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Les élèves face à un dilemme
Enseignement secondaire — boycott de la semaine bloquée
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 12 - 2018

Les calendriers des devoirs ont été remis aux élèves. Sauf que ces derniers sont confrontés à un épineux problème : comment suivre les cours selon l'emploi du temps, lorsqu'il y a un professeur qui applique la consigne du syndicat, et assister à l'épreuve du devoir à la date prévue, quand un autre enseignant a choisi de se conformer au calendrier des examens ?
La consigne de blocage décrétée par la Fges n'a pas été respectée par tous les enseignants. Les élèves se sont trouvés confrontés à une situation très embarrassante. Certains professeurs se sont conformés au boycott et ont par conséquent assuré des cours dans des conditions particulières. Les élèves, de leur côté, sont soumis à une pression intense à cause de la décision du syndicat du secondaire. On peut considérer que l'état de désarroi et de déstabilisation créé par la Fges (Fédération générale de l'enseignement secondaire) n'a pas de précédent dans notre pays. En effet, c'est la première fois que nos élèves sont confrontés à la plus dure épreuve de leur parcours scolaire.
Le boycott décrété contre les examens de fin du premier trimestre ouvre la porte à la plus grande désorganisation jamais vécue. Les élèves sont appelés, dès ce lundi, à entamer la semaine bloquée. En principe, cette période est destinée aux devoirs de synthèse des matières principales (arabe, français, maths, philo, etc.). Sachant que la semaine ouverte vient de s'achever, elle s'est déroulée du 26 novembre au 1er décembre.
Des établissements entiers ont effectué avec succès la première partie des examens
La perturbation remarquée au cours de cette semaine était notoire. Comme le respect de cette consigne de la Fges n'a pas été total, les élèves se sont trouvés confrontés à une situation très embarrassante. Certains professeurs se sont conformés au boycott et ont par conséquent assuré des cours dans des conditions qu'on ne peut considérer normales puisque les élèves sont soumis à une pression intense à cause de la décision du syndicat du secondaire. D'autres enseignants ont préféré passer les épreuves dans les délais fixés par l'administration. Eux aussi ont été la cible de leurs collègues syndicalistes qui étaient très actifs dans les différents collèges et lycées pour dissuader le plus grand nombre d'enseignants de passer les devoirs. Cette action de «sensibilisation» n'a pas réussi totalement car de nombreux enseignants, voire des établissements entiers, sont parvenus à effectuer la première partie des examens avec succès.
Dans le rang des boycotteurs, il faudrait souligner la présence d'un nombre important appartenant à ce qu'on appelle la «majorité silencieuse». Ces derniers ne font que suivre le courant pour ne pas avoir de problèmes avec leurs autres collègues et, notamment, les convaincus par la «lutte pour la cause enseignante». Il existe, également, une frange non négligeable qui s'exécute à contrecœur convaincus qu'ils seront à l'origine de graves préjudices à l'encontre de leurs élèves et du système éducatif. Mais que peuvent-ils faire d'autre si la mode est, aujourd'hui, aux actions les plus extrêmes et qui ont les échos médiatiques les plus forts ?
Aussi, se demande-t-on comment les élèves vont faire, cette semaine, pour concilier les cours et les devoirs. Car il y a des enseignants qui boycottent et d'autres non. Or, la semaine bloquée est différente de la semaine ouverte. Les élèves ne viennent que pour une seule séance ou deux dans des horaires différents de ceux de leur emploi du temps. L'administration a remis aux élèves, comme l'exige le règlement, le calendrier de passage des devoirs. Les dates et les horaires ne correspondent pas à ce qu'ils étaient habitués à faire. Quel sera leur sort s'ils choisissent de venir à l'heure indiquée pour passer le devoir au lieu de l'heure habituelle de cours ? Y a-t-il une liste des professeurs qui boycottent et une autre pour les non-boycotteurs ?
