Pape Diouf, ancien président de l'OM et seul manager noir à diriger une équipe de football européenne est décédé hier soir à Dakar, victime du Covid-19 à l'âge de 68 ans. Sa disparition a provoqué une vive émotion aussi bien dans le monde du football français qu'africain, les hommages pleuvent de partout, principalement de France et plus particulièrement des clubs de l'OM dans le monde ; de Paris à Bordeaux, de Lyon à Nice ou Auxerre les supporters ont rendu hommage au grand président, celui qui fut un exemple de la réussite en milieu étranger souvent hostile. Fils de Demba, Pape Diouf, devait suivre les traces de son père, militaire et gaulliste, il changea de cap pour entamer des études en Science Po, pour payer ses études, il a fait tous les métiers qui se présentaient à lui, coursier, employé à la Poste… A Sciences Po, son destin croise celui de Toni Salvatori, directeur à la Poste et pigiste au quotidien « La Marseillaise »,homme de gauche, Pape a une bonne plume, il est très cultivé , Salvatori le présente à Pierre Andreis, chef de service des sports, qui l'engage dans le journal communiste, « l'Africain », comme il aimait se définir devient un chroniqueur lu et fortement apprécié. Il se taille une bonne réputation dans « la ville monde, carrefour cosmopolite et colorée », En 2005, Christophe Bouchet, président de l'OM (2002-2004) engage Pape comme manager général de l'équipe, Pape présidera l'Olympique de Marseille de 2005à 2009, l'ancien et le nouveau président s'entendaient et s'appréciaient. Seule la mort les a séparés « C'est une grande douleur, je perds un ami de 35 ans », a déclaré hier matin Christian Bouchet sur Radio France. Didier Deschamps, entraîneur de l'équipe de France et ancien joueur de l'Om regrette, « Un homme d'esprit, passionné de football ». Ses pairs journalistes, ses fans le pleurent aujourd'hui, ils lui rendent un vibrant hommage aujourd'hui, rivalisant d'imagination dans leurs titres qui évoquent « Le Pape est mort » « Le mentor » « Un des plus grands artisans du club », « l'exemple » , etc… etc. Pour les africains d'Europe et d'Afrique, surtout pour les jeunes sénégalais, il reste une légende, non seulement du football, mais de l'homme respectueux et bienfaiteur ; « L'homme était tellement fier d'avoir forcé toutes les portes, il était fier pour lui, pour sa famille et fier d'avoir été le premier président de couleur de l'OM » dixit Christophe Bouchet.