La fédération générale de l'enseignement secondaire qualifie les propositions du ministère de «maigres» et appelle les enseignants à participer massivement à la journée de colère prévue aujourd'hui Le différend qui oppose la fédération générale de l'enseignement secondaire au ministère de l'Education prend désormais les allures d'un bar de fer sans fin. Les négociations patinent toujours, d'autant plus que chaque partie fait preuve d'une grande intransigeance et campe sur ses positions initiales malgré les tentatives de médiation assurées par le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, qui ne cesse de peser de tout son poids pour couper la poire en deux. Dans un communiqué rendu public hier, la fédération rattachée à l'UGTT a qualifié les propositions qui lui ont été faites par le ministère de «maigres» et «non sérieuses» tout en sonnant la mobilisation jusqu'à ce que les revendications des enseignants soient satisfaites. «Les propositions faites par une délégation gouvernementale au secrétaire général de l'UGTT sont maigres et non-sérieux. Elles représentent même un pas en arrière par rapport à aux points ayant fait l'objet de négociations, lors de précédentes séances de dialogue, ainsi qu'une tentative de marginaliser les revendications relatives au départ à la retraite, l'indemnité de la rentrée scolaire, l'indemnité spécifique et l'amélioration de la situation des établissements éducatifs», a souligné la fédération dirigée par le très coriace Lassaad Yakoubi. Le ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, avait déclaré lundi que le gouvernement a présenté de nouvelles propositions à l'UGTT «Lors d'une réunion tenue dimanche après-midi entre les représentants du gouvernement et de l'Union générale tunisienne du travail, le ministère de l'éducation a présenté une série de propositions au sujet des revendications des enseignants du secondaire et attend actuellement la réponse de la partie syndicale», a-t-il affirmé. Le ministre s'est également dit «optimiste», réaffirmant le soutien du département à tous les enseignants et son souci d'améliorer leur pouvoir d'achat. Il a cependant estimé qu'il existe «des lignes rouges» à ne pas franchir», notant qu' «il faut appliquer la loi, ne pas faire usage de violence, ne pas utiliser les élèves comme otages». Depuis plusieurs semaines, un bras de fer opposé la fédération de l'enseignement secondaire et le ministère de l'Education, et ce après l'échec des négociations concernant la révision à la hausse de certaines indemnités perçus par les enseignants et l'amélioration situation générale du secteur éducatif (encombrement, mauvais état des infrastructures, manque d'équipements et absence de recrutements etc). En réponse à l'appel lancé par la fédération, la majorité des enseignants ont boycotté les examens du premier trimestre. A noter que la fédération générale de l'enseignement secondaire réclame la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 57 ans pour les enseignants ayant accompli 32 ans de services au moins, l'enseignement ayant été classé parmi les métiers à forte pénibilité. Elle revendique aussi la revalorisation de certaines indemnités, dont celle de rentrée scolaire et la prime dite «de la craie», supposée couvrir les dépenses en consommables que les professeurs prennent en charge, en vue de restaurer le pouvoir d'achat des enseignants. L'intégration des enseignants suppléants et l'amélioration de la situation des établissements éducatifs figurent aussi parmi les principales revendications. Ces diverses revendications on été avalisées par l'exécutif depuis 2011, mais n'ont jamais été mises en œuvre, d'où la colère des syndicalistes qui avaient procédé à la rétention des notes et observé une grève générale ouverte durant l'année scolaire écoulée avant de suspendre ces actions de protestation pour éviter l'année blanche. Le gouvernement, qui s'est fixé pour objectif de réduire les dépenses publiques, jugé ces revendications excessives vu que leur impact financier est estimé à plusieurs centaines de millions de dinars par an.