L'élève est mis devant une double épreuve qui ajoute davantage à son désarroi moral et au stress qu'il vit depuis le primaire avec les précédents mouvements de grèves, de boycotts administratifs, de retenues des notes…
Pas de lignes rouges pour la Fges
La crainte est d'autant plus grande que certains de nos enfants sont appelés à passer les examens nationaux comme le Diplôme de fin d'études de l'enseignement de base ou le Bac. Ces deux niveaux, particulièrement, ont besoin d'un climat serein et propice à la préparation. Malheureusement, ce qui se passe actuellement dans nos établissements n'est pas pour rassurer outre mesure. Les promesses faites par la Fges pour des lendemains qui déchantent est plus que réelle. Aux dires de ses principaux responsables, le pire est à venir. Il n'y a pas, selon eux, de lignes rouges. Autrement dit : après moi le déluge. Et, c'est apparemment, ce qui devrait arriver. Ceux qui connaissent les activistes de ce syndicat sont convaincus que le «combat» sera mené jusqu'au bout, dût-il conduire à la catastrophe.
Mais le pire c'est qu'avec la Fges, il n'y a aucune limite. Les membres de ce syndicat ne peuvent plus faire machine arrière tellement ils se sont engagés dans un engrenage destructeur. C'est, selon beaucoup d'enseignants, une attitude suicidaire qui aura un impact très grave sur le reste de l'année scolaire. Plus grave encore est l'attitude de l'ensemble de la société civile et des organisations qui défendent les droits et les libertés. Inertie totale, comme si l'enseignement n'était pas un droit constitutionnel.
Sur d'autres chapitres, ces mêmes organismes se seraient enflammés pour venir au secours d'un délinquant arrêté par la police ou un manifestant violent interpellé vigoureusement. On peut rester dubitatif aussi devant l'attitude de la Centrale syndicale qui n'exerce aucune pression sur la Fges. Après son refus «retentissant» de la décision du boycott et ses assurances, à travers son BE, on constate que la montagne a accouché d'une souris. Ce syndicat du secondaire a montré qu'il est puissant et que personne ne peut le forcer à se rétracter. La position molle des instances supérieures de l'Ugtt pose plus de problèmes qu'elle n'en résout. A-t-on peur d'une confrontation directe avec la Fges? C'est, sûrement, cette hypothèse qui est la plus plausible. D'ailleurs, le S.G. de l'Ugtt n'a rien fait d'autre pour aider à trouver une issue à cette grave crise que de demander au ministère de l'Education «de mettre en application ses précédentes propositions». En d'autres termes, le SG ne fait qu'ajouter de l'eau au moulin de ses compagnons. Alors qu'on attendait mieux et plus.
Ras-le-bol des élèves et de leurs parents
En tout cas, des voix, encore timides et peu encadrées, se font entendre. Des élèves sont, d'ores et déjà, à l'œuvre (à Sfax, à Sidi Bouzid, à Kasserine...). Ils protestent contre leurs professeurs qui observent le boycott. Les parents, de leur côté, commencent à s'interroger, sérieusement, sur l'opportunité de s'abstenir de cotiser à l'Ugtt. Tant que cette organisation ne les protège pas, ils ne voient plus la nécessité de la retenue faite sur leurs salaires en faveur de la Centrale syndicale.
Ils ne comprennent pas pourquoi la Fges demeure jusqu'à présent en dehors de son autorité. Comme si elle évoluait dans sa propre sphère. De plus, les parents d'élèves sont inquiets devant cette attitude intransigeante qui ne veut nullement s'accommoder des compromis et des solutions à l'amiable. Car personne n'admettra que cette situation empire ou qu'elle continue interminablement. Au fait, les lignes rouges ce ne sont pas les syndicalistes qui les fixent. Dès qu'il s'agit de l'avenir de plusieurs générations de nos enfants, c'est toute la société qui en est responsable.


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