les devoirs de synthèse et les épreuves de la semaine bloquée, a-t-il ajouté précisant que les cours ont été suspendus dans certains collèges et lycées de la région. Outre les enseignants ayant adhéré au boycott des examens, d'autres ont assuré le bon déroulement des devoirs de synthèse. Des élèves et parents ont dénoncé le boycott des examens, exprimant leur colère contre cette décision et la détérioration du système éducatif. Des élèves du collège à Bou Argoub ont tenté de brûler des pneus devant leur établissement mais la police est, immédiatement, intervenue. D'autres ont jeté des pierres sur des établissements secondaires. La coordination "Parents en colère" a appelé, dimanche, tous les parents à observer une manifestation pacifique, devant tous les collèges et lycées de la République, pour dénoncer la décision de la fédération de l'enseignement secondaire relative au boycott des examens du premier trimestre. Si une solution n'est pas trouvée à cette crise, les conséquences risquent de déraper, si les écoliers entrent en scène. F.S. IJABA en grève administrative L'Union des Enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (IJABA) a décidé lors d'une réunion tenue, dimanche, d'entamer une grève administrative dans tous les établissements universitaires consistant à ne pas remettre les sujets d'examens de la session principale du premier semestre de l'année universitaire en cours en raison de la non application de l'accord du 7 juin 2018 portant sur le respect de la grille des salaires dans la fonction publique. Selon un communiqué publié, hier, par IJABA, il a été, également, décidé de ne pas remettre à l'administration les notes des travaux pratiques et des devoirs de contrôle et de ne pas rendre les rapports de recherche annuels effectués par les enseignants chercheurs dans tous les centres de recherche scientifique. Selon IJABA, le ministère de l'enseignement supérieur a refusé d'établir un calendrier de négociations sur les répercussions financières du statut des enseignants universitaires. La même source ajoute que le ministère n'a pas respecté le délai de parachèvement des travaux relatifs à la révision de ce statut et n'a pas ouvert des postes au recrutement de docteurs au chômage. Par ailleurs IJABA souligne la nécessité de consulter les universitaires concernant la réforme du système " LMD ", affirmant que l'union demeure attachée au dialogue et n'hésitera pas à recourir à l'escalade pour défendre la dignité des enseignants universitaires. IJABA avait observé plusieurs mouvements de protestation. Elle avait, en effet, appelé les enseignants à porter le brassard rouge depuis le 7 novembre dernier, outre l'organisation d'une grève périodique de 6 jours à raison de trois jours par semaine.