...Je n'ai pas le cœur à le dire, on ne voit pas le temps passer disait le poète. L'on noie sa nostalgie, sous des tonnes de chocolat, parce qu'il paraît que ça donne du punch, du courage et de la joie, avant d'étouffer une larme ; la dernière avant le décompte, qui changera la nuit en jour, avec l'espoir qu'avec le jour, la nouvelle page qui est tournée, sera plus belle que celle d'avant, avant qu'on ne devienne plus vieux, avant qu'on ne devienne plus sage, plus sage ça veut dire plus triste ? Je ne veux pas devenir sage, c'est bien plus gai de passer l'an, à trinquer comme à ses vingt ans. En remplissant sa coupe d'un rêve, qui aurait les couleurs du printemps. Pendant ce temps de par le monde, l'on sème du chagrin à tout vent, sans se soucier, la haine au cœur, de la veuve et de l'orphelin, pour un arpent, un coin de terre, que l'on aurait pu partager, et que l'on souille sans rémission, avec du sang, avec des larmes, en oubliant que le soleil, se lève pour tous pareillement, et qu'il n'est pas juste qu'on l'accueille, côté cour et côté jardin, comme si l'année qui passe le cap, avant de changer de saison, devait douleurs apporter, d'un côté, alors que d'aucuns, bourreaux sans aucun état d'âme, sablaient le champagne en chantant. Chanter quoi la mort que l'on sème ? Au lieu d'un épi dans le vent, doré à point pour que l'on s'aime, entre frères, entre humains, d'avant que Caïn ne tue Abel, puis le pleure, la vie durant, se souvenant, hélas trop tard !, que c'était sa chair et son sang... Mais il faut bien y croire encore, à la paix qui viendra demain, panser les plaies, pour qu'un enfant, qui aura désappris à sourire, à cause de la bêtise des grands, prenne à son tour un bout de ciel, éclaboussé d'un grand soleil, et l'accroche comme une guirlande, à la face du jour qui attend.